AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Blog Où va la CGT
Dans un premier article du 20 janvier (« Clash interne à la CGT-HPE »), nous expliquions rapidement les conflits internes à ce syndicat, le passage à FO de l’ancien secrétaire et l’attitude ambiguë de l’UD de Paris.
Aujourd’hui les choses se sont considérablement aggravées – et aussi décantées.
Mais avant de revenir sur les contradictions internes à la CGT, il faut souligner, une fois de plus, l’importance du combat de la CGT-HPE pour la ré-internalisation de la sous-traitance, pour l’égalité des droits des travailleurs fixes et sous-traitants, pour la défense des femmes de ménage de l’hôtellerie.
Depuis le 17 juillet, les femmes de ménage de l’hôtel Ibis Batignolles sont en grève contre le négrier sous-traitant bien connu STN, pour la ré-internalisation.
C’est un conflit exemplaire, largement connu et popularisé, au fil d’une multitude d’initiatives et de mobilisations.
Mercredi 11 mars, les grévistes de l’hôtel se déplacent massivement à Strasbourg, où une délégation va être reçue au Parlement Européen après une manifestation qui partira à 12h30 de la cathédrale Notre-Dame vers le Parlement, à l’appel de la CGT-HPE et de l‘UD CGT du Bas Rhin.
Nous invitons tous les lecteurs de ce blog, tous les syndicalistes de classe, tous les gilets jaunes, écologistes, antifascistes et autres « énervés » de la lutte des classes à participer à cette manifestation importante !
Dans l’article précédent, nous avons planté le décor. Mais depuis six semaines, on est passé en mode « guerre totale ».
L’UD de Paris, ou plus exactement l’US Commerce Paris – avec Karl Ghazi et une formatrice du PC à la manœuvre – s’est piquée de se mêler d’une affaire qui s’était de fait réglée par le départ de l’ancien secrétaire à FO. Après avoir tenté de défendre qu’il pouvait néanmoins encore faire partie du bureau (??!!) voilà que l’UD tente de mettre en place un bureau et un secrétariat parallèle pour prendre le contrôle du syndicat, prétend gérer une médiation qui n’a plus lieu d’être et prétend aujourd’hui retirer le mandat de défenseur syndical à deux responsables de la CGT-HPE.
La dernière manœuvre est particulièrement choquante, dans la mesure où la CE de l’UD a pris cette décision très grave (retrait officiel du mandat de défenseur syndical auprès de la préfecture) sans mettre le point à l’ordre du jour de la CE, sans convoquer les intéressé.e.s pour les entendre, et sans mettre à la disposition des membres de la CE les documents nécessaires. On voudrait engager un procès en sorcellerie qu’on ne procéderait pas autrement.
Alors on est rentré dans un cycle de procédures juridiques, d’insultes et de dérapages qui ne sont pas à l’honneur de la CGT.
Mais ne nous y trompons pas : il n’y a pas « deux camps à renvoyer dos à dos », il y a d’un côté un syndicalisme de combat qui a contribué à mettre sur la place publique et médiatique le combat contre la sous-traitance et la lutte des femmes de ménages, et de l’autre un camp bureaucratique qui veut la destruction de ce syndicat pour en récupérer les dépouilles – dont la fameuse caisse de grève, qui en fait saliver plus d’un.
Car il y a bien sûr un prétexte à cette manœuvre sordide. Les histoires de fric, comme d’habitude. Mais pas d’enrichissement personnel, ça le secrétaire de l’UD l’a quand même reconnu officiellement.
Non, il s’agit des dons fait par les syndiqués au syndicat après une victoire aux prud’hommes – et la CGT-HPE a gagné un grand nombre de procès en défense des salariés. Dons qui servent ensuite à la fois à financer le fonctionnement du syndicat et à alimenter une caisse de grève bien utile pour « tenir » face au patronat, on le voit avec la grève Ibis Batignolles, comme lors de la grève contre les retraites. Notons que l’UD de Paris n’a pas jugé utile de soutenir cette grève, ni par la présence, ni par le soutien financier. C’est ainsi, une sorte de garantie de fonctionnement de l’indépendance du syndicat, à la fois dans son existence et dans son combat sur le terrain de la lutte des classes.
Enfin, afin de clouer le bec à toutes les polémiques, ces dons sont volontaires et jamais obligatoires, et remis au syndicat, jamais au défenseur.e syndical.e.
Cette pratique peut être discutée, politiquement et syndicalement, avec ses avantages et ses inconvénients. Elle ne peut pas servir de prétexte à des règlements de compte, dont l’objectif final est de détruire la CGT-HPE, justement pour récupérer cette caisse – c’est sordide.
Enfin, et il faut finir par cela.
- Le syndicat a réuni une assemblée générale le 3 mars, avec 103 présents officialisés, ce qui n’est pas si mal dans le contexte actuel pour environ 900 syndiqués officiels (les opposants ne se sont pas déplacés) qui a validé toutes les décisions passées. C’est donc la démocratie syndicale qui a parlé.
- Une pétition est lancée pour soutenir le syndicat, en dénonçant l’attitude de l’UD CGT, ou plus exactement de l’US Commerce Paris avec Karl Ghazi à la manœuvre… Nous invitons tous nos lectrices et lecteurs à s’y associer (voir ICI).
Nous publions ci-dessous deux documents détaillés :
– Le compte rendu de l’AG des syndiqués du 3 mars
– Un courrier envoyé à l’URIF pour contester le retrait des mandats de défenseurs syndicaux des deux camarades.
Les deux documents permettent d’avoir une vision un peu plus précise et complète de la situation interne à la CGT-HPE.