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SOURCE : Ouest France
À Carhaix, le contrat de mariage avec le PCF, EELV et le PS est rompu avant la cérémonie. Matthieu Guillemot et le NPA ont décidé de quitter l’union… Y aura-t-il une liste à la gauche du maire sortant ?
Le NPA jette l’éponge. Depuis plusieurs mois, les tractations entre les diverses composantes de la gauche carhaisienne, du PS social-démocrate jusqu’à l’extrême gauche NPA, en passant par le PCF et EELV, le monde associatif et syndical, chacun mettait du sien pour créer l’union. Le PS avait gauchi son discours, le PCF mettait de l’huile dans les rouages et Matthieu Guillemot (NPA) s’activait pour que chacun s’y retrouve. L’important, pour cet ensemble hétérogène, ou hétéroclite : arriver à créer une opposition à liste du régionaliste Christian Troadec, maire depuis 2001.
Mais, y aura-t-il une liste de gauche comme prévu ? Nathanaël Legeard, candidat EELV aux élections législatives de 2017 en sera-t-il la tête de liste ? Car Mathieu Guillemot et le NPA, militants et sympathisants, ont décidé de se retirer de la course.
Où faut-il chercher la cause du divorce ? Non pas entre le NPA et le PS et le PCF, mais, par exemple, chez des acteurs comme Claude Prigent, PDG de l’entreprise Yprema, adversaire déclaré mais non-élu de Christian Troadec.
On ne mariera pas l’entrepreneur et les anticapitalistes. Il y a franchissement de ligne rouge pour les trotskystes. C’est même rouge vif… Comment tenir dans une opposition – ou même une majorité – durant six années s’il y a un caillou dans la chaussure avant l’élection ?
Le départ des « anticapitalistes » ne va pas aider, car ces dernier amenaient plus d’une poignée de noms sur 29 conseillers à élire. Pour arriver à boucler leur liste, EELV, le PS et le PCF vont devoir compter sur leurs propres forces.
Perdre son identité
De son côté, Matthieu Guillemot, qui avait décidé de ne pas se mettre en tête de liste, pourra toujours agir dans un registre militant. Mais, il ne pourra plus agir au conseil municipal, ou élever la voix au conseil communautaire par exemple. Un siège d’élu municipal donne une existence politique, même si elle n’est que locale. C’est de cela que se prive le NPA.
Le mariage de la gauche, des roses socialistes et des Verts, du rouge «coco» jusqu’au vermillon anticapitaliste, pouvait étonner quand on regarde l’histoire politique récente, celle des dix dernières années. « L’unité est un combat » soulignait Matthieu Guillemot, le 17 janvier, lors d’une présentation de la liste. L’élu d’extrême gauche regrette de ne pas aller jusqu’à l’union. Mais, à moyen terme, il risquait d’y perdre son identité. Dans un monde politique de plus en plus difficile à décrypter, cela permet de savoir que le NPA reste à la gauche de la gauche de l’échiquier.