5G… la rage !

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : CQFD

CQFD n° 190 / septembre 2020

Avec la connexion surpuissante du prochain réseau de téléphonie mobile, on pourra dans les années qui viennent télécharger un film entier en quelques secondes. Un progrès ? La 5G ouvre surtout la porte au monde déshumanisé du tout connecté, où chaque objet qui nous entoure pourra jouer les mouchards et renseigner l’industrie sur le moindre de nos comportements. Ce qui n’a pas l’heur de plaire à tout le monde… Entretien avec Nicolas Bérard, journaliste au mensuel écologiste L’Âge de faire et auteur du livre-enquête 5G mon amour [1].

Qu’est-ce que la 5G ?

« C’est le réseau mobile de cinquième génération. Le premier date des années 1980, le deuxième des années 90. Dans les années 2000, on est passés à la 3G. C’est à cette époque-là que s’est produit le boum de la téléphonie mobile. La 4G, au début des années 2010, a correspondu à la généralisation des smartphones permettant de regarder des vidéos en ligne.

Si la 5G représente une rupture, c’est parce qu’il ne s’agit plus seulement de faire fonctionner nos téléphones, mais de connecter les objets qui nous entourent. Un document de la Commission européenne table sur 75 milliards d’objets connectés d’ici 2025. Cependant, rien ne dit que les industriels arriveront à mener à bien ce plan, parce que les gens ne semblent pas adhérer à ce modèle autant que prévu. »

Ce concept d’objets connectés, c’est ce qu’on appelle l’internet des objets, en anglais Internet of Things (IoT). Un univers très large, qui va du grille-pain à la brosse à dents électrique en passant par la voiture connectée : comme s’il s’agissait de toucher tous les domaines de la vie…

« Oui, les industriels projettent de connecter tous les objets qui font partie de notre quotidien. Violet, une entreprise française que je cite dans le bouquin, disait en 2008 qu’il y a environ 6 000 objets dans une maison et – à l’époque – seulement trois qui sont connectés : le téléphone, l’ordinateur et la télévision. L’objectif, grosso modo, est de connecter les 5 997 restants.

Il s’agit de construire un monde où tout est relié, où chaque marchandise peut être tracée du début à la fin. Ça s’inscrit aussi dans le projet smart city  [2], avec des voitures autonomes censées fonctionner toutes seules, etc. C’est vraiment un projet global de société. »

Un projet qui a des aspects franchement inquiétants, notamment en termes de surveillance…

« Selon une étude réalisée par l’entreprise étatusienne Gartner, au cours des trois premières années du réseau 5G, 70 % des objets qui y seront connectés seront des caméras de vidéosurveillance [3] – l’idée étant évidemment d’y adjoindre, par la suite, la reconnaissance faciale.

Sans même passer par l’image, la surveillance sera omniprésente, dans le monde du travail par exemple. Avec les technologies actuelles, un chauffeur de poids lourd peut déjà être pisté en permanence : son patron peut savoir quel itinéraire il a pris, où et quand il fait une pause, etc. La 5G risque de généraliser ce phénomène : dès lors que tous les objets seront connectés, le moindre mouvement, la moindre action pourront être surveillés. Notre façon de vivre n’aura plus aucun secret pour l’industrie. »

Chose assez rare en ce qui concerne un « progrès » technique, un mouvement d’opposition à la 5G commence à émerger. Cette fronde rappelle celle suscitée par le compteur connecté Linky, au sujet duquel tu as également écrit un livre  [4]. Comment expliquer ce surgissement ?

« Déjà, il y a un vrai problème démocratique. C’est ce qui s’est passé avec Linky : quand les gens ont vu débarquer ce compteur, ils ont commencé à se renseigner et en creusant, en se réunissant, en discutant, ils se sont rendu compte qu’un monde était en train de se mettre en place, impulsé par nos dirigeants et toute la technostructure. Ce monde, c’est en gros celui de la smart city  : un vrai projet de société, au sujet duquel la population n’a jamais été concertée ni même informée. On l’a entraînée sur ce chemin sans lui laisser le choix, comme si c’était une marche naturelle. De ce constat est née une résistance, que la technostructure a tenté de faire taire, en passant en force : Enedis a sommé ses installateurs de poser coûte que coûte les Linky, quitte à casser les cadenas posés sur les anciens compteurs par les récalcitrants.

