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SOURCE : Contretemps
Aux États-Unis, les enjeux relatifs aux rapports sociaux de race font du sport une activité fortement politisée, au moins depuis les années 1960 : dans ce texte, Simon Bittmann montre qu’on observe aujourd’hui un déplacement de la lutte au sein du capitalisme sportif, de la sphère du travail à celle de la propriété. A travers la comparaison des trajectoires de l’athlète Colin Kaepnerick et du rappeur Jay-Z, l’auteur revient sur l’opposition entre deux figures de l’émancipation afro-américaine, l’une militante, l’autre économique.
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“All professional athletes – black and white – are officially and formally classified as property. They exist to make money for the club owners. But here the similarities between black and white professionals cease. Racism and discrimination are the exclusive lot of the black professional. […] Today, their attitudes are changing. They are less willing to accommodate, to knuckle under, but they are not yet completely free to respond as men.” Harry Edwards, The Revolt of the Black Athlete, (2018 [1968], p. 25-29)
(« Tous les athlètes professionnels – noirs et blancs – sont officiellement et formellement catégorisés comme de la propriété. Ils existent afin de produire des revenus pour les propriétaires de club. Néanmoins, ici s’arrêtent les similitudes entre professionnels blancs et noirs. Le racisme et la discrimination sont le sort exclusif du professionnel noir. […] Aujourd’hui, leurs attitudes évoluent. Ils sont moins prêts à concilier, à se soumettre, mais ils ne sont toujours pas pleinement libres de répondre en tant qu’êtres humains. »)