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SOURCE : Blog de mediapart
« Toutes les affections de Haine sont mauvaises ; qui vit donc sous la conduite de la Raison, s’efforcera autant que possible de ne pas être dominé par des affections de Haine (…). La Haine est accrue par une Haine réciproque. » Spinoza, Ethique, IV, XLVI, Démonstration.
« Ameuter les masses, lancer les foules est un exercice d’autorité non moins étranger à la raison que d’amasser quelque majorité (…). Nous sommes aujourd’hui sous le gouvernement de la démagogie beaucoup plus que sous le gouvernement de la démocratie. » Ch. Péguy. De la raison (1901).
« Ce que je veux dire aux Français, c’est que nous sommes en guerre », déclarait Manuel Valls, premier ministre, le 14 novembre 2015 au lendemain des attentats particulièrement meurtriers (130 morts et 413 blessés) commis la veille à Paris et revendiqués par l’organisation terroriste « Etat islamique ». Depuis, défait comme son maître François Hollande et fort marri de n’être plus courtisé, « monsieur 5 % » erre comme une âme en peine entre Paris et Barcelone, et donne de la voix en espérant trouver une personnalité haut placée intéressée par ses services. En vain, jusqu’à présent. Mais il a fait des émules car les orientations mises en œuvre à l’époque constituent un tournant majeur qui a vu de nombreuses personnalités de droite comme de gauche emprunter à Marine Le Pen certaines de ses positions sécuritaires. En atteste, à la suite de l’assassinat de Samuel Paty et de l’attaque sanglante de la basilique de Nice, la multiplication des déclarations martiales, des sommets de l’Etat à de nombreux éditorialistes en passant par une foultitude d’élus, de l’extrême-droite jusqu’à certaines figures du Parti socialiste sans oublier Les Républicains et le parti présidentiel.
En singulier ventriloque d’un défunt et barbouzard ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua qui, toujours prêt à prendre beaucoup de libertés avec les libertés, entendait « terroriser les terroristes » (mars 1986), le chef de l’Etat tonne : « la peur doit changer de camp ». Pour n’être pas en reste, le très bavard locataire de la Place Beauvau, Gérald Darmanin, clame à son tour : « nous sommes en guerre » et vocifère comme les dirigeants du Rassemblement national qu’il prétend combattre alors qu’il légitime leurs discours et une partie de leur programme en amalgamant, à l’instar d’Emmanuel Macron lui-même, sécurité, immigration et droit d’asile avec la bénédiction du Figaro (6 novembre 2020) qui salue le courage et la fermeté de ce dernier. Marine Le Pen peut se réjouir et constater : « beaucoup dans la classe politique nous rejoignent sur nos propositions. » (25 octobre 2020). Juste mais sinistre constat qui confirme la poursuite du processus de radicalisation des principaux partis de gouvernement et de nombreux responsables jusqu’au sommet des institutions. Fort libéraux sur le terrain économique et social, les uns et les autres se font, année après année, les défenseurs d’une République toujours plus autoritaire. Ce qu’ils cherchent à nier constamment est pourtant lumineux. Depuis longtemps, ils ne s’opposent plus à certains éléments programmatiques du Rassemblement national dans lesquels ils puisent d’abondance mais à sa présidente. Aussi peuvent-ils continuer à s’octroyer des brevets de rectitude républicaine pour accréditer l’idée selon laquelle ils sont autant de remparts contre la progression de ses idées lors mêmes qu’ils sont les agents de leur banalisation et parfois de leur mise en œuvre. Ce tour de passe-passe politico-discursif leur permet d’afficher une fidélité de façade aux « valeurs » de la République pour tenter d’occulter la profondeur et la gravité de leurs reniements.
En ces matières comme en plusieurs autres, ce qu’il est convenu d’appeler le « macronisme » s’affirme chaque jour davantage comme l’art opportuniste et démagogique d’accommoder les restes, y compris les plus faisandés, en faisant croire que le vieux brouet national-sécuritaire ainsi élaboré est une potion magique inédite propre à assurer la défense de la France et de sa civilisation, prétendument exposées à un danger mortel par les actes terroristes que l’on sait. De plus, l’accusation ancienne de « communautarisme » est désormais remplacée par celle plus grave encore de « séparatisme » qui laisse entendre que le pays est confronté à une menace existentielle susceptible, si rien n’est fait, de ruiner son unité et son intégrité nationales. Version euphémisée du « Grand remplacement » et du vieux mythe maurassien et hyperbolique relatif à la colonisation de l’Hexagone par les « indigènes » musulmans[1]. Par la grâce de ce néologisme – « séparatisme » -, l’un et l’autre deviennent légitimes, et sont intégrés à la doxa républicaine et consensuelle de saison. Classique tactique politique qui peut se résumer ainsi : emprunter à l’adversaire quelques-unes de ses conceptions en les nommant différemment pour suggérer l’avènement du nouveau et masquer ainsi les compromissions au principe de cette opération. Et miracle de l’alchimie et de la rhétorique politiques, capables de transformer le vil plomb raciste, islamophobe et xénophobe en or républicain, le terme de « séparatisme » fait désormais florès jusqu’à la direction du Parti socialiste[2]. De même chez la majorité de la gente médiatique qui s’étourdit de grands mots en s’interrogeant fort rarement sur leurs origines, leur histoire et les représentations qu’ils véhiculent. Tous croient penser ; ils sont victimes d’une paresseuse mais dangereuse écholalie qui conforte les très droitières orientations jupitériennes.
