Montpellier : Un aide soignant frôle la mort après un contrôle routier, son avocate porte plainte contre les gendarmes

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SOURCE : Le Poing

La blessure au crâne de l’aide-soignant de 35 ans – Avocate Valérie Soulié

 

Dans la nuit du 21 au 22 mai dernier, Abd El Ali L. , aide-soignant de 35 ans, se fait contrôler par les gendarmes sur la route entre Montpellier et Vauvert. Alors qu’il est arrêté sur le côté de la route pour téléphoner, une patrouille de gendarmerie, à la recherche de deux véhicules blancs qui faisaient une course-poursuite sur l’autoroute, le contrôlent, l’accusant d’excès de vitesse. S’en suivront un hématome extra-dural, 60 points de sutures au niveau du crâne, une clavicule cassée, un œil et une oreille tuméfiés. Valérie Soulié, son avocate, indique au Poing qu’il a « frôlé la mort », et a entamé des poursuites contre les gendarmes, dans un contexte de remise en question massive de l’institution policière et de son racisme.

Les faits : 60 points de sutures pour un contrôle routier

Alors qu’il rentrait du travail, l’aide soignant se fait arrêter par les gendarmes près de Baillargues, qui lui reprochent un excès de vitesse. Celui ci conteste, se fait plaquer au sol et matraquer. Les gendarmes l’accusent de rébellion. « Ils lui ont crevé un pneu alors qu’il est aide soignant et qu’il a bien précisé qu’il avait besoin de son véhicule pour travailler! » s’indigne son avocate, contactée par la rédaction du Poing.

«  Il a été plaqué au sol, ça a commencé à enfler, les gendarmes ne l’ont ont pas pris au sérieux, quand il a demandé un médecin les gendarmes lui ont dit qu’il simulait alors qu’il avait un hématome extra-dural potentiellement mortel et qu’il a fait un malaise. Il a été conduit aux urgences, et quand il est arrivé aux urgences à Sète, ils lui ont dit qu’il fallait l’opérer en urgence donc il l’ont transféré à Guy De Chauliac, où il a été opéré. On a failli avoir un mort là ! Le chirurgien lui a dit « à quelques heures près je pouvais pas vous sauver », le pronostic vital était véritablement engagé. »

Délit de faciès, garde à vue illégale, 45 jours d’ITT : l’avocate saisit la justice

Aujourd’hui, l’aide-soignant doit encore être hospitalisé pour suivre l’évolution de sa blessure. « Outre les blessures physiques, il est psychologiquement brisé » Nous explique son avocate, qui ne compte pas en rester là.
« Quand je vois certaines pratiques je me pose des questions : son contrôle d’identité était illégal, il y a quand même un délit de faciès. Et en garde à vue il a demandé un avocat, on lui a dit que les avocats n’assuraient pas de permanence en période de COVID, mais c’est faux j’ai tenu la permanence des avocats pendant le COVID, et il n’a pas pu voir de médecin. Donc on a des graves manquements aux droits fondamentaux en garde à vue, sans parler des violences, car il a quand même 45 jours d’ITT, »

Dans un contexte de forte mobilisation contre les violences policières, celle-ci pense y voir une fenêtre d’opportunité pour sanctionner pénalement les gendarmes auteurs des violences.
« J’ai directement déposé une plainte au procureur pour violences par personnes dépositaires de l’autorité publique en réunion et avec une ITT supérieure à huit jours . Actuellement une enquête a été ouverte, J’ai également indiqué au parquet de saisir les instances supérieures (l’Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale -I.G.G.N-, l’équivalent de l’I.G.P.N. pour la gendarmerie, ndlr). Je pense qu’au vu du contexte, ces gendarmes doivent être inquiétés aujourd’hui. » conclue-t’elle.

Le Poing vous tiendra informés des suites de cette affaire.


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