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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale
La mort cette nuit de samedi à dimanche de Patrick Devedjian est un fantastique symbole : le président du département le plus riche de France, les Hauts-de-Seine, emporté par le virus ! La bourgeoisie apparaît bien incapable de protéger même ses plus fidèles serviteurs. Car s’il en est un qui fut un serviteur fidèle, ce fut bien Devidjian, de l’ensemble blouson de cuir et barre de fer à Occident jusqu’au costume trois pièces de l’avocat devenu ministre de la Chiraquie avant d’être celui de Sarkozy. Celui qu’on nous présente comme un homme infiniment cultivé a laissé en souvenir une formule aussi relevée que « les Allemands nous ont volé nos Juifs et nous rendent des Arabes ! ». Et le stock des perles ne s’arrête pas là …
Devedjian
Par contre, la disparition cette même nuit pour les mêmes causes d’un combattant anti-franquiste nous attriste. Chato Galante, qui fut de la génération fondatrice de la LCR espagnole dans les années 68, eut l’insigne honneur d’être longuement torturé par Billy El Nino, un des sadiques de l’appareil policier en charge de la répression de la jeunesse anti-franquiste. Galante eut aussi l’honneur de faire le tour d’Espagne des prisons et plus particulièrement de leurs quartiers disciplinaires. Libéré et amnistié en 1976, il soulignait avec force que lui et ses camarades emprisonnés n’avaient pas été reconnus non-coupables de s’être soulevés contre le franquisme, ils avaient seulement été … amnistiés, graciés, pas lavés, pas disculpés !
Chato Galante
Toute sa vie, Chato Galante a poursuivi le combat contre l’amnésie et l’amnistie accordée aux crimes franquistes, aussi bien pour les tombes de masse des massacres des années 40 toujours ensevelies sous la chape du silence que pour les disparitions jamais élucidées. Pour cela, il participa à l’association La Comuna engagée dans la lutte contre le régime post-franquiste, continuateur depuis 1978 de l’État de Franco aussi bien dans la répression, dans la corruption que dans l’organisation de l’oubli.
A l’heure où la Catalogne se rebelle et où d’autres, tels Pedro Sanchez et Pablo Iglesias, se portent en défense de cette constitution centraliste post-franquiste de l’État espagnol, cette disparition est une perte pour tous ceux qui luttent pour un monde meilleur débarrassé de l’exploitation et l’oppression.