Royaume-Uni: Plus d’un patient Covid sur dix est mort dans les cinq mois suivant sa sortie de l’hôpital

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : Les crises

Source : Independent, Shaun Lintern

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

Plus de la moitié des patients covid ont souffert de complications à l’hôpital, les jeunes étant les plus touchés

Des milliers de patients qui ont eu la covid, y compris des jeunes, souffrent d’effets à long terme, comme l’ont montré de nouvelles recherches (Getty Images/iStockphoto)

Plus d’un patient covid sur dix est mort dans les cinq mois suivant la sortie de l’hôpital, tandis que près d’un tiers des personnes ayant survécu au virus ont dû être réadmises, selon de nouvelles recherches.

Des documents publiés par le groupe consultatif scientifique gouvernemental pour les urgences (le Sage, [ndr: Royaume-Uni]) ont également révélé que la moitié des patients hospitalisés à cause du virus ont souffert de complications, un quart d’entre eux ayant des difficultés une fois à la maison.

Les jeunes patients de moins de 50 ans sont plus susceptibles de souffrir de complications.

Les rapports présentent les premières preuves substantielles que la covid pourrait être à l’origine d’un problème de santé important à long terme, le virus attaquant les organes du corps et provoquant des maladies du foie, du cœur, des poumons et des reins.

La semaine dernière, The Independent a révélé que de nombreuses personnes craignaient que les services publics de santé du Royaume-Uni, déjà surchargés, ne soient en mesure de faire face à l’augmentation attendue du nombre de patients nécessitant des soins à domicile, ainsi qu’une thérapie pour réapprendre à marcher et à parler, après des semaines et des mois de coma en soins intensifs.

Une étude portant sur 47 780 patients touchés par le coronavirus qui sont sortis de l’hôpital en vie à la fin du mois d’août de l’année dernière a révélé que 30 % de ces patients, soit 14 000, ont été réadmis à l’hôpital dans les 140 jours suivants, tandis que 12 %, soit 5 875, sont décédés.

Ces résultats ont été sensiblement plus élevés que ceux d’un groupe témoin de patients similaires dont 2% sont décédés et dont moins de 10 % ont dû être réhospitalisés.

La publication indique que les patients atteints de la Covid souffrent de problèmes multi-organes, notamment de taux élevés de diabète, de maladies rénales et hépatiques ainsi que d’événements cardiaques majeurs tels que crises cardiaques ou accidents vasculaires cérébraux.

La publication dit qu’il n’y a pas de preuve d’une relation causale entre la Covid-19 et les problèmes suivant la sortie de l’hôpital, mais avertit qu’il y a une corrélation statistique qui doit être étudiée.

Un deuxième travail de recherche, examiné par le Sage le 4 février, a porté sur plus de 73 000 adultes atteints de la covid-19, admis dans 300 hôpitaux du Royaume-Uni entre janvier et août de l’année dernière.

Elle a constaté que la moitié des patients avaient eu au moins une complication telle que des problèmes cardiaques, rénaux ou pulmonaires, plus fréquents chez les hommes de 30 ans et plus.

Parmi les patients qui sont sortis de l’hôpital, un sur quatre a eu des soucis à gérer à son domicile.

L’étude a averti: « Des complications et de plus mauvais résultats fonctionnels chez les patients admis à l’hôpital avec la covid-19 sont élevés, même chez les jeunes individus précédemment en bonne santé. »

« Des complications liées à la covid-19 sont susceptibles d’entraîner une forte pression sur le système de santé et sur les services sociaux dans les années à venir. »

Elle a conclu : « Bon nombre des complications identifiées sont susceptibles d’avoir des effets importants à long terme. Les systèmes de santé et les décideurs politiques devraient prévoir une augmentation de la morbidité de la population due à la covid-19 et à ses complications ultérieures. Alors que les complications consécutives à la covid-19 touchent tous les groupes d’âge et toutes les comorbidités, des messages de santé publique concernant le risque que la covid-19 fait courir aux jeunes gens par ailleurs en bonne santé devraient être envisagés parallèlement à la priorité accordée au vaccin. »

Peter Openshaw, professeur de médecine expérimentale à l’Imperial College de Londres et l’un des co-auteurs de l’étude, a déclaré « La plupart des plans concernant la Covid se sont concentrés sur la mortalité, par exemple en mettant en place les groupes prioritaires pour la vaccination. »

« Nous montrons maintenant qu’il y a d’autres problématiques graves qui doivent être prises en compte pour estimer l’impact de la covid-19 ; les complications à long terme sont particulièrement fréquentes chez les hommes, les personnes âgées de 30 ans et plus, ainsi que les patients souffrant de comorbidités. »

Un troisième article examiné par le Sage a estimé à plus de 300 000 le nombre de personnes qui, à la fin du mois de décembre, ont signalé des symptômes lié au coronavirus qui ont duré jusqu’à 12 semaines. Ce nombre a peut-être augmenté depuis, car le pic de la deuxième vague n’a pas eu lieu avant janvier.

Les exemples de symptômes d’une ‘longue covid comprennent la fatigue, la toux, les maux de tête et les douleurs musculaires, mais l’étude n’a pas pris en compte tous les symptômes.

Charles Bangham, professeur d’immunologie à l’Imperial College de Londres, a déclaré qu’il pourrait y avoir jusqu’à 50 symptômes de ‘longue covid’, certaines études en ayant trouvé jusqu’à 100.

Selon lui : « Il est maintenant clair que vaincre une première infection de ce virus n’est pas la fin de l’histoire. Pour une proportion significative de gens, la Covid-19 s’avère être une maladie de longue durée.

Avec plus de 100 millions de cas de Covid-19 dans le monde, le fardeau sanitaire dû aux longues Covid pourrait être énorme. Rien qu’au Royaume-Uni, des centaines de milliers de patients pourraient présenter des symptômes pendant de nombreux mois, ce qui accentuerait la pression sur un service de santé déjà sous tension.

Cela aura non seulement un impact sur la vie de ceux qui souffrent, mais pourrait également devenir un fardeau économique permanent s’ils se trouvent dans l’incapacité de travailler. »

Source : Independent, Shaun Lintern, 19-02-2021

Traduit par les lecteurs du site Les Crises


Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut