AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : France insoumise
Ci-dessous le texte qui est soumis au vote des adhérents de LFI
Le changement climatique est engagé et la perte de biodiversité s’accélère. La pandémie se poursuit sans qu’on puisse savoir pour combien de temps. Des centaines de milliers d’emplois sont déjà en cours de destruction. À chaque nouveau rendez-vous électoral, la progression de l’abstention, particulièrement dans la jeunesse et les milieux populaires, prouve la désaffection du grand nombre pour les organes de la démocratie tels qu’ils sont devenus dans notre pays. Sur tous les terrains, des défis inédits se présentent. Le temps presse pour engager le changement de cap indispensable.
La France insoumise est le mouvement dédié à la révolution citoyenne. Elle œuvre à fédérer le peuple à partir d’un programme. En 2017, elle a ainsi rassemblé 7 millions d’électrices et d’électeurs autour du programme de gouvernement « l’Avenir en commun ». Il sera enrichi avec les livrets thématiques, les associations, les intellectuels et les citoyens. Il est certain que ce programme n’est pas compatible avec certaines des orientations que développent les partis de la gauche traditionnelle. C’est pourquoi le moment venu, aux élections présidentielles et législatives, les électeur·ices décideront quelles orientations ils et elles veulent voir mettre en œuvre à la tête du pays.
Les insoumis·es ne font pas cavalier seul et ne revendiquent aucune hégémonie dans la représentation politique. Aux élections européennes et aux élections municipales, La France insoumise a formé ou appuyé des listes composées à partir de tous les horizons associatifs, politiques et syndicaux. Aux prochaines élections régionales et départementales nous souhaitons agir de même. Certes les choix d’orientations fondamentaux pour le pays concernant, par exemple, le projet de 6e République, l’Union européenne, le nucléaire, l’organisation administrative de la République, le système des retraites, nous séparent des propositions d’autres organisations politiques. Mais ces différences ne sont pas impliquées par le niveau départemental et régional dans le cadre de leurs pouvoirs actuels. Dès lors, il est possible d’utiliser ces deux élections pour faire avancer idées et programmes partagés. Cela nous permettrait de faire progresser les causes communes qui peuvent régler les problèmes concrets du peuple.
La reconquête citoyenne des régions et des départements que nous proposons s’articule avec l’affirmation d’un État social fort, stratège et redistributif. Pour permettre des politiques à la hauteur des urgences du moment, le gouvernement doit mettre un terme à l’asphyxie des collectivités, revoir les critères de compensation, compenser les dépenses imposées par la crise de la Covid et les transferts de compétences (RSA, APA, PCH, routes…), garantir l’égalité des citoyen·nes sur tout le territoire national et notamment entre les territoires d’outre-mer et l’hexagone. Pour La France insoumise, le rendez vous électoral de mars 2021 est l’occasion de proposer :
• La mise en place d’un bouclier social et sanitaire : conditionnalité sociale et écologique des aides aux entreprises (arrêt du travail détaché, maintien de l’emploi) ; planification du passage à la gratuité (transports, eau, masques, cantines et fournitures scolaires des collèges et lycées…) ; développement des services publics de proximité, maintien de l’accueil physique du public et refus des privatisations ; refus de la précarisation du personnel des collectivités territoriales ; déploiement de plans départementaux au service de la dignité des personnes notamment dans les EHPAD ; renforcement des moyens de l’Aide sociale à l’enfance ; politiques en faveur des personnes en situation de handicap ; actions contre les violences faites aux femmes ; plan de formation et d’emploi public pour les jeunes en difficulté…
• D’engager la bifurcation écologique : en finir avec la destruction de l’écosystème, l’artificialisation des terres agricoles et les Grands projets inutiles et imposés ; refuser l’ouverture à la concurrence des TER et développer les lignes d’intérêt local ; mettre en place des plans vélo ; viser le zéro déchets ; planifier la réduction de la consommation d’énergie et le passage aux énergies renouvelables ; s’appuyer sur le levier des cantines scolaires pour développer des circuits courts et créer des emplois dans l’agriculture biologique et paysanne ; favoriser formation et reconversion professionnelle dans les métiers de l’environnement…
