Le Coronavirus pourrait déclencher très vite la crise financière attendue pour 2020

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SOURCE : Blog de Jean-Marc B.

Il existe un consensus entre un très grand nombre d’économistes: c’est cette année que l’économie mondiale pourrait s’effondrer, et plus fort qu’en 2009, puisque les niveaux de dette publique et encore plus privée, comme de spéculation sur les actifs de toute sorte, n’ont cessé de croitre depuis la dernière crise il y a 10 ans.

Certains, avec raison, signalaient aussi le risque d’une catastrophe climatique, puisque comme dans le domaine, financier, toutes les mesures prises ne sont que cosmétiques.

Mais presqu’aucun ne pouvait imaginer un autre facteur qui pourrait être le déclencheur de la crise financière attendue sans précédent, avec ses conséquences désastreuses sur le plan économique, donc social et politique. Ils ne pouvaient par conséquent pas nous informer sur non plus sur le moment du déclenchement.

Nous voici un peu mieux informé. Les multinationales ont imposé un tel niveau d’interdépendance économique que le facteur déclenchant pourrait être le Coronavirus, et le moment les jours qui viennent. La Chine a annoncé 2000 cas de plus en 24 heures, un total multiplié par 10 en une semaine. Elle a annoncé aussi 43 morts supplémentaires en 24 heures. Le nombre de personnes contaminées est estimé à 9700 en Chine et à 9800 dans le monde par l’OMS.

Dans ces conditions, les mesures d’isolement de la Chine se multiplient. Depuis 24 heures, des dizaines de pays de tous les continents ont interrompu leurs liaison avec la Chine. Disney a fermé ses parcs d’attraction de Shanghai et Hong Kong. MSC Cruises, Costa Cruises et Royal Caribbean ont annulé des croisières au départ de ports chinois et refusent les passagers ayant séjourné en Chine durant les deux, voire quatre dernières semaines.

Ces décisions vont parfois plus loin que la Chine. C’est ainsi que les Etats-Unis viennent ce jour de couper les liaisons aériennes non seulement avec la Chine, mais avec le Nigéria, Myanmar, l’Eritrée, le Kyrgyzsthan, le Soudan et la Tanzanie. Trump vient même d’interdire l’entrée du territoire des Etats-Unis aux étrangers qui auraient séjourné récemment en Chine. A tord ou à raison, la Arizona State University a annulé ses cours et une compétition de basket Basketball a été annulée dans une université de l’Ohio.

Et ce n’est que le début des restrictions puisque le Tibet vient de reconnaitre le premier cas, alors que la liste était déjà longue: Thailande, Japon, Hong Kong, Singapour, Taiwan, Australie, Malaysie, Macau, Russie, France, Etats-Unis, Corée du Sud, Allemange, Germany, EAU, Canada, Royaume Uni, Vietnam, Italie, Inde, Philippines, Nepal, Cambodge, Sri Lanka et Finlande. L’Italie a déclaré un Etat d’urgence pour 6 mois.

A Wall Street les actions des lignes aériennes Delta, United et American ont reculé immédiatement. A midi, le S&P 500 avait déjà enregistré son recul le plus important depuis octobre, et le Dow Jones avait perdu 600 points. Le baril de pétrole était tombé en dessous de 52 $ et l’action Exxon Mobil avait déjà perdu 4 %.

Quel peut être l’impact économique ? On serait tenté de se reporter à l’épidémie du virus SARS en 2002-2003, qui avait touché 8 000 personnes et fait 774 morts. En 2003, le SRAS avait entrainé un recul de 2 % sur le deuxième trimestre de l’année 2003, mais dans une vitesse de croisière de 10 % l’an, alors que le rythme actuel de croissance n’est plus que de 6 %. De plus, à l’époque la Chine ne comptait que pour 5 % de l’économie mondiale contre 18 % actuellement.

Des usines ferment en cascade en Chine, et pas seulement à Wuhan et dans sa région. Un exemple: Toyota, qui compte trois sites d’assemblage de véhicules en Chine (Canton, Tianjin près de Pékin et dans le Sichuan) a annoncé une reprise au plus tôt le 6 février. Autre exemple: Foxconn, principal fournisseur au monde de composants électroniques a déjà fermé et annonce qu’il ne rouvrira pas ses usines chinoises avant mi-février. Assurément, la Chine, dont la croissance a déjà ralenti, risque d’entrer en récession, avec en tête de pont l’effondrement du tourisme, qui représente 11 % de son PIB.

« Au FMI, nous surveillons cette situation de très près », a expliqué ce jour le porte-parole du FMI Gerry Rice. La directrice du FMI, Kristalina Georgieva joue en même temps son rôle de “stabilisatrice” : “Il serait irresponsable de spéculer sur la suite. (…) les conséquences immédiates sont évidentes. Nous avons les voyages, le tourisme, l’industrie en Chine, et, au-delà de la Chine, l’Asie qui est un peu touchée”.

Aucun doute que tous les spéculateurs suivent de plus près, question de “sortir” à temps de tous les actifs qui seraient affectés, pendant que les gouvernements, si crise il y a, comme en 2009, tenteront de faire payer la poursuite de la bombance des 1 % à toute la population. Virus ou pas, l’accumulation capitaliste “must go on”.


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