AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Où va la CGT
Ubereats, Deliveroo, Frichti on connaît, et on ne se pose plus trop de questions quand on se fait livrer un repas à domicile.
Pourtant, chacun sait que c’est un emploi surexploité, au statut d’autoentrepreneur, parfois sans papiers, où l’on s’esquinte la santé, le dos et les jambes pour quelques misérables euros. Des tentatives de mobilisation et d’organisation ont eu lieu, comme celle des livreurs Deliveroo contre la nouvelle grille tarifaire l’an dernier avec la constitution du CLAP (
voir leur FB sur l’image), et aujourd’hui pour la régularisation de tous les Frichti.
On pourrait penser que ces formes d’exploitation sophistiquées sont le propre des pays impérialistes, il n’en est rien.
Aussi relayons-nous la déclaration internationale des livreurs ci-dessous, publiée début août en espagnol, essentiellement à partir d’organisations en Amérique du Sud (mais aussi Espagne et Royaume-Uni), sur une base de classe affirmée. Des grèves et mobilisations ont lieu régulièrement, comme le 24 août dernier (voir photo), et cet embryon de réseau international doit être renforcé !
Vive la lutte internationale des travailleurs !
Vive l’unité internationale des livreurs !
Nous sommes confrontés à la tentative d’imposer un modèle de flexibilité du travail en accord avec les réformes sociales et du travail, ce qui signifie, pour la classe ouvrière du monde entier, un recul des droits du travail acquis historiquement. Ce nouveau modèle de travail est caractérisé par le rôle que les employeurs donnent à la technologie afin d’augmenter leurs propres profits, au détriment de la régression des conditions de vie de millions de travailleurs. C’est aussi une action généralisée des Etats pour permettre et garantir la précarisation massive du travail que ces nouveaux employeurs ont imposée.
L’arrivée du coronavirus a aggravé la précarité des livreurs. Alors que les gouvernements nous déclarent indispensables sans exiger des entreprises les protocoles correspondants, ceux-ci s’enrichissent sur notre vie.
Les luttes qui se sont développées dans les différents pays coïncident dans la perspective d’organiser et de lutter contre la précarité du travail et d’avancer dans la conquête des droits qui nous correspondent. Les employeurs sont des multinationales, l’exploitation est mondiale et c’est pourquoi la lutte est internationale.
À partir du soutien à la grève nationale du 5 avril au Guatemala, des débats et de l’élaboration politique avec les organisations de base des distributeurs, trois grèves internationales ont été menées, qui ont eu un impact au Mexique, au Guatemala, au Costa Rica, au Pérou, au Chili, en Équateur, en Argentine et au Brésil. En outre, ils ont participé aux grèves organisées en Espagne et, lors de la dernière grève, le 1er juillet, l’IGWB (le syndicat des travailleurs britanniques) a apporté son soutien.
Dans tous les cas, nous ne sommes pas seulement confrontés aux employeurs, mais aussi aux gouvernements et à leurs syndicats collabos, de toutes les couleurs, qui s’accordent tous à faire passer une flexibilisation que nous, nos collègues, payons de notre vie.
Nous, les livreurs du monde entier, sommes confrontés à la nécessité de continuer à unir nos forces et à impliquer dans la lutte les livreurs du monde entier.
Par le biais d’assemblées et d’une véritable participation des livreurs, renforçons les organisations de base et assurons l’unité de classe, pour frapper d’un seul poing en réglant les débats par l’action commune.
Vive la lutte internationale des travailleurs !
Vive l’unité internationale des livreurs !