Depuis 2015, par la faute des présidents, des gouvernements, des majorités successifs et des partis qui les ont servilement soutenus, cette République s’est faite plus dure, répressive, autoritaire, raciste et islamophobe. Nulle fatalité dans cette involution qui a de nombreux précédents, contrairement aux affirmations péremptoires des adeptes du grand roman national-républicain qui confondent la mythologie et l’histoire[3]. Une telle involution est la conséquence des choix faits par les uns et les autres. Emportés par leur ivresse sécuritaire, qui n’est que l’expression publique de leur peur panique de perdre le pouvoir, ils ont placé « le régalien » au plus haut de l’agenda politique en s’inspirant des droites extrêmes. A preuve, comme il y a cinq ans, prospèrent de nouveau des propositions liberticides destinées à réduire le périmètre et les bénéficiaires de l’Etat de droit en raison de la multiplication des dispositions d’exception et de l’extension des pouvoirs accordés de jure et de facto aux forces de l’ordre. La professeure au Collège de France, Mireille Delmas-Marty, l’a noté : de plus en plus, le « suspect » est traité en « criminel » et le « criminel » en « ennemi hors la loi » en raison des réformes successives du Code pénal et du recours à une nouvelle catégorie : la « dangerosité[4] » imputée aux délinquants sexuels hier, aux auteurs d’actes terroristes aujourd’hui. De là, en plus de lourdes condamnations, l’adjonction de « mesure de sûreté » permettant de repousser sine die la remise en liberté des personnes concernées alors qu’elles ont purgé leur peine.
Quant aux manifestant-e-s pacifiques, et depuis plusieurs années maintenant, le principe qui leur est appliqué n’est plus celui de la présomption d’innocence mais celui d’une présomption de troubles à l’ordre public. C’est cette dernière qui justifie les pratiques réitérées, parce qu’ordonnées au plus haut niveau, d’intimidation, de contrôles préventifs et d’emploi abusif de la force au moyen d’armes – le LBD 40, entre autres, – classées comme des armes de guerre. A telle enseigne qu’au début de l’année 2019, l’ancien Défenseur des droits, Jacques Toubon, le conseil de l’Europe et la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, ont interpellé les autorités françaises en leur demandant de suspendre l’usage de cette arme et de veiller au respect des droits humains.
Triomphe de la sécurité prétendue au détriment de plusieurs libertés pourtant fondamentales : la liberté de circulation et de rassemblement. Depuis longtemps, les héritiers de l’immigration coloniale et postcoloniale, qui vivent dans les quartiers populaires, sont soumis à pareils traitements. Aujourd’hui, et comme souvent en ces matières, l’exception est devenue la règle. De plus, les forces de l’ordre présentes le long des cortèges exhibent « complaisamment » les fusils d’assaut dont elles sont maintenant équipées, le HK G 36, « employés au Kosovo, en Afghanistan et en Irak[5] » pour mieux instiller la peur et la travailler afin de dissuader celles et ceux qui souhaiteraient se rassembler. L’auteur de ces lignes n’est pas un dangereux « droits-de-l’hommiste » et/ou un « islamo-gauchiste » plus inquiétant encore. Il s’agit de l’écrivain, avocat et aujourd’hui académicien, François Sureau, qui analyse de façon précise et circonstanciée la dégradation spectaculaire des libertés publiques et individuelles en France. Le bilan qu’il établit est accablant pour celles et ceux qui ont exercé le pouvoir au cours de ces vingt dernières années. Manifester ? Aux risques et périls de ceux qui défilent. Jupiter ayant décrété que les violences policières n’existent pas dans cette belle République, c’est de leur faute s’ils sont arrêtés, gravement blessés et poursuivis pour délit d’outrage. Pis encore, ces pratiques et ces violences diverses sont toujours légitimes, soutient doctement le ministre de l’Intérieur qui, pour orner cette saillie d’un superficiel vernis sociologique, a cru bon de citer Max Weber sans visiblement le comprendre.
