AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : NPA
TUI France, la branche française du géant allemand TUI, est plus connue sous ses marques Marmara et Lookéa pour les clubs de vacances et Nouvelles frontières pour les circuits. Le 24 juin 2020, à l’occasion d’un CSE, l’entreprise a dévoilé officiellement son plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) concernant 583 postes pour un total de 904 salariéEs en CDI en France, et la fermeture ou la cession de ses 65 agences. À l’échelle du groupe, TUI avait fait connaître le 13 mai son intention de supprimer 8 000 emplois dans le monde. Entretien avec Djaffar R., élu CGT-TUI France.
Peux-tu rappeler les évolutions éventuelles depuis les premières annonces de juin dernier ?
Les salariéEs de TUI sont en lutte depuis le mois de juin dernier, date à laquelle le patron de TUI a annoncé, par visioconférence, la suppression de deux postes de travail sur trois. Nous sortions du confinement et l’activité touristique, dans laquelle TUI est producteur et distributeur de voyage, était directement impactée. Nous sommes allés chez l’actionnaire à l’aéroport de Bruxelles et au lieu d’être reçus par ce dernier, ce sont les CRS qui nous ont accueillis. Nous avons aussi écrit à Macron et nous avons été reçu par les services de Bruno Le Maire puis ceux du ministère du Travail. En vain, le gouvernement n’a pas levé le petit doigt alors que des accords existent entre le gouvernement allemand, dont TUI est originaire, et l’État français. Pour vendre des rames de métro ou des avions de guerre, l’État français sait faire pression auprès des ses homologues !
Quelles sont les dernières propositions de la direction ?
Le PSE a été homologué et les salariéEs ont reçu leur lettre de licenciement. Sur les 600 postes supprimés, nous n’avons eu le droit qu’au minimum légal et de toutes les façons nous étions et sommes toujours opposés à ce plan social. Je rappelle que la CGT TUI n’a rien signé. Dans le même temps nous continuons par tous les moyens de faire annuler ce plan social. D’ailleurs, le 2 mars, nous serons au tribunal de grande instance de Cergy-Préfecture à 11 heures avec notre avocat pour tenter de faire annuler le plan social sur le fond. Vous êtes tous les bienvenus pour nous soutenir !
Comment s’organisent les résistances ?
Pour la CGT on maintient la revendication de zéro licenciement. Aujourd’hui une entreprise comme TUI touche le chômage partiel et c’est indolore ! Mais malgré cela, TUI licencie 600 personnes sur 900. Les mobilisations sont difficiles. C’est un défi de s’unir dans une entreprise éclatée et avec une certaine résignation des salariéEs ! Ce que craignent les patrons, ce sont deux choses : le blocage de l’économie par la grève et la solidarité entre travailleurEs. C’est, par exemple, participer à des piquets de grève, intensifier les luttes, financer des caisses de grève. C’est ce que nous tentons de continuer à construire.
Vous êtes engagés dans une tentative de coordination des mobilisations contre les licenciements et les suppressions de postes. Où en est ce regroupement ?
L’appel des TUI a permis de regrouper plus de 20 boîtes en lutte mais aussi des unions départementales, des unions locales CGT, des sections syndicales, la confédération Solidaires mais aussi des partis politiques comme le NPA, la FI et le PC. C’est une initiative de la base face à un silence assourdissant des directions de syndicats qui n’ont pas été à la hauteur face à cette crise.
Concernant notre appel, nous sommes toujours en contact et une nouvelle réunion est prévue ce mois-ci pour faire le point et proposer d’autres actions avec toujours comme objectif de se battre contre les licenciements.
Quelles sont les prochaines échéances de mobilisation chez TUI, pour le regroupement ?
Avec plus de 700 PSE, ce genre d’initiative devrait se renforcer et nous allons de notre côté continuer à appeler à converger avec d’autres boîtes en luttes. En face, ils sont organisés : à nous de l’être aussi pour mettre à terre leurs macabres plans sociaux.