Aujourd’hui, beaucoup des collectifs anti-Linky sont passés à la lutte contre la 5G, qui est la continuité de ce compteur connecté : c’est encore et toujours le monde de la smart city. Or il y a réellement un ras-le-bol du numérique. Les gens n’ont plus le choix : pour déclarer ses impôts, il faut passer par internet ; réserver un billet de train sans connexion devient la croix et la bannière ; au niveau professionnel aussi, l’informatique prend de plus en plus de place. Dans pas mal d’entreprises, les employés perdent peu à peu la main sur ce qu’ils font. Leurs moindres faits et gestes pouvant être surveillés, ils perdent toute autonomie, toute capacité d’initiative, devenant de simples exécutants, des robots au service de leur boîte. »

Ce rejet de la 5G, c’est donc en fait celui du monde qui va avec ?

« La 5G cristallise un paquet de colères. Notamment celle dirigée contre le fait d’aller toujours plus vite. Il y a eu la 2G, la 3G : les gens ont adhéré. Avec la 4G, le consentement a continué parce qu’il peut être pratique de regarder de temps en temps une vidéo sur son portable. Mais là quand on essaye de les faire rêver en leur disant qu’avec la 5G, ça va aller encore plus vite, je crois que chez beaucoup de gens, ça ne prend plus, et même que cela suscite un dégoût, un rejet. Le confinement a peut-être encore renforcé ce sentiment- là : nous sommes nombreux à avoir déjà l’impression d’aller beaucoup trop vite.

Et puis il y a la déshumanisation. C’est l’exemple type du facteur dont la tournée est construite par un algorithme et qui n’a plus le droit de s’arrêter boire un café chez les gens à moins qu’ils aient payé pour ça [5]. Même quand il s’agit des impôts, tu ne peux quasiment plus jamais avoir quelqu’un en face de toi. Et c’est comme ça pour tout. Dans le meilleur des cas, tu peux appeler un numéro de téléphone – et encore, c’est souvent un répondeur automatique qui décroche ! Tout l’aspect humain est désormais remplacé par de l’informatique.

Au final, on peut tout à fait considérer que la 5G est un grand projet nuisible, inutile et imposé, comme l’a été l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. »

Un autre point particulièrement flippant, c’est l’aspect global de la 5G. Google, Amazon et Elon Musk (patron de Tesla) projettent d’installer des antennes-relais dans la stratosphère pour qu’il n’y ait plus un seul mètre carré de la planète qui reste hors réseau…

« On peut séparer deux projets distincts : le projet franco-français de 5G, qui a priori ne va toucher dans un premier temps que les grandes métropoles ; et ces projets encore plus fous qui arrivent des États-Unis. Ils consistent à envoyer des satellites dans l’espace pour mettre en place un réseau planétaire, de façon à ce que tout puisse être tracé et surveillé en permanence. Ce n’est pas de la science-fiction : Elon Musk a réellement obtenu l’autorisation [de la Commission fédérale étatsunienne des communications] de balancer plus de 40 000 satellites dans la stratosphère. Question surveillance et liberté, le 1984 de George Orwell est complètement dépassé. »

Et en termes d’écologie ?

« C’est une aberration. Pour mettre en place le réseau 5G, il va falloir aller chercher des matières premières, puis dépenser énormément d’énergie pour le faire fonctionner. Ensuite, nous allons être poussés à renouveler tout notre matériel : on sera censés acheter de nouveaux smartphones compatibles 5G, des frigos connectés qui nous diront s’il n’y a plus de yaourts, des oreil lers connectés qui nous indiqueront si on a bien dormi, etc. Et tout ça au nom d’un monde dont pas mal de gens ne veulent absolument pas ! Un monde de contrôle, de surveillance, qui consiste à aller toujours plus vite. Un monde de compétitivité aussi, parce que c’est le discours que ses promoteurs tiennent : “La 5G on n’a pas le choix, parce que sinon on va prendre du retard sur nos voisins.” Les industriels tentent de faire passer cette technologie pour une super nouveauté, alors qu’en réalité, c’est un projet du siècle dernier, dépassé, qui repose sur un modèle dont on doit sortir. »

