Municipales à L’Île-Saint-Denis : la bataille se jouera (encore) à gauche

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : Le Parisien

Face au jeune maire sortant Mohamed Gnabaly, il n’y aura aucun candidat de droite, mais plusieurs concurrents de gauche ou apparentés. Sur les affiches, d’ailleurs, les logos de partis politiques sont rares.

 L’Ile-Saint-Denis, le 8 février 2020. Les affiches électorales du maire sortant Mohamed Gnabaly (à gauche) et de son ancien adjoint Henry Pemot (à droite).

« On n’est jamais confiant quand on est maire. » C’est dit avec le sourire, mais Mohamed Gnabaly se garde de tout excès d’optimisme. Le jeune maire (sans étiquette) de L’Île-Saint-Denis affronte le scrutin en quasi-novice. Il est tête de liste pour la première fois, ayant succédé à l’écologiste Michel Bourgain en 2016, et fera face à trois autres listes au moins… mais pas un seul candidat de droite.

L’édile, l’un des plus jeunes d’Île-de-France à 34 ans, s’est lancé en campagne avec méthode. Réunions hebdomadaires, tracts thématiques… Il défend son bilan, bien sûr : la mise en oeuvre de mesures écolos (rénovation thermique des logements, extension du bio à la cantine…), l’action en faveur des plus jeunes (création d’une Maison de la jeunesse, d’un conseil municipal des enfants et des ados…), mais aussi les retombées attendues des Jeux olympiques de 2024.

Plusieurs listes citoyennes face au maire sortant

En marge de l’accueil des athlètes au sein de 13 immeubles neufs, construits au sein de l’écoquartier, la commune va bénéficier de la réhabilitation ou la construction d’équipements publics. « De toute son histoire, L’Ile-Saint-Denis n’a pas connu pareil programme », clame le site de campagne sur Internet.

Mohamed Gnabaly en réunion de campagne. LP/G.B.
Mohamed Gnabaly en réunion de campagne. LP/G.B.  

Reste aussi quelques réalités plus prosaïques – l’émoi suscité par des cambriolages et vols à l’arraché récents. Le maire sortant promet donc de lancer « une consultation pour installer des caméras de vidéo-protection ».

Sur ses affiches, pas de logos politiques, même si Mohamed Gnabaly a notamment le soutien de La France Insoumise, Europe Ecologie les Verts, le PS, Générations….

 Isabelle Mouréreau. Marius Caillol
Isabelle Mouréreau. Marius Caillol  

Les sigles se font d’ailleurs discrets dans le paysage des municipales à L’Ile-Saint-Denis. Face au maire sortant, on trouve ainsi la liste conduite par Isabelle Mouréreau, élue d’opposition. Une liste « collective », précise cette enseignante de 55 ans, arrivée à L’Ile-Saint-Denis à l’âge d’un an.

La critique d’une « écologie de façade »

Parmi les candidats, soutenus par la section locale du PCF, il y aura « des adhérents d’EELV et du PS, de la France Insoumise, mais aussi des citoyens qui n’appartiennent à aucune formation ». Et, précise-t-elle, « chacun peut [y] garder son identité politique ». « L’Ile-Saint-Denis debout » mènera campagne sur la démocratie, la nécessité d’une politique sociale, d’une écologie « populaire et pas de façade » – tacle à l’équipe en place, héritière du maire EELV Michel Bourgain.

Et enfin sur le logement : « L’écoquartier a capté une grande partie des crédits. Par contre le projet de rénovation urbaine dans le quartier Cachin – Marcel Paul, qui entraînerait la démolition de deux tours, ne nous a toujours pas été présenté. 200 personnes vont devoir être relogées, où iront-elles ? »

Henry Pémot, candidat « citoyen ». DR
Henry Pémot, candidat « citoyen ». DR  

Henry Pémot, lui, joue la carte de la liste « purement citoyenne ». Cet ancien adjoint de la majorité sortante a démissionné en septembre. Le jeune consultant en cabinet d’audit, âgé de 32 ans, était autrefois très investi dans le tissu associatif de la ville. Il dit avoir été « déçu du décalage entre les orientations affichées et les décisions prises ».

Ses priorités : l’éducation et du périscolaire (instauration d’un petit-déjeuner dans les écoles, refonte de l’aide aux devoirs) et la tranquillité publique (création d’un pôle de médiateurs, et revendication d’un commissariat).

Une liste répond aux canons classiques de la politique : Benoît Maranger sera le candidat d’un parti, Lutte ouvrière. Le prof de maths de 49 ans avait déjà fait campagne en 2014. Il veut défendre « les exigences sociales du camp des travailleurs », sans tomber dans « la surenchère de promesses locales pas réalistes ».

Benoît Maranget, candidat LO. DR
Benoît Maranget, candidat LO. DR  
RepèresNombre d’habitants : 8 016

Sièges à pourvoir : 29

Maire sortant : Mohamed Gnabaly, 34 ans, sans-étiquette, 1er mandat

Les résultats de 2014 :

Michel Bourgain (EELV) : 51,5 %

Paskal Akoun (Front de gauche) : 28,8 %

Christophe Rosé (PS) : 14,8 %

Benoît Maranget (LO) : 4,9 %

Têtes de liste en 2020 :

Mohamed Gnabaly (SE) ; Isabelle Mouréreau (DVG), Henry Pemot (SE), Benoît Maranget (LO).


Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut