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SOURCE : Sud ouest
Il y avait foule, ce mardi, place de la Comédie. Une foule mobilisée contre le projet du gouvernement. En marge du rassemblement qui s’est déroulé dans le calme, des heurts ont eu lieu plus tard dans la soirée.
Ils étaient 1 500, dont beaucoup de jeunes, à se retrouver place de la Comédie. Une foule calme, mais déterminée. Ambiance humoristique pour l’accueil avec la diffusion de reprises de tubes aux paroles de circonstance. Puis, Bordeaux en luttes a ouvert le micro de ce rassemblement organisé par de nombreux syndicats et associations, à 18 h 30, juste après avoir appris que le projet de proposition de loi (PPL) sécurité globale venait d’être votée.
“Nous avons d’autant plus de raisons d’être là, soulignait Sylvie de Bordeaux en luttes, dénonçant “un pouvoir de plus en plus autoritaire, qui vise à criminaliser toute action de contestation, pratique une répression comme celle d’hier, place de la République à Paris, où on nasse les gens sans vergogne. Comment répondre? En remettant de la politique dans nos combats, en étant solidaires”.
Et en effet, beaucoup de gens se sont déplacés contre la loi PPL sécurité globale mais aussi parce qu’ils étaient choqués après avoir vu les images de la place de la République. Les pancartes et slogans ne manquaient pas de rappeler le rejet de cette loi dont l’article 24 interdit la diffusion de l’image « ou tout autre élément d’identification » des policiers et gendarmes en intervention.
© Crédit photo : Thierry David
Etat d’exception permanent
Garance, de La France insoumise, a appelé à ne rien lâcher, dénonçant “les petits soldats de la macronie au garde à vous”. “Cette mobilisation est notre victoire, déclarait Xavier Ridon journaliste de la radio la Clé des ondes, rappelant la liberté fondamentale d’informer.
Le NPA33, a souligné la “surenchère de lois sécuritaires avec un gouvernement qui prépare le monde d’après. A nous aussi de le préparer tant que c’est possible”. Il a ensuite appelé à la convergence des luttes.
Figures de gilets jaunes
Deux figures des Gilets jaunes étaient présents, Antoine Boudinet, qui en tant que Bordelais, a apporté son soutien aux Parisiens “qui vivent ce qu’on a vécu avec le préfet Lallement, un exemple en terme de répression sanglante”. Quant à Jérôme Rodriguez, militant qui a perdu un œil à cause d’un lanceur de balle de défense, il a aussi insisté sur la forte de présence de la jeunesse dans la rue. “C’est vous qui allez payer la facture. Je suis fatigué, agissons, la solution est dans la désobéissance civile”, a-t-il encore ajouté.
“J’espère que cette loi, c’est la goutte d’eau qui va faire qu’on dit non à ce monde capitaliste et libéral qui nous écrase tous les jours, a déclaré Myriam Eckert de Bordeaux en luttes.
La foule s’est dispersée à 19h30, toujours dans le calme, mais déterminée avec plusieurs rendez-vous à venir, dont un samedi prochain à 11h à La Réole et un autre l’après-midi à 15h à la Bourse du travail à Bordeaux.
Des heurts ont eu lieu en marge du rassemblement cours Alsace-et-Lorraine aux alentours de 21h30. Après s’être rendus devant l’hôtel de police, les manifestants ont brûlé des poubelles porte Dijeaux, place Gambetta et cours d’Alsace et de Lorraine le long des voies de tramway. Sept personnes auraient été interpellées par la police. Sur leur parcours, ils ont également tagué les murs de l’Ecole nationale de la magistrature.
Quelques manifestants ont incendié des containers sur les voies du tram cours Alsace Lorraine © Crédit photo : Thierry DavidLes murs de l’ENM ont été tagués place Pey-Berland © Crédit photo : thierry david