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SOURCE : NPA
La première partie est à lire ici : https://npa2009.org/idees/histoire/la-fin-de-vienne-la-rouge-premiere-partie-lapogee-de-la-social-democratie
« Durant un an, la victoire sans lutte du fascisme allemand a pesé sur le prolétariat international […]. C’est alors que, entouré à l’extérieur de puissants États réactionnaires, à l’intérieur de deux courants contre-révolutionnaires, le prolétariat autrichien se souleva » 1. « Ceux de Vienne ont toujours attendu, espérant que les militaires resteraient à l’écart. Ce fut une grosse erreur. Février était un soulèvement qui est né de l’âme du peuple, de la colère du peuple. » 2
Juillet 1927 constitua bien un point tournant. Certes, la social-démocratie demeurait une force considérable. Elle avait d’ailleurs progressé aux élections d’avril 1927 et constituait le groupe parlementaire le plus important, mais la crédibilité d’une action déterminée du Schutzbund était gravement atteinte.
Les courants de droite n’avaient jamais accepté les réformes sociales et la démocratisation de l’Autriche. Le bloc des partis bourgeois appuyé par la Heinwehr (milice armée financée par le patronat, les banques et également par Mussolini) passa donc à l’offensive. En 1929, la Constitution fut modifiée dans le sens d’un renforcement de l’exécutif ouvrant la possibilité de contourner le Parlement et de gouverner par décrets lois. La droite employa la « tactique du salami » : chacune de ses actions ne paraissait pas assez grave pour justifier l’insurrection armée, mais marquait un recul des positions de force des travailleurEs et démoralisait ces dernierEs. Par ailleurs, surtout à partir de 1931, la crise économique mondiale provoqua une hausse du chômage et mit en difficulté le « modèle social » viennois.
Dans le même temps, le glissement à droite d’une large partie de la direction sociale-démocrate et des responsables syndicaux se confirmait. Enfin, les nazis commençaient à émerger en Autriche ; partisans du rattachement à l’Allemagne, ils étaient en opposition au bloc des partis bourgeois et de la Heimwehr qui, soutenu par l’Italie, évoluait vers un « austro-fascisme ».