AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : JDD
Jean-Luc Mélenchon est invité dimanche du journal de 20 heures de TF1. Il doit annoncer sa candidature à la présidentielle de 2022.
On le sait prêt depuis longtemps et voilà que tout semble s’accélérer. Jean-Luc Mélenchon sera dimanche l’invité du 20 heures de TF1, comme l’a écrit Le Parisien. Son intention est claire, il compte être candidat à l’élection présidentielle. “Il a dit cet été qu’il y réfléchissait, il livrera les fruits de sa réflexion”, glisse un proche. Comme en 2016, Mélenchon devrait toutefois ménager un petit un suspens, au moins sémantique. Lors de la précédente élection, il avait “proposé sa candidature”, laissant ainsi un petit espace de négociation.
Samedi, les parlementaires Insoumis se sont réunis, comme ils le font régulièrement. Si la majeure partie du temps a été consacrée à débattre de l’actualité du moment, ils ont évidemment aussi abordé la question de la candidature de Mélenchon. “Tout le monde était à peu près sur la même longueur d’onde, explique un Insoumis. La question a quand même été posée de savoir si d’autres souhaitaient être candidats”. Manifestement, non.
Mélenchon ne veut plus attendre
Bien que la lutte contre le terrorisme, la crise sanitaire et le reconfinement risquent de compliquer son lancement de campagne, Mélenchon ne veut plus attendre. Dès cet été, il laissait comprendre qu’il serait une troisième fois candidat à l’élection présidentielle et promettait une décision en octobre avant de se donner un peu plus de temps et de la repousser à début novembre.
Pourquoi partir si tôt alors que sa notoriété est déjà installée, que les Français ont la tête à autre chose et que l’espace médiatique est saturé? Sur son blog, en début de semaine, Mélenchon a justifié la stratégie du mouvement. “La sidération, la peur, l’absence de toute perspectives d’un futur différent, voilà le véritable adversaire, écrit-il. Dès lors, le moment nous commande de nous avancer drapeau et musique en tête”. Et d’ajouter : “Nous serons en permanence submergés par le flot émotif médiatique”. Sa ligne n’a pas varié depuis fin octobre. “J’ai l’impression que ce ne sera jamais le bon moment, lâchait-il alors. On fera les choses dans le calendrier qu’on a prévu. Il y a des difficultés, mais il y en aura toujours”.
Régulièrement, Mélenchon explique avoir besoin de temps pour installer ses thèmes de campagne. Il doit aussi adoucir son image, en entrant dans la peau du candidat philosophe et “humaniste” qu’il entend incarner. Ses proches aussi insistent sur la nécessité d’un “travail de longue haleine” vue “l’ampleur de la tâche”. “Il faut redonner des perspectives de vie douce et de conquêtes, ne pas être que dans la résistance, expliquait récemment l’un de ses proches, l’eurodéputé Insoumis Manuel Bompard. Nous devons proposer des thématiques qui fédèrent à gauche mais qui parlent aussi à des gens qui ne se retrouvent plus dans ce clivage droite, gauche”.
Mélenchon dénonce l’autoritarisme de Macron dans sa gestion de la crise
Au PS et chez EELV, ce calendrier interroge. Un élu socialiste y voit une erreur : “les Français sont dans la crise et la question aujourd’hui est de faire évoluer les prises de position du gouvernement. En même temps, Mélenchon est candidat depuis 2017…” Un pilier du PS s’étonne également : “C’est du délire. Ce type n’est obsédé que par lui-même”. Un cadre écolo trouve, lui, le moment plutôt bien choisi : “Le gouvernement patauge dramatiquement sur le Covid. La droite s’interroge sur sa raison d’être et la gauche sur sa manière d’être. Je comprends que Mélenchon se dise que c’est le moment d’être le premier à lever la main plutôt que le dernier.
Après avoir été dans la posture de l’accusé, devant un gouvernement dénonçant son “islamo-gauchisme”, Mélenchon est reparti à l’offensive cette semaine en multipliant les attaques contre le président de la République qui, selon lui, ferait preuve d’autoritarisme dans sa gestion de la crise. Samedi dernier, dans une tribune parue sur le site du JDD, il dénonçait le conseil de défense dans lequel “tout ce qui se dit est couvert par le secret-défense” y voyant “la volonté de toute puissance typique de la monarchie présidentielle macroniste”. Une façon de rôder ses premiers arguments de campagne