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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale
Largement plus de 100 000 manifestants à Paris, des centaines de milliers dans toute la France. Très nombreux, des jeunes, souvent pour leur première manif, les jeunes qui subissent précarité, bac Blanquer, confinement. Le mouvement d’en bas est là : il est massif, il veut la démocratie, il ne veut pas de … Macron. Il ne veut pas des ninjas de Lallement, Darmanin et … Macron, il veut contrôler, filmer, maîtriser.
En face, un pouvoir exécutif en pleine déroute, naviguant à vue entre violence autoritaire et manœuvres dilatoires, énervant et asséchant ses propres soutiens, semant le désordre dans son propre appareil d’État, s’isolant un peu plus de jour en jour, discrédité de Blanquer à … Macron.
Ainsi donc, celles et deux d’en bas ne veulent plus, ceux d’en haut ne peuvent plus … mais il y a un problème. Ceux d’en haut peuvent continuer malgré tout, parce que la majorité, la masse des manifestantes et des manifestants de cet important samedi 28 novembre 2020, n’est pas représentée dans son aspiration à la démocratie, dans son aspiration à affronter la question du pouvoir.
Ils préparent les présidentielles, nous disent les candidats déclarés et putatifs : ce n’est là rien d’autre que de soutenir cet insoutenable statu quodes lois liberticides, de la précarité pour la jeunesse, des atteintes à la santé, à l’éducation, à la culture, à la civilisation. Et ainsi ils ne préparent même pas les présidentielles : ils préparent la défaite demain en portant à bout de bras le statu quo, c’est-à-dire le maintien de Macron, maintenant.
Il n’y a pas à créer, il n’y a pas à stimuler, un large mouvement social et démocratique : il est là. Qu’on l’appelle à se généraliser, à se centraliser, il le ferait : c’est ce que par lui-même il cherche. Mais en même temps les sondages donnent des scores forcément lamentables à la « gauche » (toutes tendances, de gouvernement, radicale, extrême, insoumise, écologiste, confondues), alors que dans le pays gronde la mobilisation. Tout est dans ce paradoxe. Le mouvement social et démocratique ne « prépare » pas les présidentielles et ne se reconnaît pas dans ceux qui prétendent le représenter … dans 2 ans. Et les organisations syndicales qui étaient devenues un contre-pouvoir de fait à la veille du confinement de ce printemps, entendent envers et contre tout continuer à « dialoguer » avec ce pouvoir, c’est-à-dire que leurs directions elles aussi reproduisent l’insoutenable statu quo.
Mais le mouvement monte, la poussée est là.
Aplutsoc est un comité de rédaction modeste, qui entend agir comme centre politique pour aider ce mouvement à résoudre la question du pouvoir. Elle ne sera pas résolue par des élections présidentielles. Elle le sera par l’organisation des travailleurs, de la jeunesse, de la population, affrontant l’exécutif pour le casser lui et son appareil d’État autoritaire de la V° République, et réaliser la démocratie par l’élection des représentants du peuple mandatés et sous contrôle dans une véritable assemblée constituante, comme celles pour lesquelles luttent les peuples du monde de l’Algérie au Chili.
Nous pensons que la mobilisation démocratique et sociale a la capacité de réaliser cela, mais, certes, cela ne va pas de soi. Il faut aider, il faut agir, il faut déblayer les obstacles, il faut organiser, fédérer. C’est maintenant qu’il le faut.
Agir comme centre politique, en regroupant les forces qui veulent diffuser, expliquer, discuter l’objectif : un mouvement général et central pour le retrait du projet Sécurité globale, pour chasser Macron, pour ouvrir la voie à un autre régime, à la démocratie.
Oui c’est possible, oui il faut le dire, oui on peut le faire. Elargissons, fédérons, discutons.
28-11-2020.