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Risque sanitaire : « Tous les citoyens vont servir de cobaye »

Quid des éventuels dangers des ondes de la 5G ? En France, aucune agence sanitaire publique n’a encore publié d’étude aboutie sur le sujet. Les enchères pour l’attribution aux opérateurs de ces nouvelles fréquences seront pourtant lancées à la fin du mois de septembre, pour un déploiement des premières antennes dans l’année qui suivra. Ci-dessous, Nicolas Bérard détaille ses inquiétudes.

En quoi la 5G va-t-elle augmenter notre exposition aux ondes ?

« Sur cette question, je pense qu’il faut partir d’un constat : beaucoup de gens disent souffrir des ondes. Même s’il est difficile de quantifier le phénomène, c’est un fait et une agence sanitaire comme l’Anses [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail] reconnaît que ces personnes existent et qu’il y en a de plus en plus.

Avec la 5G, on va doubler le nombre d’antennes telles qu’on les connaît actuellement : les antennes en haut d’un pylône, dites antennes-hauteur. Mais en plus, on va ajouter de petites antennes dotées d’une très importante capacité de transmission. Or, le défaut de ces dernières, c’est qu’elles utilisent des ondes à très haute fréquence, qui ont beaucoup de mal à traverser les obstacles. Si une feuille tombe d’un arbre, elle peut couper le faisceau. La solution à ce problème ? Poser des antennes partout : on parle d’en mettre une tous les 100 mètres en milieu urbain.

Tout cela va forcément augmenter l’épaisseur du brouillard électromagnétique, que certaines personnes ne supportent déjà plus. C’est d’autant plus problématique qu’on ne dispose d’aucune étude sur les effets sanitaires potentiels, sachant que la 5G a recours à des fréquences d’ondes différentes de celles utilisées actuellement ; or, en fonction des fréquences, une onde peut avoir, ou non, des effets sur la santé. Ça dépend de nombreux facteurs, d’autant plus qu’il peut y avoir des effets cocktails. Mais ce qui est sûr, c’est qu’aucune étude n’a encore été réalisée à ce jour. »

Dans ton livre, tu racontes qu’un responsable de l’Anses s’est plaint d’un manque de données techniques, qui ne permettait pas à l’agence de réaliser les études nécessaires…

« Au départ, sous prétexte de secret des affaires, les industriels ne voulaient même pas donner les informations techniques sur le fonctionnement de leur réseau, donc l’agence ne pouvait pas travailler. Finalement ils ont commencé à divulguer quelques informations, permettant à l’Anses de se mettre au boulot… A priori elle devrait rendre ses conclusions en 2021. Les personnes réclamant un moratoire le font notamment en expliquant qu’attendre les résultats de cette étude est un minimum. Histoire qu’on ait au moins une petite idée des impacts que la 5G peut avoir. Dans le cas contraire, tous les citoyens vont servir de cobaye. »

Dans ton livre, tu expliques que le flou régnant autour de la dangerosité des ondes (5G ou autres) tient au fait que les dés sont pipés, le secteur de la téléphonie mobile ayant développé une « industrie du doute »…

« C’est une technique de lobbying qui a été développée par l’industrie du tabac. L’idée : si des études scientifiques montrent que la cigarette provoque le cancer du poumon, il faut produire soi-même des études semblant démontrer le contraire. Même si plus tard, il se révèle qu’il y avait des biais dans ces études-là, qu’elles n’étaient pas valables, elles auront quand même tué les certitudes. Et le doute profite à l’industrie, car en l’absence de certitudes, elle peut poursuivre son business.

