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SOURCE : France info
Les conservateurs de la CDU, le parti de la chancelière allemande, essuient leur deuxième plus mauvais score régional depuis un cinglant 9% dans la ville-Etat de Brême, en 1951.
Le parti d’Angela Merkel sanctionné à Hambourg (Allemagne). En pleine crise, sa formation conservatrice, la CDU, est arrivé en troisième place au Parlement régional dimanche 23 février, derrière les sociaux-démocrates et les Verts, qui ont réussi une spectaculaire poussée.
La CDU, qui cherche à la fois un leader et une ligne cohérente depuis que la dauphine désignée de la chancelière a jeté l’éponge, mi-février, a recueilli à peine plus de 11% des suffrages lors de ce scrutin région, contre 15,9% lors du dernier scrutin de 2015, d’après des estimations communiquées par les chaînes publiques ARD et ZDF. Les conservateurs essuient ainsi leur deuxième plus mauvais score régional, depuis un cinglant 9% dans la ville-Etat de Brême en 1951.
Les sociaux-démocrates, bien qu’en nette perte de vitesse au plan national, conservent la tête avec 37% des voix, mais voient leurs alliés Verts bondir de 12,3% à plus de 25% des voix. Ces résultats sont le reflet de la vague écologiste qui déferle sur le pays depuis les élections européennes de mai 2019, sur fond de préoccupation pour le climat.
C’est un jour amer pour la CDU.
Paul Ziemak, le secrétaire général de la CDU, a jugé que la confusion alimentée par son parti dans l’Etat régional de Thuringe, où il s’est successivement rapproché de l’extrême droite puis de l’extrême gauche, n’a “pas aidé”.
L’extrême droite vivement dénoncée
Autre enseignement de ce scrutin : après s’être installé depuis 2014 dans les seize parlements régionaux du pays, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) pourrait pour la première fois en être éjecté : la formation flirte en effet avec le seuil des 5% requis pour être représenté à Hambourg. Donné en début de soirée à 4,7%, contre 6,1% en 2015, la formation remontait néanmoins dans une fourchette de 5 à 5,1% dans des estimations ultérieures.
L’AfD, qui séduisait déjà peu dans cette cité cosmopolite, est vivement mise en cause depuis l’attentat raciste qui a fait neuf morts jeudi soir à Hanau (centre), au point que son chef de file local, Dirk Nockemann, a dénoncé une“campagne d’exclusion maximale”.
Ce parti a été l’un des protagonistes de la récente polémique dans l’Etat de Thuringe, dans l’est du pays, où un libéral avait pris la présidence régionale à la faveur d’une alliance entre droite et extrême droite. Une situation inédite depuis la Seconde guerre mondiale en Allemagne. Cet imbroglio a été le déclencheur de la crise à la CDU, poussant Annegret Kramp-Karrenbauer, dauphine désignée d’Angela Merkel, à annoncer le 10 février qu’elle abandonnait la présidence du parti.