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SOURCE : NPA
La nomination de Jean Castex illustre la politique d’Emmanuel Macron. En nommant un membre des Républicains, il montre que sa politique est clairement de droite. Il espère également, en nommant Jean Castex, réduire l’espace politique des Républicains, comme il l’avait fait en nommant Édouard Philippe, et d’écarter ce dernier qui commençait à lui faire de l’ombre dans le contexte de la prochaine présidentielle. Il s’agit aussi de continuer les attaques contre les classes populaires, dans le cadre de la crise économique : il semble qu’il veuille remettre en route la réforme des retraites, de l’assurance chômage, comme a été relancée l’attaque sur la recherche et les universités.
Pendant ce temps, Macron espère se repositionner en président écolo, pour ne pas être trop associé aux attaques antisociales, et gagner ainsi la prochaine élection présidentielle. Mais sur ce terrain, il ne pourra qu’être dans la continuité de ce qu’il a mis en œuvre jusqu’ici sur ce plan, à peu près rien, puisqu’il a maintenu le glyphosate, le nucléaire, plafonné les énergies renouvelables à 17% (50% en Allemagne)1…
Alexis Corbière (FI) a dénoncé dans un tweet l’autoritarisme de cette nomination « En Ve République, un homme inconnu par environ 95% du peuple, peut devenir chef de gouvernement pour mettre en œuvre une politique dont on ignore tout. Demain, la majorité des députés godillots le soutiendront à l’Assemblée… puisque le Président-monarque le veut. » Et effectivement, les institutions de la Ve République permettent à un président totalement illégitime, sanctionné par le résultat des municipales, de continuer à tenir les manettes du pouvoir et de placer qui il veut au plus hautes fonctions de l’État, sans que qui que ce soit puisse peser. Cela montre l’absence de démocratie réelle, de contrôle, dans ce système.
L’avantage de nommer un inconnu, qui n’a pas d’attache réelle dans un appareil politique, est aussi d’avoir un Premier ministre à sa main, qui ne sera pas soumis à des pressions d’en bas, y compris de droite. Cela s’inscrit dans la logique des « gouvernements d’experts », de dirigeants non élus qui imposent des politiques libérales sur la base de pseudos expertises, de supposés impératifs. Un fonctionnement particulièrement utile, comme la répression policière, pour mener des politiques dans le cadre de la crise du système capitaliste, qui va se renforcer dans les prochains mois.