“Supprimer le départ anticipé, c’était pas le deal”: aux côtés des égoutiers, trahis par la réforme des retraites

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SOURCE : Bastamag

Le seul avantage dont bénéficient les égoutiers est leur retraite anticipée. Celle-ci est aujourd’hui menacée. La réforme des retraites ? « Dégueulasse », estiment ces ouvriers qui passent 900 heures sous terre chaque année, et ont une espérance de vie de treize ans inférieure à celle des cadres. Reportage à Lyon de notre partenaire L’âge de faire.

L’agent soulève la lourde plaque qu’il dépose à côté du trou béant. S’en échappe une vapeur épaisse à l’odeur caractéristique, « l’odeur d’égout »« C’est pas trop gênant, on s’y habitue. » Un deuxième agent sécurise le trou avec des barrières. Les gestes sont routiniers, les procédures bien en place : un premier regard a déjà été ouvert et sécurisé, quelques centaines de mètres plus loin, pour faire appel d’air. « Maintenant on attend 15 minutes avant de descendre, le temps que l’air soit moins chargé, que ce soit moins dangereux. » Un troisième agent a sorti le matériel du camion et commence à s’équiper : cuissardes, gants épais, masque filtrant, casque avec frontale, détecteur de gaz, harnais.

Dans son dos, un « masque auto-sauveteur » avec une petite capsule d’oxygène, en cas d’extrême urgence. Par-dessus, une combinaison jetable. « On est toujours au moins trois en intervention. On ne descend jamais tout seul, et le troisième reste en surface pour la sécurité des passants, faire passer le matériel, et au cas où il y ait un problème en bas. »

Nous sommes sur un grand boulevard lyonnais, un mardi matin de janvier. Une équipe d’égoutiers de la métropole de Lyon – ils sont 250 au total – s’apprête à poser une vanne de curage. C’est une opération qui fait partie du quotidien : le dispositif bloque les eaux en amont et les relâche mécaniquement à partir d’une certaine pression, de manière à créer un courant suffisant pour emporter les matières qui stagnent en aval. Plus loin, ces « sédiments lourds » se déposent, par gravité, dans des bassins de dessablement plus profonds que les canalisations, régulièrement curés par les égoutiers qui les remontent à la surface et les évacuent en station de traitement des boues.


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