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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale
La crise globale dans sa triple dimension est en phase aigüe. Triple dimension : crise bioclimatique et sanitaire, crise de contraction rapide des échanges internationaux et de la division internationale du travail, krach boursier. Au plan médiatique la première dimension occulte les deux autres alors que l’ensemble forme un processus combiné, crise d’un mode de production que sa coupure totale d’avec les besoins humains et naturels voue à l’effondrement destructeur. Aujourd’hui Wall Street et les bourses mondiales poursuivent leur effondrement au même rythme que jeudi et vendredi dernier. Et les chiffres industriels chinois indiquent une chute absolue de la production, sans précédent depuis 30 ans.
Dans ce cadre global que nous ne devons jamais perdre de vue, ce qui est à l’ordre-du-jour en France c’est l’autodéfense sociale contre le virus. Ne travaillez pas, voilà la meilleure protection !
Au nom de la discipline contre l’épidémie, le pouvoir exécutif prétend nous donner des ordres, lui qui a en réalité été le destructeur de l’Hôpital public puis le principal responsable de la faiblesse des mesures épidémiologiques prises. Et, dans ce gouvernement, le pompon de la nullité bureaucratique meurtrière est détenu par M. Blanquer qui, avec toute sa pyramide de recteurs et de petits chefs, s’est acharné pendant 3 jours à vouloir regrouper les personnels dans des grandes messes confinées et contagieuse dans chaque établissement, M. Blanquer qui ose déclarer que le mieux serait que la majorité de la population choppe le coronavirus, ce qui implique des centaines de milliers de morts : honte à lui !
Mais cette orientation irresponsable n’est-elle pas celle que défend ouvertement M. Johnson, l’homme qui veut la peau de ce qui reste du système britannique de santé ? Ce qui inquiète réellement Macron, c’est la bourse. En se plaçant politiquement dans l’obligation d’annuler les municipales, il va, pour se justifier, prendre des mesures militaro-policières : couvre-feu, contrôle des déplacements. Cela en traitant la population d’irresponsable alors que c’est lui qui l’infantilise. Ces mesures feront des victimes : personnes seules, psychologiquement fragilisées, handicapés … Une population organisée démocratiquement résisterait bien mieux à la pandémie.
Et d’ailleurs, Macron si la santé publique était sa préoccupation, abrogerait la mesure inique qu’il a annoncée à Valeurs actuelles puis promulgué cet automne : le refus de l’aide médicale aux primo-arrivants pendant 3 mois, une mesure clairement épidémiologique !
Ce qui va se passer dans les prochains jours, sous couvert de l’état d’urgence et du confinement général, c’est la poursuite de l’affrontement social du 17 novembre 2018 et du 5 décembre 2019, dont le dernier éclat a été la manifestation d’une partie des Gilets jaunes ce samedi, sous une forme particulière : l’autoritarisme d’un pouvoir qui ne consulte pas et accumule les bévues sanitaires d’un côté, l’auto-défense sociale de l’autre. Les deux peuvent très momentanément sembler concourir à sauver des vies quand nous n’avons pas le choix. Médias et donneurs de leçons noieront la seconde sous le premier au nom du « civisme ». Plus forte sera la confrontation quand le jour se lèvera – et il se lèvera.
D’où l’importance politique centrale de la poursuite de débats et de l’organisation des opprimés. Qu’ils ne touchent pas aux liaisons électroniques, sinon c’est Xi Jinping. Que les syndicalistes ne s’en tiennent pas au confinement, qu’ils entretiennent les liaisons et l’auto-organisation un peu spéciale qui s’annonce, mais que nous allons mettre en œuvre !
Un mot quand même des résultats de cet étrange premier tour de municipales dangereux pour la santé publique et menacé d’annulation par ce pouvoir irresponsable. C’est la cata pour ce qui était macronien, avec le pompon pour Lyon (ville et métropole), sans alternative politique construite (mais signalons la victoire du candidat du mouvement ouvrier à Commentry, première municipalité socialiste du monde !).
Camarades, amis, compagnons … faites tout ce qu’il faut par vous-mêmes contre la contagion, et pas parce que les irresponsables d’un État au service du capital fou vous l’ordonnent. Il y aura un matin.