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SOURCE : Les Echos
Voir le dossier complet de la commission des comptes de l’agriculture
Le résultat net par actif agricole a chuté de -8,6 % en 2019, selon les Comptes de l’agriculture. Cette baisse intervient après deux années de hausse et une année 2016 calamiteuse. La sécheresse a pesé sur la production en 2019. Les cours mondiaux ont pénalisé les céréales.
Une fois encore, le climat a joué en défaveur de l’agriculture. En 2019, la sécheresse a pesé sur diverses productions réduisant le résultat agricole moyen par actif de -8,6 % sur l’année écoulée, selon les résultats provisoires de la Commission des comptes de l’agriculture de la nation (CCAN). C’est moins qu’estimé par l’Inseeen décembre (-10,6 %), mais « le résultat n’en est pas moins négatif », souligne la FNSEA. « Le rattrapage des revenus à peine amorcé en 2017 et 2018, suite la crise de 2016 n’aura pas perduré ».
Le syndicat agricole pointe « des situations alarmantes dans beaucoup de filières, qui cumulent baisse des volumes et des prix alors qu’augmente le coût des consommations intermédiaires » (énergie, engrais, pesticides). Selon l’Insee, L’électricité a augmenté de près de 4 %. Les dépenses en engrais, malgré la hausse des prix forte (+9,4 %) ont baissé de 7,3 % sous l’effet de la chute des volumes (-15,3 %). Le prix des pesticides a reculé de 3 %. L’alimentation animale était plus coûteuse (+3,5 %), tout comme les frais vétérinaires (+2,4 %).
Au total, la valeur ajoutée agricole a diminué dans 8 régions sur 13. Le recul est de -6,4 %. Il s’explique, selon la CCAN, par les difficultés de la viticulture, qui a souffert d’une vendange « exceptionnellement faible » et d’« exportations en berne » ainsi que par les prix bas des céréales très abondantes dans le monde. La production céréalière en France a bondi de 13,6 % en 2019, selon l’Insee.
Le porc et le lait en meilleure forme
A l’inverse, les productions animales ont profité d’un rétablissement des cours assez notable pour le lait et pour le porc. Le porc a vu sa valorisation grimper en flèche (+18 %) sous l’effet de l’extraordinaire demande chinoise. La peste africaine a obligé la Chine à détruire une grande partie de son cheptel et à s’approvisionner partout ailleurs. Le prix du lait aussi a augmenté (+3,4 %) grâce à la dynamique retrouvée sur le marché mondial. Des performances qui contrastent avec celles nettement moindre de la viande bovine et de l’aviculture.
La CCAN souligne « une fois de plus l’instabilité économique de l’agriculture française : la baisse des résultats de 2019 s’inscrit dans une succession de variations souvent contradictoires et brutales d’une année sur l’autre depuis plus d’une décennie ».
Les chambres d’agriculture s’inquiètent, pour leur part, de l’impact du coronavirus sur le revenu en 2020. Et insistent sur « la nécessité d’ancrer l’agriculture dans la problématique de la souveraineté alimentaire et de la relocalisation de certaines production tant à l’échelon européen que national ».
Les organisations agricoles estiment que la reconquête de la souveraineté alimentaire ne sera possible qu’en harmonisant les politiques fiscales, les charges salariales et les conditions d’utilisation des engrais et des pesticides en Europe.