C’est pareil avec les ondes de la téléphonie mobile. Des études très sérieuses, notamment celles financées par de l’argent public, montrent que les ondes peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Mais en parallèle, une palanquée d’études réalisées par des instituts privés financés par les opérateurs semble montrer l’inverse. À mon sens, un scientifique étudiant honnêtement la littérature scientifique disponible aujourd’hui ne pourrait pas affirmer que les ondes n’ont pas d’effet sur la santé. Après, il reste à savoir quelle est la gravité de ces effets. Un indice : un programme de recherche public étatsunien – le National Toxicology Program – a récemment conclu chez les rats à l’existence d’un lien certain entre l’exposition à des ondes électromagnétiques de type téléphonie mobile et le développement de schwannomes – une sorte de tumeur. »

Dans 5G mon amour, tu décris une offensive très large, avec un lobby de la téléphonie mobile actif dans de nombreux milieux : chez les scientifiques, les médecins, mais aussi dans les médias, dont beaucoup appartiennent à des opérateurs  [6]

« Le poids de ce lobby est hallucinant. En France, il a ses relais au gouvernement : la start-up nation s’inscrit en plein dans le projet 5G, smart city, etc. D’ailleurs la loi Macron de 2015 – quand il était ministre de l’Économie – n’était pas consacrée qu’au développement du transport par cars, mais également à l’abandon du réseau historique de téléphonie fixe. Si ce dernier n’est pas encore totalement démonté, on ne peut déjà plus ouvrir une ligne téléphonique fixe classique : on est obligé d’avoir une box. Il faut également signaler qu’au début du quinquennat d’Emmanuel Macron, une taxe destinée à financer de la recherche publique sur les ondes électromagnétiques a été supprimée… Or, s’il y a un domaine où il est particulièrement important de faire de la recherche publique, c’est bien celui-là. »

Propos recueillis par Clair Rivière

Notes :

[1] Sous-titré « Enquête sur la face cachée des réseaux mobiles », cet ouvrage a été publié au printemps aux éditions du Passager clandestin.

[2] « Ville intelligente » ou « ville connectée ». Il s’agit d’un modèle urbain en plein développement où une multitude de capteurs accumule des données, permettant d’optimiser la gestion des flux de transports ou de circulation par exemple. Sa déclinaison sécuritaire, la safe city (« ville sûre »), facilitera la surveillance, avec entre autres des systèmes de vidéosurveillance « intelligente » avisant automatiquement la police du moindre comportement ou rassemblement suspect sur la voie publique. Un outil de contrôle social sans précédent.

[3] La vitesse de connexion de la 5G permettra à ces caméras de transmettre des images haute définition sans passer par un réseau filaire.

[4] Sexy, Linky ? – Pour voir le vrai visage du nouveau compteur électrique Linky sans se faire enfumer par ErDF, Le Passager clandestin, 2018.

[5] Pour 19,90 € par mois, la Poste propose désormais une formule « Visite régulière du facteur » à destination des personnes âgées dont les proches vivent loin. « Le facteur, décrit la Poste, veille à ce que votre parent se porte bien et engage un dialogue dit de “convivialité”. Si la situation le nécessite, il peut déclencher une alerte et prévenir les secours. »

[6] Quelques exemples parmi bien d’autres : le groupe TF1 appartient à Bouygues, BFM-TV fait partie du même groupe que SFR, Le Monde compte parmi ses actionnaires un certain Xavier Niel, patron de Free…

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Les antennes 5G déjà actives (en « phase de test »…) en France (source : Le Parisien du 18 septembre)

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Messieurs, Mesdames, que le business commence !

L’Usine Nouvelle / lundi 7 septembre 2020

Les enchères destinées à attribuer des fréquences mobiles 5G aux opérateurs télécoms français débuteront le 29 septembre. Retardée à cause du Covid-19, cette date a été confirmée lundi 7 septembre par le président du régulateur français des télécoms, Sébastien Soriano.

« Les enchères auront lieu. Elles commenceront le 29 septembre et elles dureront le temps que les différents opérateurs concourent et augmentent les prix pour avoir une quantité de fréquences plus ou moins importante », a expliqué le président de l’Arcep, interrogé par franceinfo. Les enchères devaient initialement se tenir en avril.

