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SOURCE : Contretemps
Tandis que s’est ouverte la période des primaires présidentielles aux États-Unis, Bernie Sanders semble avoir retrouvé une popularité comparable à celle qui lui avait permis de devenir contre toute attente le principal rival de Hillary Clinton aux primaires de 2016. Mais où en sont les milieux militants qui le soutiennent toujours et dont il avait contribué à faire gonfler les rangs de façon remarquable ?
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Un congrès agité… par l’afflux militant
Organisation tout à fait modeste il y a encore quelques années, les Democratic Socialists of America sont encore loin d’avoir conquis une base sociale de masse. Pourtant, il y a environ six mois, DSA organisait le plus grand congrès d’une organisation politique de gauche « socialiste » aux États-Unis depuis plusieurs générations, regroupant plus de 1 000 délégués pendant trois jours à Atlanta (2-4 août 2019).
Le congrès de 2017 avait déjà réuni 700 délégués, suite à l’afflux d’adhésions déclenché d’abord grâce à la campagne Sanders puis en réaction à la victoire de Trump. DSA avait ensuite continué de croître, en particulier grâce à l’arrivée sur la scène politique nationale d’Alexandria Ocasio-Cortez, jeune militante du Bronx ayant ravi son siège à un influent député démocrate. C’est ainsi que près de 60 000 membres se trouvaient représenté.e.s par des délégué.e.s à l’édition 2019 du congrès de DSA. Plusieurs compte-rendus publiés en ligne laissent entendre que dans certaines régions, la proportion de militant.e.s parmi les adhérent.e.s atteint à peine 10 à 20 %, mais s’avère bien plus élevée dans d’autres.
Cet afflux de nouvelles forces militantes n’est pas sans apporter ses nouveaux défis. Comment faire évoluer les structures pré-existantes de DSA, tout en familiarisant beaucoup de militant.e.s peu expérimenté.e.s à un fonctionnement collectif aussi démocratique que possible ? Et pour quelle orientation politique anticapitaliste ?
Certain.e.s militant.e.s estiment que les membres n’ont pas eu accès suffisamment tôt aux textes qui seraient débattus en congrès, empêchant de lancer certaines discussions importantes et d’en permettre l’appropriation par les délégué.e.s et les autres. Le bon déroulement du congrès, mais aussi l’animation du débat politique dans l’ensemble de l’organisation, semblent en avoir pâti. D’un autre côté, si l’organisation est quelque peu bousculée, c’est au moins le signe que les nouvelles adhésions ne sont pas restées lettre morte.