Au lendemain des attentats de 2015, la Réaction s’est manifestée de façon spectaculaire[6]. Elle triomphe aujourd’hui par la grâce du chef de l’Etat, du gouvernement et du parti godillot créé avant les dernières élections présidentielles. Hier La République en marche, aujourd’hui, la Réaction en marche qui, inlassablement, poursuit son offensive sur tous les fronts en stigmatisant universités et enseignant-e-s accusés de porter de lourdes responsabilités dans la montée des « séparatismes » voire même dans le passage à l’acte des terroristes. Cette même Réaction qui, entre autres soutenue par le Rassemblement national, crée de nouveaux délits pour réprimer journalistes, lanceurs d’alertes et citoyens cherchant à documenter les violences policières, comme le prévoit l’article 24 de la proposition de loi « pour une sécurité globale ». A cela s’ajoute, dans le cadre de la loi de « programmation de la recherche », la possibilité de condamner à un an d’emprisonnement et à 7500 euros d’amende, ceux qui provoqueraient des troubles dans les établissements d’enseignement supérieur.
« Nous sommes en guerre », telle est l’affirmation, présentée comme un constat d’évidence, aujourd’hui répétée par un chœur martial aussi bruyant que varié réunissant de nombreux politiques, divers éditorialistes et le quarteron habituel des idéologues qui se croient encore philosophes. Tous en appellent à un sursaut républicain, bien sûr, afin de combattre les « ennemis extérieurs » que sont les terroristes. D’autres, dans Le Figaro,estiment indispensable de lutter également contre les « ennemis intérieurs », sans lesquels ces derniers n’auraient pu agir, et qui, mettant « la charia au-dessus des règles de la République », se comptent par « centaines de milliers[7] » Bon connaisseur de son lectorat qu’il flatte et accompagne, ce quotidien, qui continue d’accueillir chaque semaine la prose du récidiviste Éric Zemmour deux fois condamnés pour incitation à la haine raciale, est un excellent sismographe de la droitisation des élites de ce pays et des citoyens qui les soutiennent. Que les meurtriers attentats commis en France aient constitué une atteinte particulièrement grave à l’ordre public et à la sécurité des personnes, nul n’en disconviendra. Qu’il soit nécessaire de prévenir, autant que faire se peut, la réitération de tels actes, d’arrêter et de juger leurs auteurs, pareillement. Mais si penser c’est distinguer, ce n’est pas beaucoup penser que de confondre la situation présente avec la guerre.
Comme le notait Jean-Jacques Rousseau, cette dernière « n’est point une relation d’homme à homme, mais une relation d’Etat à Etat, dans laquelle les particuliers ne sont ennemis qu’accidentellement.[8] » On peut objecter à cette analyse qu’elle demeure partielle pour d’évidentes raisons historiques puisque le XIXème et le XXème siècles ont vu se développer de nombreux conflits menés par des mouvements de libération nationale qui, par définition, n’étaient pas des acteurs étatiques. Les uns et les autres n’en combattaient pas moins les forces armées et la police des métropoles impérialistes en étant capables de leur infliger de lourdes pertes, de paralyser le fonctionnement normal des institutions et de la société, de contrôler une partie du territoire et de porter ainsi des coups sévères à la souveraineté des Etats concernés dans le but revendiqué de les réduire, militairement et/ou politiquement, à « l’impuissance[9] » afin qu’ils mettent un terme à leur domination coloniale. Bien que différentes au regard des fins poursuivies : changement de régime, révolution, volonté de créer de nouveaux Etats en lieu et place d’une fédération existante, etc., les guerres civiles présentent, lorsqu’elles perdurent, de nombreuses similitudes. Le rappel de ces quelques éléments analytiques et factuels suffit à prendre la mesure de la déraison sécuritaire qui sévit aujourd’hui. Elle prospère sur un échafaudage discursif aussi instable que le sol fangeux sur lequel il s’élève. Inconsistante au plan historique et politique, cette construction abracadabrantesque l’est aussi sur le plan juridique. A preuve, ceux qui la défendent à l’Elysée, à Matignon comme du côté de la place Beauvau n’ont, jusqu’à présent, pas envisagé d’instaurer l’état d’urgence prévu par la loi du 3 avril 1955[10] adoptée peu après le début du conflit algérien. Et pour cause : contrairement à leurs affirmations péremptoires et au ronflement sonore de leurs envolées martiales destinées, au mieux à intimider, au pire à stigmatiser, les conditions font défaut pour s’engager dans cette voie.