Bouygues Telecom (Bouygues), Orange, Free (Iliad) et SFR (Altice) ont déjà obtenu chacun un bloc de 50 mégahertz (MHz) au prix unitaire de 350 millions d’euros dans le cadre de la première partie du processus d’attribution. La deuxième partie du processus, dans le cadre d’enchères, doit permettre d’attribuer le solde des fréquences disponibles, soit 11 blocs de 10 MHz. Le gouvernement a décidé que ce total de fréquences ne doit pas être cédé en dessous de 2,17 milliards d’euros.

Sébastien Soriano a également réagi aux critiques sur la nouvelle génération mobile. La 5G suscite plusieurs inquiétudes, que ce soit sur la croissance des objets connectés, sur son bilan carbone ou encore sur ses éventuels risques pour la santé. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) doit publier un rapport sur le sujet début 2021 après une première étude préliminaire dévoilée en janvier.
« Nous n’allons pas imposer la 5G. D’abord parce que la 5G n’est pas un projet de l’État. C’est un projet industriel qui est porté par les opérateurs télécoms », a commenté Sébastien Soriano.  […]

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Quelques dates

Cependant, l’installation des antennes-hauteur va prendre du temps. Selon Wikipedia, qui cite un article du Monde du 19 septembre,

» Le prix de chaque bloc de 50 MHz a été fixé à 350 millions d’euros, avec un engagement des opérateurs de respecter un calendrier de couverture du territoire en 5G par opérateur :

  • deux villes en 2020 ;
  • 300 sites en 2022 ;
  • 8 000 sites en 2024 ;
  • 10 500 sites en 2025 ;
  • couverture progressive du réseau routier.

La 5G ne sera donc pas installée sur tout le territoire tout de suite : 10 500 antennes par opérateur, soit 42 000 antennes, seront déployées d’ici à 2025 sur les 85 000 sites déjà existants. »

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Mais les autres ondes (3G et 4G) sont déjà là, et depuis quelques dizaine d’années !

Les portables pourraient jouer un rôle dans la mortalité des insectes

20 Minutes / jeudi 17 septembre 2020

Le rayonnement de nos téléphones portables pourrait accentuer la diminution du nombre d’ insectes en Europe. C’est en tout cas la conclusion d’une ONG allemande, qui s’est penchée sur une centaine d’études sur le sujet.

L’exposition croissante de l’environnement aux rayonnements électromagnétiques a « probablement une influence sur le monde des insectes », estime cette analyse, publiée ce jeudi, des données de 190 études menée par l’Association allemande pour la conservation de la nature (NABU) en collaboration avec deux ONG allemande et luxembourgeoise.

Cette analyse intervient au moment où l’Europe prépare l’arrivée prochaine de la technologie 5G, qui doit proposer un débit 100 fois plus rapide que celui des réseaux 4G existants et suscite de nombreuses mises en garde, en particulier des écologistes. Quelque 60 % des études montreraient notamment, selon ces ONG, des effets négatifs sur les abeilles, les guêpes et les mouches.

Ces effets indésirables vont d’une perte de la capacité d’orientation due aux champs magnétiques à la détérioration du matériel génétique et des larves. Le rayonnement des téléphones portables et des réseaux sans fil tels que le Wifi provoquerait en particulier chez les insectes l’ouverture des canaux calciques des cellules, entraînant une importante introduction d’ions calcium dans l’organisme. Ce calcium à forte dose déclenche des réactions en chaîne chez les insectes et un « stress cellulaire », selon l’étude.

Parmi ces réactions figureraient « une altération du sens de l’orientation et une diminution de la capacité de reproduction ». « Le rythme jour-nuit est perturbé et le système immunitaire est mal activé », soulignent en outre les auteurs du rapport. « Des études menées en Grèce montrent également que le rayonnement des téléphones portables est nettement plus nocif que le champ magnétique d’une ligne électrique à haute tension », ajoutent-ils.

« Cette analyse de données montre que nous devons garder les yeux ouverts dans toutes les directions lorsque nous analysons les causes du déclin spectaculaire des insectes », explique dans la présentation de l’étude Johannes Enssle, responsable de NABU dans la région du Bade-Wurtemberg.

