AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Arguments pour la lutte sociale
Comment faire pour tout changer pour que rien ne change ? D’après des rumeurs distillées du Figaro au Point, Macron se pose la question, qui examinerait la possibilité de démissionner pour se représenter dans des délais rapides, sorte de nouveau coupd’État visant à « reprendre la main ». En attendant, l’exécutif est toujours, toujours plus isolé. Mais il tient.
Ce qui le fait tenir ? Jetons un bref coup d’œil à certains des seconds tours municipaux du 28 juin prochain. A Paris, LREM a perdu mais la liquidation de son candidat quelques semaines avant le confinement aura permis le regroupement du RN et de LR derrière Dati. La maire sortante, Hidalgo, ne tient surtout pas à menacer l’exécutif. Au Havre, la possibilité existait de battre le premier ministre, mais les forces dites de gauche semblent avoir fait ce qu’il fallait pour ne pas se réunir et lui laisser ainsi le minimum de risque de ne pas être réélu. A Montpellier, nous avons le spectacle d’une décomposition impressionnante, qui doit être débattu nationalement. Que la gauche officielle ici, via l’héritier du « populiste » et affairiste Georges Frèche, le maire P. Saurel, ait fait pis que pendre, ne saurait servir d’excuse à ses prétendus héritiers prétendant avoir rompu avec elle, qu’ils s’intitulent « insoumis » ou « écologistes », pour faire pire encore en s’alignant derrière la 35° fortune française (!!), un patron de choc qui réclame la suppression des prud’hommes, exploite des milliers d’ouvriers sur ses chantiers dans les pays du Golfe, en une pseudo-synthèse « antisystème » qui a idéologiquement quelque chose d’un néofascisme version opéra bouffe. A Nîmes, convergence d’ « insoumis » locaux vers LREM. Ne soyons pas surpris de constater que la perméabilité de ce qui reste de LFI vis-à-vis du macronisme pourtant totalement isolé et déconsidéré, soit au moins – au moins ! – aussi forte que celle de ce qui reste du PS, les élus locaux restés fidèles à l’étiquette PS ayant d’ailleurs souvent plus de principes a minima (défense des services publics et opposition au gouvernement) …
C’est l’épilogue logique d’une histoire de rupture avec le mouvement ouvrier.Oui, c’est bien Mélenchon la source, par cette rupture, des errements de « Nous autres » à Montpellier et autres fumisteries. Si on ne s’étale pas trop ici, sur ces sujets, c’est parce qu’on l’avait, de longue date, annoncé …
En attendant, tout cela a pour conséquence que, dans les grandes villes dont le poids est déterminant, le 28 juin ne pourra servir de point d’appui contre ce pouvoir exécutif. Or celui-ci est, répétons-le, isolé, impopulaire, rejeté. Les manifestations explosives – et interdites ! – de la jeunesse contre les violences policières et contre le racisme, posent la question de la police, de Castaner, de l’essence même de ce pouvoir. Le 16 juin, les personnels soignants, leurs syndicats, les intersyndicales locales maintenues CGT/FO/FSU/Solidaires, la population, vont manifester. Alors ?
Alors, ce qui se passe aux municipales doit au moins permettre d’aider à comprendre que s’y prendre de la même façon en vue des présidentielles – discussions d’organisations, discussions « programmatiques » et programmes excellents, programmes remarquables, programmes de rupture, programme « pour un monde d’après » – ne présente AUCUNE garantie pour qu’à l’échelle nationale ce ne soit pas … Montpellier. Aucune.
La vraie garantie, c’est l’union ici et maintenant sur le programme d’urgence pour tout suite, en vue d’affronter Macron et son exécutif maintenant. Et ce programme est déjà là : il est formulé par la jeunesse qui a manifesté et par les soignants et leurs soutiens qui vont manifester ce 16 juin. Unité d’action pour affronter ce pouvoir !
Le 11-06-2020.
Notes :
Sur Montpellier nous informons de deux sources dont on ne partage pas forcément tous les considérants mais qui illustrent malheureusement la situation politique locale avec tout son caractère glauque :
– Un texte de Jean-Claude Carcenac donnant un aperçu du désastre : http://www.resistons.net/index.php/node/7939
– Montpellier : la gauche “antisystème” s’allie avec le milliardaire Altrad pour les municipales :