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SOURCE : France bleu
Alors que le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, appelle à mettre “plus de bleus” dans les rues après la fusillade mortelle aux Aubiers le 2 janvier, le conseiller municipal Philippe Poutou estime lui qu’il faut sortir de cette “solution simpliste”. Il était l’invité de France Bleu Gironde ce lundi.
“Il faut discuter d’autre chose que du sécuritaire”, estime Philippe Poutou sur France Bleu Gironde ce lundi 11 janvier, neuf jours après la fusillade aux Aubiers, à Bordeaux, qui a coûté la vie au jeune Lionel, âgé de 16 ans. “Ce n’est pas plus de « bleus » qu’il faut”, affirme le conseiller municipal de Bordeaux en Luttes, en réponse au maire de Bordeaux Pierre Hurmic, qui demande plus de policiers après le drame. “Ça fait 30 ou 40 ans qu’on a ce discours-là, on sait que ce ne sont pas les policiers qui règleront les problèmes de logement, de bas salaire, d’intérim… Il faut sortir de cette solution simpliste”, réclame-t-il.
“Ce que ça montre, c’est toute la misère sociale dans ces quartiers”, explique le conseiller municipal. “Il faut plus discuter de la question du chômage, de la pauvreté, du décrochage scolaire. La première chose, c’est la souffrance quotidienne des gens, les réponses doivent être sociales. Ces endroits-là deviennent des poudrières”, affirme Philippe Poutou, qui demande pour ces quartiers “des éducateurs, des ATSEM, des enseignants. Ce sont des moyens à la fois financiers et humains, il faut que ces quartiers soient agréables à vivre.”
Avoir du “culot politique”
Six mois après l’arrivée de l’écologiste Pierre Hurmic à la mairie de Bordeaux, Philippe Poutou fait aussi le bilan de ce début de mandat, après des décennies de gouvernance par la droite. “On aime autant se retrouver dans l’opposition d’une majorité de gauche, moins réac et moins conservatrice que l’équipe juppéiste d’avant”, confie le conseiller municipal.
Toutefois, il déplore que “la gauche fait à peu près la même politique une fois au pouvoir”. “Il va falloir avoir du culot politique”, explique-t-il, “il va falloir oser se confronter à l’ancien clan politique”. Philippe Poutou donne notamment l’exemple de la prise en charge des sans-abris pour en demander plus à la municipalité. “Ils n’utilisent pas les moyens qu’ils ont, ils font a minima. Il faut oser réquisitionner, oser faire une politique que personne ne mène.”