« Le sujet est inconfortable pour beaucoup d’entre nous car il interfère avec nos habitudes quotidiennes et il y a de puissants intérêts économiques derrière la technologie des communications mobiles », fait valoir Johannes Enssle. La biomasse des arthropodes a diminué en dix ans en Europe de 67 % dans les prairies et de 41 % dans les forêts, selon une étude allemande publiée en octobre 2019 dans la revue Nature.

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Toulouse et sa banlieue : 22 antennes « en test »

extrait d’actuToulouse / 17 septembre 2020

[…] À Toulouse, et en Haute-Garonne, 22 antennes de l’opérateur SFR sont déjà en fonctionnement afin de tester le fonctionnement du réseau.
Alors que la vente officielle des bandes de fréquences 5G aux opérateurs mobiles devrait avoir lieu le 29 septembre, plusieurs antennes ont été déployées à Toulouse, depuis octobre 2019, dans le cadre d’une période de test. L’opérateur confirme que « ces antennes fonctionnent normalement, mais qu’elles sont toujours en période de test ».
Au total, sur la commune de Toulouse, à l’heure actuelle, on recense 18 antennes. 13 sont implantées dans la première couronne, deux dans la zone de Saint-Martin du Touch, et une au Mirail.
En Haute-Garonne, en dehors de Toulouse, quatre antennes 5G sont installées. Une se situe à Ramonville, une à Portet-sur-Garonne, une à Cugnaux, et une à Villeneuve-Tolosane.
Toutes ces antennes, ont été installées bien avant la 5G, pour les réseaux 2G, 3G et 4G, elles ont simplement été modifiées pour supporter la 5G. […]

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Quelques données en plus sur les antennes

ariase (des marchands d’abonnements téléphoniques ; NdAtt.) / vendredi 14 juin 2019

Pour déployer le réseau mobile 5G, les opérateurs doivent installer des dizaines de milliers de nouvelles antennes. Elles constituent l’une des évolutions technologiques majeures de la 5G. Explications.

3 questions sur les antennes 5G

En quoi les antennes 5G sont-elles différentes des antennes 4G ?

Les antennes déployées pour le réseau mobile 5G sont différentes de celles utilisées par la 4G. Les antennes 5G sont plus intelligentes car il s’agit d’antennes qui dirigent un signal dans une direction précise plutôt que dans toutes les directions. En outre, elles émettent un signal adapté aux besoins de chaque utilisateur. Équipées d’un très grand nombre de connecteurs, elles vont aussi permettre de prendre en charge un très grand nombre d’appareils.

La 5G nécessitera t-elle plus d’antennes ?

La 5G va nécessiter l’installation de plusieurs dizaines de milliers d’antennes. Tout d’abord des antennes macro, généralement des points hauts, comme pour la 4G, mais aussi des antennes miniatures. À termes, en effet, la 5G va en effet utiliser les ondes millimétriques. Des ondes avec une portée de seulement quelques centaines de mètres. Dans les villes, cela nécessitera donc l’installation de dizaines de milliers de nouvelles antennes.

Qui installe les antennes 5G ?

Chaque opérateur va déployer son propre réseau 5G et donc ses propres antennes. Pour cela, Orange a décidé de faire appel aux Européens Nokia et Ericsson. Free, de son côté, a confié ce chantier à Nokia. Partenaires historiques de Huawei, Bouygues Telecom et SFR souhaiteraient poursuivre leur collaboration avec l’équipementier chinois. Mais, Huawei est soupçonné d’espionnage et le gouvernement français n’a pas encore donné son accord.

[…] Afin que le nouveau réseau mobile 5G puisse fonctionner, les opérateurs vont devoir déployer des dizaines de milliers de nouvelles antennes. En effet, les antennes 5G sont totalement différentes des antennes 4G. Et, elles contiennent quelques une des innovations technologiques majeures de la 5G, qui donnent au nouveau réseau mobile toute sa spécificité. Elles s’appellent Massive Mimo, beamforming, Small cells. Un vocabulaire un peu barbare qu’on a jugé bon de décrypter pour vous aider à vous familiariser avec les nouvelles antennes 5G.

