Iazov, le dernier maréchal soviétique, est décédé

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : Blog de Nicolas Maury

Dmitri Timofeïevitch Iazov (1924-2020), ce sibérien héroïque, était le dernier maréchal de l’Union soviétique. Toute sa vie il a combattu pour l’Union soviétique, à la fois contre les nazis et les fossoyeurs de 91 – article et traduction Nico Maury

Dmitri Iazov, le dernier Maréchal soviétique est décédé
Il était le dernier maréchal de l’Union soviétique. Dmitri Iazov est décédé mardi 25 février à 95 ans, selon les agences russes.

« Le 25 février, le maréchal de l’URSS Dmitri Timofeïevitch Iazov est décédé à Moscou après une longue maladie », ont indiqué les agences, citant un communiqué du ministère russe de la Défense.

Dmitri Iazov, le dernier Maréchal soviétique est décédé
Un héros de l’armée rouge contre l’Allemagne nazi

Engagé volontaire en juin 1941, et alors âgé seulement de 17 ans (il a triché sur son age), il sort diplômé en juin 1942 de l’école d’infanterie de la bannière rouge de Moscou. Il est affecté sur les fronts de Volkhov puis de Leningrad. Il est commandant d’un peloton de fusiliers et commandant d’une compagnie de fusiliers du 483e régiment de fusiliers de la 177e division de fusiliers. Il a participé à la défense de Leningrad, aux opérations offensives des troupes soviétiques dans les États baltes, au blocus du groupe de troupes allemandes du Kurland.

Il se distingue pour son héroïsme lors de ce siège. Ses exploits sont récompensés par l’ordre de l’Étoile rouge et la médaille pour la Défense de Léningrad en 1945. Il sera blessés à deux reprises. En 1944, il rejoint les rangs du Parti Communiste de l’Union Soviétique.

Après la guerre, Iazov suit les cours pour officiers d’infanterie de l’Armée rouge jusqu’en 1946, on le nomme commandant d’une compagnie de tirailleurs. En 1956, il est diplômé avec la médaille d’or de l’Académie militaire Frounze.

Entre 1979 et 1980, Iazov est le commandant du Groupe d’Armées Central en Tchécoslovaquie. Il commande le district militaire d’Extrême-Orient en de 1984 à 1986. C’est à cette période qu’il s’est lié d’amitié avec Kim Il Sung, le dirigeant de la République Populaire et Démocratique de Corée.

Ministre de la défense et dernier Maréchal de l’Union soviétique

Il est nommé au poste de ministre de la Défense de l’URSS par un décret du présidium du Conseil suprême de l’URSS du 30 mai 1987. Pendant trois ans, le ministre, Iazov reste au grande de général d’armée (ce qui est inhabituel. Ce n’est que le 28 avril 1990 que le président de l’URSS, Gorbatchev, décerne le titre de maréchal de l’Union soviétique à Iazov. Ce fut la dernière fois qu’un tel titre est décerné dans l’histoire de l’URSS.

Son mandat est marqué par plusieurs grandes actions :

– Réduction des capacités nucléaires de l’armée soviétique
– Mise en place du retrait des troupes soviétiques des États étrangers
– Retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan en 1988-1989

Dmitri Iazov, le dernier Maréchal soviétique est décédé
Membre du Comité pour l’État d’urgence

Iazov était très impopulaire parmi les partisans de la perestroïka et il ne cachait pas son opposition aux politiques menées par Gorbatchev. Dès le premier jour, il rejoint le Comité pour l’État d’urgence (GKChP) en août 1991.

Le 19 août 1991, un jour avant que Gorbatchev et un groupe de dirigeants des républiques ne signent le nouveau traité d’union, un Comité d’État pour l’état d’urgence prend les rênes du pouvoir. Le vice-président de l’Union soviétique, Guennadi Ianaïev, est nommé président par intérim. Le comité de huit membres inclue le Premier ministre Valentin Pavlov, le président du KGB Vladimir Krioutchkov, le ministre de la Défense Dmitri Iazov, le ministre des Affaires intérieures (MVD) Boris Pougo, Oleg Baklanov, membre du comité central du PCUS, Vasily Starodubtsev, président de l’union des paysans.

Après l’échec du GKChP, Iazov est arrêté dans la nuit du 22 août 1991. Il est officiellement inculpé, en vertu de l’article 64 du Code pénal de la RSFSR, de trahison.

Le 26 janvier 1993, l’ancien ministre de la Défense est remis en liberté avec d’autres membres du comité d’urgence, Ianaïev, Pavlov, Krioutchkov, Tizyakov et Baklanov. Le 23 février 1994, il est amnistié par la Douma d’État de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie.

Après la chute de l’Union soviétique il n’occupera plus aucun poste politique, ni ne sera candidat à aucune élection.


Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut