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SOURCE : Quartier général
TEMOIGNAGE sur la garde à vue d’Adrien AdcaZz : “Cette interpellation était ciblée”
Un manifestant, Mateo P., nous a contactés suite à l’arrestation du reporter de QG, et à son placement en GAV pour 48 heures ce samedi 12 décembre à Paris. Voici son témoignage:
“J’étais présent samedi au moment de l’arrestation de votre journaliste Adrien AdcaZz, ce 12 décembre. Sur la vidéo de son témoignage relayé sur vos réseaux on observe un manifestant en noir qui tente de s’interposer et de le sortir de là (malheureusement mes 60 kilos ne font pas le poids face à quatre policiers en armure). Par ailleurs, bien que je ne crois pas l’avoir entendu sur la vidéo, je me souviens que lorsque les FDO ont agrippé Adrien et que celui-ci à crié qu’il était journaliste, l’un des policiers qui tentait de l’immobiliser lui a crié “Sors ta carte de presse !”.
Je rappelle qu’il avait quatre policiers sur lui, pas évident pour lui de sortir quoique ce soit… Sur une autre vidéo, on observe la scène sous un angle différent, et l’on voit les policiers traîner deux hommes afin de les sortir du cortège. Le premier est Adrien, je suis le deuxième. Nous avons tous les deux été plaqués au sol, et menottés devant la façade du Monoprix. Seulement voilà, cette arrestation était ciblée. J’ai été frappé, puis sorti du cortège, seulement pour avoir tenté de m’interposer alors qu’Adrien criait: “Je suis journaliste”. Pour preuve, cinq minutes plus tard, après m’avoir minutieusement fouillé, la Compagnie d’intervention ne savait plus quoi faire de moi, comme si mon arrestation n’était pas au programme. L’homme qui m’a passé les menottes demande aux CRS de s’occuper de moi, et de remplir un fiche d’interpellation, ce à quoi ces derniers lui répondent: “C’est votre interpellation, vous vous démerdez”. Je ne sais pas où est Adrien à ce moment-là.
Cinq minutes plus tard, je suis toujours derrière le camion, menotté et maintenu par le même homme.Son supérieur s’agace et lui crie d’avancer, car il y avait visiblement besoin d’hommes devant. Il lui demande alors ce qu’il doit faire de moi et son supérieur lui répond de me refiler aux CRS, ce à quoi il répond qu’ils refusent de me prendre. Alors son supérieur s’énerve, après s’être assuré qu’il n’avait rien contre moi (comment pourrait-il en être autrement… je ne suis qu’un manifestant lambda parmi tant d’autres) il lui ordonne de me démenotter et lui somme : “Tu me le remets dans le tas”. Dix minutes après avoir été traîné au sol puis menotté à moins de deux mètres d’Adrien je suis donc relâché, et Adrien embarqué alors que nous avons été sortis du cortège au même moment.”
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