Des antennes intelligentes grâce au beamforming

Aujourd’hui, les antennes-relais, généralement des points hauts (des pylônes en milieu rural et des toits d’immeuble en milieu urbain), fonctionnent comme un lampadaire. C’est à dire qu’elles émettent dans toutes les directions.

Grâce à la technologie du beamforming (groupage de faisceaux), le traitement du signal par les antennes 5G est différent. Le beamforming permet en effet de faire converger les ondes émises par une antenne vers un smartphone en particulier [des bains d’ondes individuel… bon cancers ! NdAtt.]. Et non plus d’arroser sans distinction tout l’environnement. Les antennes macro de la 5G sont donc des antennes directives qui agissent tel un phare directionnel. Le signal est dirigé dans une direction précise plutôt que d’être dirigé dans toutes les directions, comme c’est le cas aujourd’hui avec les antennes 4G. Encore mieux, les antennes 5G fonctionnent ainsi même quand les utilisateurs t en mouvement.

[…]

Un réseau avec plus de capacité grâce aux antennes 5G

Avec la 4G+, nous avons découvert les antennes MIMO (Multiple Input Multiple Output), synonyme de débits et de portée plus élevés qu’en 4G. Avec le réseau 5G, nous découvrons les antennes Massive MIMO, synonyme des mêmes effets, mais démultipliés.

La différence entre les deux ? Le nombre de connecteurs (antennes miniatures). Il y en a 128 sur les antennes Massive MIMO de la 5G contre une douzaine seulement sur les antennes MIMO de la 4G+. À termes, les antennes Massive MIMO pourront compter jusqu’à 256 connecteurs.

L’autre différence entre les antennes MIMO et les antennes Massive MIMO, c’est le Full Duplex. Sur les antennes MIMO, il y a non seulement moins de connecteurs (huit en émission et quatre en réception). Mais, en plus, sur une même fréquence, les antennes MIMO alternent entre émission et réception. Elles ne sont pas capables de faire les deux simultanément. De leur côté, les antennes Massive MIMO comptent bien plus de connecteurs qui sont capables, eux, d’envoyer et de recevoir des données en même temps.

Résultat : les antennes Massive MIMO permettent d’atteindre des débits et une capacité de transmission de données inaccessibles aujourd’hui avec la 4G. Cette technologie permettra également d’accueillir un plus grand nombre d’utilisateurs et d’augmenter la couverture mobile.

Des Small cells pour les ondes millimétriques

À termes, le réseau 5G va exploiter des fréquences hautes, dans la bande des 26 GHz (24,25 – 27,5 GHz). C’est la bande dite des ondes millimétriques. Elles vont permettre de trouver de la bande passante, indispensable pour répondre à la croissance exponentielle du nombre d’objets connectés, et d’atteindre des débits comparables à la fibre optique.

Mais, comme leur nom l’indique, les ondes millimétriques ont un défaut notable : une portée de seulement quelques centaines de mètres et une difficulté à franchir les obstacles.

Les ondes millimétriques sont parfaitement adaptées aux zones très denses (dans les villes), mais elles vont nécessiter l’installation d’antennes relais miniatures, en complément des antennes macro. On les appelle des Small Cells et elles devront être installées tous les 300 mètres environ. De petites tailles, elles peuvent parfaitement s’intégrer dans le mobilier urbain, comme un lampadaire, un abribus ou un panneau publicitaire [il faudra s’habituer à se promener toujours avec un marteau dans le sac ! NdAtt.].

Les small Cells permettront aux ondes millimétriques d’être parfaitement efficientes quand elles seront utilisées par la 5G, avec des débits très élevés, donc. Mais, elles permettront aussi de donner de la capacité au réseau 5G tout en évitant les problèmes de saturation. […]

En France, Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR sont les quatre opérateurs qui vont commercialiser la 5G. Ils ont d’ailleurs commencé le déploiement de leur réseau et l’installation d’antennes 5G dans plusieurs villes, afin de réaliser des tests. Depuis août 2018, l ‘ANFR (Agence nationale des fréquences) a délivré près de 500 autorisations pour des supports expérimentaux 5G, en très grande majorité pour la 5G d’Orange.