• De démocratiser les collectivités territoriales : s’appuyer sur l’implication citoyenne et la souveraineté populaire avec l’outil du référendum d’initiative citoyenne locale ; engagement des futurs élu·es insoumis·es à faire vivre le principe de révocabilité ; démocratiser la gestion de l’eau en mettant un terme aux délégations de service public et en passant à une gestion publique, citoyenne et écologique ; promouvoir l’exigence d’un moratoire sur le déploiement de la 5G ; garantir la liberté associative en stoppant la logique de soumission des associations aux critères du marché et aux intérêts partisans ; faire vivre la laïcité en refusant notamment les financements publics à la construction ou la rénovation d’établissements scolaires privés et les subventions en contradiction avec la loi de 1905…
Dès lors il est possible selon nous d’agir avec toutes celles et ceux qui inscrivent leur action dans une opposition claire au gouvernement et rejettent les politiques anti-sociale et anti écologique du néolibéralisme. Nous devons être utiles en apportant des réponses immédiates aux problèmes des gens. Avec les citoyen·nes engagé·es dans les combats écologiques, sociaux et démocratiques, peuvent surgir, partout dans le pays, des coalitions victorieuses. Elles doivent d’après nous être identifiées sous leur propre label davantage que par la liste des organisations qui les soutiennent.
Au printemps dernier, La France insoumise a pris l’initiative de rencontrer les forces se revendiquant de l’alternative au libéralisme : la Gauche républicaine et socialiste, le Parti communiste français, Génération.s, le Nouveau parti anticapitaliste et Europe écologie les verts. A l’ensemble de nos interlocuteurs nous avons dit notre volonté d’ouvrir des discussions couvrant la période jusqu’aux prochaines élections législatives, en commençant par la recherche d’une cohérence nationale pour les élections départementales et régionales.
Six mois nous séparent des prochaines élections départementales et régionales. La France insoumise propose d’élargir les discussions à Gauche démocratique et sociale, Place publique et Ensemble !, de les accélérer à tous les niveaux et de s’accorder sur un cadre national commun.
Nous pourrions alors vérifier notre capacité à garantir la cohérence et la clarté du programme autour duquel nous pourrions nous retrouver, la large ouverture de nos listes aux citoyen·nes non encarté·es, l’attention portée à la parité parmi les têtes de listes, le renouvellement des élu.e.s ainsi que l’équilibre indispensable à la réussite d’une possible coalition.
Les prochains rendez-vous électoraux ne peuvent être rabougris à une lutte des places entre organisations. Encore moins à une opération d’hégémonie d’une force sur les autres. Ils doivent tendre vers une fédération populaire en portant les candidatures de syndicalistes, de féministes, de gilets jaunes, de lanceurs d’alerte, militant·es associatif·ves, antiracistes, de citoyens et citoyennes mobilisé·es. Ils doivent permettre de convaincre les jeunes et les classes populaires de se saisir du bulletin de vote pour exprimer leur refus des politiques de Macron et plus généralement la contestation d’un système politique qui ne les représente pas.
Pour nous l’objectif n’est pas de chercher à imposer des têtes de listes insoumises dans l’ensemble des régions et départements du pays. Évidemment nous pensons aussi être capables d’en mener. Mais nous voulons essentiellement que nul ne décourage la mobilisation en se l’appropriant dans le registre politicien qui a si souvent prévalu.
Au service du peuple et non des partis, nous proposons donc de mettre en place dans un cadre national des coalitions, identifiées par un label, représentatives dans la composition des listes et le choix des têtes de listes de la diversité de celles et ceux qui les soutiennent pour mettre en œuvre des programmes de rupture sociale, écologique et démocratique dans les départements et régions du pays.