En guerre, nous ne sommes pas. Depuis le 13 novembre 2015, les attentats terroristes commis en France, aussi terribles et dramatiques soient-ils, n’ont nullement paralysé les pouvoirs publics, le fonctionnement régulier des institutions et de la société, ou porté atteinte à l’intégrité du territoire. Mais une fois constatée l’inanité intellectuelle des va-t-en-guerre, force est de noter qu’ils triomphent dans les champs politique et médiatique en menant une efficace bataille des mots pour imposer leurs représentations et les orientations qu’elles légitiment. Et ce d’autant plus aisément que le processus de décomposition-fragmentation des gauches politiques, la faiblesse remarquable des organisations syndicales du mouvement ouvrier et celle plus grande encore des syndicats étudiants laissent la voie libre à la Réaction en Marche. Hier, de nombreuses luttes défensives ont été menées pour tenter de préserver des conquis sociaux, en vain depuis la dernière victoire significative remportée contre le contrat première embauche (CPE) en 2006. Aujourd’hui, réactionnaires, conservateurs et républicains du parti de l’Ordre s’attaquent aux libertés publiques pour mieux réprimer demain celles et ceux qui contesteront leurs orientations politiques. Eu égard à la situation décrite et à la conjoncture présente, les premiers vont l’emporter aisément. L’obscurité s’étend. Nul doute, elle sera persistante. Le savoir permettra de mieux s’y opposer.
Le Cour Grandmaison, universitaire, derniers ouvrages parus : « Ennemis mortels ». Représentation de l’Islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale, La Découverte, Paris, 2019 et avec O. Slaouti (dir.), Racismes de France, La Découverte, Paris, 2020.
[1]. Farouchement hostile à la construction de la mosquée de Paris, Ch. Maurras écrit : « son inauguration en grande pompe républicaine exprime quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets et protégés [coloniaux.] » L’Action française, 13 juillet 1926, p. 5. La version actualisée de cette thèse se découvre sous la plume de V. Trémolet de Villers qui écrit dans Le Figaro (4 novembre 2020) : « La zone écarlate de la menace islamiste s’étend sur tout le continent [européen]. Par le sang mais aussi par la conquête méthodique, silencieuse. La riposte doit venir de toutes les nations qui font l’Europe. L’enjeu est existentiel : défendre le monde d’hier pour rester maître de celui de demain. »
[2]. « On doit affronter tout ce qui nourrit le séparatisme du quotidien, ce qui fait que les gens ont l’impression de ne pas vivre la même France », déclare aussi Olivier Faure en faisant siens le vocabulaire et les représentations présidentiels. Le Monde, 19 octobre 2020.
[3]. Cf. C. Reynaud Paligot, La République raciale 1860-1930, PUF, Paris, 2006 et notre ouvrage La République impériale. Politique et racisme d’Etat, Fayard, Paris, 2009. De même sous la Quatrième République, pendant la guerre d’Algérie, entre autres, et la Cinquième lors des massacres des Algériens du 17 octobre 1961 puis de la sanglante répression de la manifestation du 8 février 1962 appelée par de nombreuses organisations syndicales et politiques du mouvement ouvrier pour protester contre les attentats de l’OAS. Bilan : 8 manifestants tués au métro Charonne et plus de 250 blessés. Rappelons enfin qu’à la même époque, le gouvernement censurait journaux et publications, et n’hésitait pas à saisir chez certains éditeurs les ouvrages susceptibles de mettre à mal les mensonges d’Etat forgés alors. Cf. P. Péju, Ratonnades à Paris précédé de Les Harkis à Paris (1961) publié par Fr. Maspero puis réédité en 2000 à La Découverte.
[4]. M. Delmas-Marty, « Nous basculons vers un droit pénal de la sécurité. » Le Monde, 24 octobre 2020, p. 28. « On va vers des mesures de plus en plus répressives dans la droite ligne de ce que réclamait l’extrême-droite depuis des années », constate également l’avocat Henri Leclerc deux jours plus tard. https://orientxxi.info/magazine/henri-leclerc-le-chemin-dangereux-des-restrictions-des-libertes-en-france,4238
[5]. Fr. Sureau, Sans la liberté, Paris, Tracts Gallimard, Paris, 2019, p. 7.
[6]. https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/261115/apres-les-attentats-la-reaction-qui-vient https://blogs.mediapart.fr/olivier-le-cour-grandmaison/blog/180116/la-reaction-qui-vient-2
[7]. Le Figaro, « Éditorial », 30 octobre 2020.
[8]. J-J. Rousseau, Du Contrat social, Garnier-Flammarion, Paris, 1976, Livre I, chap. IV, p. 47.
[9]. C. Von Clausewitz, De la guerre, Le Monde-Flammarion, Paris, 2010, p. 41.
[10]. L’article premier de cette loi est ainsi libellé : « L’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain, des départements d’outre-mer, des collectivités d’outre-mer régies par l’article 74 de la Constitution et en Nouvelle-Calédonie, soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique. » (Souligné par nous.)