Pour déployer leur réseau 5G, les opérateurs font appel à des équipementiers. Un marché que se dispute les Européens Nokia et Ericsson, le Chinois Huawei et dans une moindre mesure le Coréen Samsung. En France, la loi sur la sécurisation des réseaux mobiles freine les ambitions de l’équipementier chinois, soupçonné d’espionnage.

C’est pourquoi le réseau 5G d’Orange sera déployé par Nokia et Ericsson. Quant à Free, il a décidé de faire confiance au Finlandais Nokia. De leur côté, Bouygues Telecom et SFR, partenaires historiques de Huawei, souhaiteraient faire appel à l’équipementier Chinois. Mais, ils attendent l’autorisation de l’ANSSI, l’agence nationale de la sécurité et des systèmes d’information.

Pour limiter les coûts du déploiement de leur réseau 5G, certains opérateurs songent à une mutualisation des réseaux. En effet, à en croire une étude du cabinet Tactis, les opérateurs devront déployer 30% d’antennes supplémentaires, en zone péri-urbaine, pour pour proposer en 5G un service équivalent à la 4G. Et, en zone rurale, c’est deux fois plus de supports qui seront nécessaires pour obtenir une couverture équivalente.

Où sont menés les « tests » ?

extrait du même site / sans date, mais 2020

Les opérateurs télécoms et constructeurs de téléphones se préparent au lancement du réseau mobile 5G. Les premiers tests de déploiement 5G grandeur nature ont débuté en janvier 2018 dans plusieurs villes pilotes en France avec les opérateurs Orange, Bouygues Telecom, Free et SFR. Au 1er avril 2020, l’Autorité de Régulation des Télécoms (ARCEP) a autorisé 462 antennes 5G pour des expérimentations. Ces tests 5G expérimentaux sont menés par :

    • Orange avec 345 sites 5G autorisés,
    • SFR avec 43 sites 5G autorisés,
    • Bouygues Telecom avec 65 sites 5G
    • Free mobile avec 9 sites 5G.

Ce guichet permet à l’ARCEP de délivrer les autorisations d’utilisation des bandes de fréquences pressenties pour la 5G notamment dans les bandes 2,6 GHz TDD et 3,5 GHz à des fins d’expérimentation. Aujourd’hui, sur le territoire, certaines expérimentations sont terminées et d’autres sont toujours en cours de réalisation. D’autres acteurs, tels que Nokia ou encore Ericsson, réalisent également actuellement des tests sur le futur réseau 5G afin d’expérimenter d’autres usages comme l’internet des objets, la réalité virtuelle, la télémédecine… […]

Avant l’attribution des nouvelles fréquences et le début des déploiements 5G, plusieurs communes pilotes en France permettent actuellement de réaliser des tests de fonctionnement sur le réseau mobile de demain. […]

D’après les données de l’observatoire de l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) du 1er avril 2020, l’opérateur mobile SFR comptabilisait 43 stations 5G expérimentales sur le territoire. Ce réseau mobile nouvelle génération est notamment en cours d’expérimentation avec l’opérateur SFR dans les villes de Nantes, Toulouse, Vélizy, Francazal et Paris. L’opérateur historique Orange disposait quant à lui de 345 supports expérimentaux autorisés au 1er avril 2020 avec des tests 5G en cours dans les villes de Douai, Belfort, Saint-Denis, Linas ou encore à Le Vaudreuil. L’opérateur mobile Bouygues Telecom bénéficiait quant à lui de 65 stations 5G autorisées par l’ARCEP à cette date. Cet opérateur mobile réalise notamment des tests 5G dans les villes de Bordeaux, Lyon, Linas, Vélizy-Villacoublay, Clamart, Issy-les-Moulineaux, Vanves, Rouen, St Maurice de Rémens et Paris. Et enfin, Free mobile s’est également lancé dans la course à la 5G avec 9 tests 5G dont une expérimentation est menée notamment à la Station F à Paris. […]

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Ondes hertziennes ?

La portée des trois bandes attribuée à la 5G :


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