Les travailleurs refusent de mettre leur santé en danger: exemple dans une boulangerie

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SOURCE : Le Parisien

Les vendeuses, qui côtoient 600 à 1 000 clients par jour, refusent de travailler sans gants, ni masques.

 Illustration. Autorisée à ouvrir, la boulangerie de La Tour a tout de même fermé lundi après-midi, puisqu'elle ne peut pas garantir la protection de ses vendeuses.
Illustration. Autorisée à ouvrir, la boulangerie de La Tour a tout de même fermé lundi après-midi, puisqu’elle ne peut pas garantir la protection de ses vendeuses.

Dimanche encore, la boulangerie de La Tour, à Clamart, tournait à plein régime, comme si de rien n’était. Ni le patron, ni les employés ne se rendaient compte de la gravité des choses.

« On ne nous a pas alarmés pour faire passer les municipales, pense Amaury de La Tour, propriétaire de sa boulangerie en plein centre-ville . Le lendemain, c’était la catastrophe généralisée. »

Dans la journée de lundi, l’inquiétude grandit au fil des heures chez ses employés. Ses deux vendeuses réclament des gants, des masques, du produit désinfectant. Mais Amaury n’en trouve nulle part en pharmacie. Ses fournisseurs parviennent tout de même à lui donner des gants, mais ça ne suffit pas.

« Notre devoir de faire du pain pour la population »

« Psychologiquement, les vendeuses ont besoin de masques. Elles côtoient 600 à 1 000 clients par jour, alors elles refusent de travailler sans protection », explique le boulanger, pour qui ces revendications sont justifiées. À 16 heures, après avoir écoulé son stock de pains, il est obligé de fermer boutique.

Sa femme qui, d’ordinaire, supervise la vente, ne peut prendre le relais : s’occuper des enfants lui prend déjà tout son temps. En tout, six employés se retrouvent au chômage technique.

Depuis, le patron cherche une solution pour pouvoir rouvrir jeudi. En attendant, il a désinfecté en profondeur la boulangerie, posé un marquage au sol pour que la distance de sécurité sanitaire soit respectée entre chaque client.

« On a envie d’assumer notre devoir de faire du pain pour la population, tout en remplissant notre obligation de protéger notre personnel. Cela nécessite une certaine réorganisation ». Et du matériel de protection.

La ville aidera financièrement les commerçants

De son côté, la mairie réserve en priorité les masques et gels hydroalcooliques aux professionnels de santé et à ses agents qui accueillent les enfants de personnels soignants. Le maire, Jean-Didier Berger (Libres !), tient toutefois à rassurer les gérants de petites entreprises : tous recevront une lettre d’information dans laquelle l’élu liste les différentes aides financières, les sites et les contacts utiles.

La municipalité prévoit aussi, à son échelle, de débloquer une enveloppe. « Consciente de la difficulté des commerçants de protéger leurs salariés », la ville va organiser un conseil municipal extraordinaire « dans les toutes prochaines semaines », afin de voter une aide financière destinée aux commerçants clamartois.

Si l’épidémie continue à se propager, Amaury de La Tour est prêt à baisser le rideau le temps qu’il faut pour protéger ses salariés, qui doivent pour certains emprunter les transports en commun.


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