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SOURCE : A l'encontre
Par Fabián Kovacic et entretien avec Fernando Mayorga
Depuis son exil en Argentine et dans l’impossibilité de se représenter à la présidence, Evo Morales a fait une annonce cette semaine qui a surpris les organisations sociales qui le soutiennent. Contrairement à ce qui avait été décidé par le dit Pacte d’unité [depuis 2005, cette alliance évolutive d’organisations sociales a soutenu Evo Morales et constitue le noyau de la Coordination nationale pour le changement], Morales a imposé son ancien ministre de l’Economie à la tête de la liste présidentielle du Mouvement vers le socialisme (MAS), et a indiqué ce qui sera la stratégie électorale à suivre par son peuple. Mais le malaise créé par cette décision a ébranlé les rouages internes complexes de l’opposition bolivienne à l’actuel gouvernement.
L’assemblée dirigée par Evo Morales le week-end dernier (18 au 19 janvier 2020) s’est tenue dans les salons de l’hôtel coopératif Bauen à Buenos Aires, la ville où l’ex-président, en asile, réside après son départ de Bolivie et son séjour au Mexique, suite à son renversement par un coup d’Etat le 10 novembre 2019. Lors de cette réunion dans la capitale argentine, a été défini le ticket présidentiel du Mouvement vers le socialisme (MAS) pour les prochaines élections boliviennes du 3 mai 2020. Il sera composé par l’ancien ministre de l’Economie, Luis Arce [à ce poste de janvier 2006 à novembre 2019], et l’ancien ministre des Affaires étrangères, David Choquehuanca [de 2006 à 2017, de 2017 à 2019, secrétaire général de l’ALBA: Alliance bolivarienne pour les Amériques].
En plus d’Evo Morales, ont participé à la réunion de Buenos Aires plusieurs dirigeants du MAS et cinquante représentants d’organisations communautaires, syndicales et sociales indigènes boliviennes qui constituent l’instrument politique pour la souveraineté des peuples, la principale alliance politique et électorale de ce pays andin. Cependant, des voix critiques sont immédiatement apparues en Bolivie au sein des secteurs paysans et ouvriers qui soutiennent le MAS. Ils remettent en question le binôme élu sur la base des décisions des assemblées sectorielles des mouvements sociaux du Pacte d’unité qui se sont réunies ces derniers jours en Bolivie.