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SOURCE : L'Anticapitaliste
Des foyers de contagion se développent à nouveau dans des Ehpad de plusieurs départements. L’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie a ainsi annoncé, le 25 septembre, qu’à Sévérac-d’Aveyron, 16 des 75 résidentEs sont décédéEs depuis le début du mois de septembre.
Face à cette situation, les réactions des pouvoirs publics sont très diverses. Christian Estrosi, le maire de Nice, a pris la décision d’interdire les visites dans les quatre Ehpad municipaux. Le préfet des Bouches-du-Rhône les limite à une par jour, avec deux personnes au maximum. En Gironde, la préfète a annoncé que chaque résidentE ne pourrait plus recevoir que deux personnes par semaine. Dans d’autres lieux, les visites sont autorisées sous condition du respect de mesures de distanciation physique ou totalement interdites.
Le ministère se défausse
Le protocole ministériel recommande, « en cas de dégradation de la situation épidémique […] caractérisée par l’apparition d’un cas suspect ou confirmé de Covid-19 au sein de l’établissement, ou par détérioration des indicateurs du territoire auquel appartient l’établissement », de renforcer le protocole d’hygiène, de définir en lien avec l’ARS une stratégie de dépistage généralisé des professionnelEs et des résidentEs dès le premier cas positif détecté, et de constituer un secteur dédié aux cas suspects ou confirmés de Covid-19. Encore faudrait-il que les laboratoires soient en capacité de délivrer les résultats des tests dans un délai rapide pour éviter toute contagion !
Les établissements peuvent restreindre la circulation en leur sein tout en évitant « au maximum le confinement, en le limitant à des situations exceptionnelles ».
Mais le ministre se défausse de ses responsabilités en indiquant que « c’est aux directrices et directeurs d’établissement qu’il revient de décider des mesures applicables localement, après concertation collégiale avec l’équipe soignante, en particulier les médecins coordonnateurs dans les Ehpad… »
Le confinement et le risque de dégradation psychique
L’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) a publié un communiqué de bon sens indiquant que « le confinement est une arme pour lutter contre la propagation de l’épidémie qui doit être maniée avec agilité, afin de ne pas porter atteinte à la santé psychique des personnes âgées vulnérables ». Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a précisé que « toute mesure contraignante restreignant les libertés reconnues par notre État de droit, notamment la liberté d’aller et de venir, doit être nécessairement limitée dans le temps, proportionnée et adéquate aux situations individuelles ».
Des moyens humains et matériels !
Le crise sanitaire a aggravé la souffrance physique, et psychique, du personnel. Au début de l’épidémie, les EHPAD étaient les grands oubliés, aucun matériel de protection n’était disponible. Cela s’est amélioré, mais malgré la promesse de Macron, nous n’avons pas reçu partout les tests de dépistage. De plus, certaines ARS ont donné la consigne aux soignantEs positifs au Covid mais asymptomatiques de continuer à travailler. Nous avions déjà lutté contre nos conditions de travail désastreuses et le manque de moyens. Avec la crise sanitaire la situation a encore empiré, nous revendiquons donc :
– des embauches pour faire face à l’épuisement du personnel ;
– le renforcement des effectifs soignants pour assurer une prise des soins correcte et pour remplacer le personnel manquant ;
– la mise en place du personnel dédié, ainsi que du matériel pour permettre aux résidentEs de pouvoir communiquer avec leur entourage à distance ;
– la présence, au sein de l’établissement, d’un lieu de circulation pour rendre moins coercitives les mesures appliquées ;
– l’autorisation des visites pour les personnes non contaminées sous réserve qu’un dépistage du Covid-19 puisse se faire ;
– l’aménagement d’un accueil sécurisé pour les familles et les proches aidants, notamment pour les résidentEs en fin de vie.