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SOURCE : NPA
Il faut se rappeler qu’on ne choisis pas ses parents, on les vis et on les aimes malgre tous leurs « défauts ». On ne choisis pas le peuple qu’on veux, on vit avec le peuple qu’on a, malgré ses défauts, son indiscipline… on peut, par contre, changer la conscience de ce peuple ! D’abord par l’instruction, ensuite la culture et aussi par des mouvements collectifs qui permettent d’intégrer des valeurs de sociabilité, de fraternité et d’apprentissage à l’humanisme ! Le hirak participe à ce processus de conscientisation et de politisation, aussi ambigu ou limité soit-il. C’est parce que les élites sont peu impliquées et prisonnières de leur culture d’allégeance ou d’une idéologisation surfaite que cette politisation et intellectualisation du hirak apparait dérisoire. Le peuple n’est pas un concept mais une formule passe-partout où les politiques mettent dedans ce qui les arrangent. Dans ce conglomérat vague qu’on appelle le peuple, il y a des travailleurs, des fonctionnaires, des jeunes en chômage, toux ceux qui vivent dans l’informel pour leur survie, des gens qui vivent à la marge et dans la marginalité la plus insupportable et même une partie des couches moyennes. Tout ce monde vit en famille dans des conditions d’urbanité difficile, ciblé par des médias d’avilissement et aux revenus précaires.
C’est bien le pouvoir d’Etat, à travers ce système que dénonce le hirak, qui a mis ce peuple dans ces conditions de dégradations économiques, sociales et mentales. Il a acheté pendant 20 ans et plus la paix sociale par un « laisser-faire, laisser-aller ». L’ économie informelle, la sociéte informelle, la culture de l’informel est une création du pouvoir et elle a servi le pouvoir tout en donnant l’illusion à ce peuple informel d’exister, d’être consideré. Saba3 lazreg comme les baltaguias sont le produit de cette politique d’instrumentalisation du peuple « informel ».
Alors, revenons à plus de raison et de lucidité. Zappons notre colére et nos émotions et essayons de situer les vrais responsabilités face à cet echec relatif du confinement. Pour que le confinement soit réussi, il faut tenir des conditions objectives de ce peuple, l’associer aux décisions, l’intégrer dans la gestion du confinement par quartiers. Oû sont les associations dont a parlé le premier ministre. Le hirak diabolisé n’as pas été associé alors qu’il aurait pu developper une dynamique d’auto-organisation et proposé des scénarios de confinement adaptés. La gestion de la pandémie par la démocratie n’est pas le scénario du pouvoir politique illégitime. Reprenons confiance et préparons nous à sortir le hirak de cette impasse-confinement.