AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Club de Mediapart
Je me suis donc décidé à me lancer dedans à l’occasion du confinement, la fac étant fermé et la continuité pédagogique nous libérant quand même pas mal de temps. Et je ne me suis pas arrêté pendant deux semaines. Je lisais un chapitre par jour le temps de digérer tout ce que l’auteur nous communiquait en matière de connaissances mais aussi d’idées.
Ce livre était une réelle bouffée d’air, oui on arrêtait de vanter les émissions de Bern, il existait autre chose. Ce n’est pas seulement à Louis XIV qu’il faut s’intéresser mais aussi à ceux qui ont composé ses sujets tout au long de son règne et qui ont payé lourdement ses dépenses, parlons des esclaves dont le passé est intégrant de l’histoire de France. Parlons des paysans, des ouvriers, des révoltés et des immigrés. C’est ce qu’essaye de faire Gérard Noiriel tout au long du livre.
Son expérience dans l’histoire du monde ouvrier, de l’immigration et de la question nationale traverse tout le livre. Il articule le tout en nous montrant toute la dynamique du monde ouvrier pendant le XIXème et le début du XXème. L’histoire de l’immigration a aussi une place de choix, on comprend ainsi que les dominants ont toujours utilisé “l’étranger” pour diviser les dominés, notamment en se servant de la question nationale. On comprend donc que le pouvoir a toujours essayé d’impulser le racisme chez le peuple car quand celui-ci regarde l’immigré qui a souvent moins que lui, il ne regarde pas son patron qui peut ainsi le dépouiller. C’est ce qui se passe aujourd’hui, on est en plein dedans, et la lecture de ce livre permettra à chacun de comprendre cette stratégie vieille de plus de 300 ans.
Car le livre de Noiriel est une histoire du rapport entre les dominés et les dominants. Ainsi il nous amène dans son dernier chapitre à l’élection d’Emmanuel Macron et dans quelle histoire celui-ci s’inscrit grâce à l’analyse de son livre “Révolution”. Pour ne pas en dire trop, pour Noiriel, Macron ne voit qu’a travers l’histoire des “grands Hommes” et l’histoire des classes moyennes supérieures dont il est lui-même issus. Assez révélateur par rapport au mépris qu’il affichera contre les gilets jaunes et “ceux qui ne sont rien”.