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SOURCE : NPA
Le fonctionnement de la SNCF se ralentit petit à petit, au fur et à mesures de la prise en compte, lente, de la réalité de la crise sanitaire.
40 à 50 % des trains circulent actuellement, mais ça va vite descendre vers un service « S0 dégradé ». C’est-à-dire qu’on peut se retrouver d’ici ce weekend avec un aller-retour par jour par destination. Mais l’interruption totale du trafic n’est pas souhaitable : nécessité de maintenir les trains (pour garantir la continuité du territoire), notamment de Fret qui transportent des marchandises essentielles (nourriture, matériel médical, entrepôts, agro-alimentaire, etc…) et ainsi que des liaisons voyageurs entre certaines villes pour celles et ceux qui doivent impérativement se déplacer : les secours, des services de santé, des malades dans des trains spéciaux, etc.
Les priorités de la SNCF
Mais force est de constater que la SNCF est dans une improvisation la plus complète : des directives le matin ne sont plus bonnes l’après-midi, des consignes données dans une gare sont contredites dans une autre… La direction a fini par fermer les guichets après que les syndicats aient dénoncé l’aberration de voir des files d’attente bondées dans les gares. La grande crainte du moment pour la SNCF (plus que le coronavirus ?) étant que les gens montent dans les trains… sans payer !
Mais il manque toujours de tout pour les agents : pas de masques par exemple. La désorganisation et le manque de moyens entrainent de nombreux droits de retrait.
Alors que toute l’attention devrait être portée sur la gestion de la crise du coronavirus, certains services font « comme si de rien n’était » et continuent des opérations non immédiatement essentielles au lieu de laisser les salariés confinés chez eux.
Ce matin, trois agents de la voie ont été percutés par un train sur la ligne Nancy-Strasbourg (un mort et un blessé). Il est trop tôt pour connaitre les circonstances exactes de l’accident mais la direction de la SNCF doit immédiatement stopper tous les travaux non urgents. La situation chaotique ne permet pas de travailler dans les conditions nécessaires pour garantir la sécurité des salariéEs sur les voies.
Et les nôtres
Dans tous les cas, il est hors de question que le maintien des circulations se fasse au détriment des salariéEs. Il est « paradoxal » que les syndicats doivent demander – contre l’avis de la SNCF – la fermeture des guichets, la réduction maximum de personnels, l’arrêt des opérations sur les voies ou sur les rames dans les ateliers… alors même que le reste de l’année la direction de la SNCF s’empresse de détruire tout cela.
La désorganisation du moment n’est pas le seul fait d’une situation exceptionnelle. Cette cacophonie est un révélateur de la désorganisation générale d’une entreprise en pleine mue vers la privatisation et dont la principale préoccupation est la rentabilité. Tout cela au détriment des besoins de la population et des travailleuses et travailleurs du rail.
Correspondant