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SOURCE : Reporterre
Les liens entre crises écologique et sanitaire se font de plus en plus palpables. D’après plusieurs études, la pollution de l’air aggrave le taux de mortalité des malades du Covid-19. Une étude internationale, parue fin octobre 2020, dans la revue Cardiovascular Research, a même évalué le nombre de morts dus au Covid 19 qui peut être aussi attribué à une exposition à un air de mauvaise qualité. Selon les scientifiques, 15% des décès dus au Covid sont aussi liés à l’exposition aux particules fines. Une proportion qui grimpe à 27 % dans les régions les plus polluées de la planète, comme l’Asie de l’Est. Elle s’élèverait également à 18 % en France.
Pour les auteurs de l’étude, la pollution de l’air est « un facteur important » et « aggravant » de comorbidité. Elle aurait plusieurs conséquences : quand on inhale de l’air pollué, les particules fines migrant des poumons vers le sang et les vaisseaux sanguin, ce qui endommage la paroi interne des artères, le coronavirus cause des dommages similaires et les deux corrélés peuvent entraîner des crises cardiaques ou un accident vasculaire cérébral.
La pollution de l’air aurait aussi deux autres effets, relève l’étude. Elle favoriserait l’émergence de foyers épidémiques, en prolongeant la durée de vie du virus dans les aérosols. Elle augmenterait l’activité d’un récepteur, appelé ACE2, situé à la surface des cellules et connu pour être impliqué dans la manière dont le Covid-19 infecte les patients. La pollution de l’air permettrait donc une meilleure absorption du virus.
Pour rappel, Santé publique France estime à 48.000 morts le nombre de décès chaque année en France causés par la pollution de l’air. La France fait figure de mauvaise élève. Elle a été condamnée à plusieurs reprises par l’Europe sur ce sujet.
- Source : Le Monde
- Photo : Pixnio (CC0)