AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Paris luttes
Gaël Quirante secrétaire départemental de Sud Poste 92 – syndicat majoritaire dans le département – et militant combatif ayant déjà été en butte à de nombreuses sanctions exercées à son encontre par la direction de La Poste (dix tentatives de licenciement et près d’un an de mises à pied cumulées), Gaël Quirante a été licencié en avril 2018, sur autorisation de la ministre du Travail décidée le 20 mars 2018.
En riposte à son licenciement, 150 facteurs et factrices des Hauts-de-Seine ont entamé une grève le 26 mars 2018, qui a duré 15 mois.
Pendant la grève, Gaël a fait l’objet de 8 convocations au commissariat, 7 procès, 3 mois de prison avec sursis et 5 ans de mise à l’épreuve, 2 GAV, 2 mises en examen et un licenciement.
Une grève qui a mis en évidence que La Poste volait du temps de travail à grande échelle aux dépends de la santé des postiers et au péril du service public, comme l’a révélé Envoyé Spécial en septembre 2019. Une grève victorieuse qui a montré qu’il était possible de faire plier la plus grosse entreprise du pays. C’est ce symbole de lutte victorieuse que La Poste tente de briser.
Une procédure de licenciement discriminatoire
Son licenciement a été refusé successivement par l’Inspection du Travail en 2010, par le Ministre du Travail en 2011, puis par le Tribunal Administratif en 2014. La Cour d’Appel a cassé cette dernière décision en 2017, relançant ainsi toute la procédure. L’Inspection du Travail a à nouveau refusé son licenciement en 2017. La Poste a alors saisi la Ministre du Travail. Le rapport de la contre-enquête suite à ce recours avait confirmé le refus de licenciement :
- « Aussi, compte tenu du contexte dans lequel les faits s’inscrivent et du climat délétère qui prévalait à l’époque en raison notamment de la durée excessivement longue de la grève et du comportement de La Poste, les faits en cause ne sont pas d’une gravité suffisante pour justifier le licenciement de Monsieur QUIRANTE. »
- « Le salarié a fait l’objet de nombreuses sanctions disciplinaires, dont certaines apparaissent comme particulièrement sévères, disproportionnées ou discriminatoires. »
- « La société a adopté un comportement discriminatoire vis-à-vis de Monsieur QUIRANTE en exerçant des pressions sur d’autres agents afin d’obtenir des témoignages contre lui. »
Muriel Pénicaud qui avait été épinglée en tant que PDG de Business France pour 671 infractions au Code du Travail, a pourtant choisi de passer outre l’avis de ses propres services, et a choisi de licencier Gaël, ce qui a déclenché la grève de 15 mois des 150 postiers du 92.
Faisons de 2021 l’année de la réintégration de Gaël !
En janvier 2019 une décision du tribunal de Versailles a donné à Gaël la possibilité de continuer à intervenir en tant que délégué syndical malgré son licenciement. C’était un premier pas dans le sens d’une réintégration.
Le 14 janvier, le Tribunal de Cergy va se prononcer sur cette réintégration.
L’obtenir serait une victoire pour les postières et postiers, et une lourde défaite pour La Poste qui cherche aujourd’hui à accélérer les suppressions d’emplois partout dans le pays.
Plus largement, la réintégration de Gaël constituerait un encouragement pour les luttes sociales bien au-delà de La Poste, et au-delà du 92.
Soyons très nombreuses et nombreux à accompagner Gaël au tribunal, arrachons sa réintégration, commençons 2021 sur une première victoire sociale qui ouvrirait une brèche à bien d’autres résistances !
Toutes et tous au Tribunal de Cergy
Manifestation jeudi 14 janvier à 9h30
RER CERGY PRÉFECTURE