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SOURCE : FIgaro
L’annonce de la vente de masques par la grande distribution avait provoqué la colère des professionnels de santé accusant les grandes enseignes d’avoir constitué des «stocks cachés».
C’est un carton plein pour la grande distribution. Autorisée à vendre des masques depuis le 4 mai, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 94 millions d’euros en seulement trois semaines.
Bien que les Français se soient équipés avant même la levée du confinement, puisque 36% en possédaient un début mai, ils se sont massivement rendus dans leurs magasins de grande distribution pour s’en procurer un. Ainsi, du 4 au 24 mai, les masques, chirurgicaux ou en tissu, ont représenté 16% de la croissance des produits de grande consommation et même 22%, la première semaine, détaille le cabinet Nielsen.
Dans le détail, 32 millions d’euros de chiffre d’affaires ont été réalisés la première semaine, 36 la deuxième et 26 la troisième. Au sein de la grande distribution, 57% des ventes ont été réalisées par les supermarchés, alors que ces derniers représentent 37% du chiffre d’affaires de la grande consommation, précise Nielsen.
Accusations de «stocks cachés»
L’annonce de la vente de masques par la grande distribution avait été suivie d’une polémique, celle-ci étant accusée d’avoir constitué des «stocks cachés». Dès l’autorisation de vente, la grande distribution avait en effet annoncé d’importantes quantités de masques disponibles dans leurs rayons suscitant l’indignation des professionnels de santé dont beaucoup ont manqué de matériel de protection dans les premiers temps de la crise sanitaire. «Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin?», s’étaient-ils indignés, qualifiant les grandes enseignes de «profiteurs de guerre».
Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, avait par exemple annoncé sur BFM TV que son groupe aurait «225 millions de masques chirurgicaux et en tissu», tandis que «170 millions de masques faciaux trois plis» étaient sécurisés chez Leclerc dès le 30 avril. Des volumes qui ont pu laisser penser que la grande distribution avait constitué des stocks, dormant dans leurs entrepôts jusqu’à ce qu’ils puissent être vendus.