⚡ Contre le virus et le gouvernement, non à l’Union sacrée !

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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale

La crise sanitaire progresse implacablement. A l’heure où sont écrites ces lignes, la presse annonce 627 morts en Italie sur les dernières 24 heures, ce pays passant le cap des 4000 morts. Quand on rapporte le chiffre des décès italiens à celui des morts constatés en Chine, la comparaison du nombre d’habitants de la Chine (plus d’un milliard ..) à celui de l’Italie (quelques dizaines de millions) indique clairement que l’Italie est dans une situation d’explosion de l’épidémie et que ce n’est pas fini.

Et l’Italie, c’est non seulement le voisinage frontalier avec la France, c’est aussi la même histoire des dernières décennies dans la destruction systématique des systèmes sanitaire et hospitalier à travers les cures d’austérité répétées. L’Italie donne l’aperçu de ce que nous allons connaître si …

… Si Macron et sa bande continuent dans leurs exploits des dernières semaines, des derniers jours. Rappelons leurs mensonges pendant plusieurs semaines, les aveux – ineffaçables – d’Agnès Buzyn sont là pour en témoigner. Ils ont entraîné le retard dans la prise en charge et le déploiement des mesures, le maintien du 1er tour des municipales, le refus du testage systématique qui permet de repérer et de traiter les cas, notamment les plus graves (Corée du sud et Taïwan ne s’en sont pas privés, et çà a l’air d’avoir fonctionné, la Suisse s’y met), la panique dans les rayons des supermarchés, l’insouciance persistante de beaucoup cultivée par l’exemple venu d’en haut, l’explosion du zèle imbécile et contradictoire des petits et grands chefs (Mention spéciale du jury à Jean-Michel Blanquer ).

Ce jour, après la consigne de lundi «  tous confinés », on passe aux pressions ignobles de Pénicaud pour refuser aux patrons du bâtiment les aides d’État si ceux-ci ferment les chantiers sous la pression de leurs salariés. Petit à petit, Pénicaud veut rétablir la normalité de la production partout alors que la raison indique que le confinement est encore et toujours de mise. Ce soir, Le Monde annonce que le ministère du travail menace la CGT de son service de poursuites pénales si les inspecteurs syndicalistes persistent à respecter leur mission de protection des salariés.

Ce jour, des patrons, comme à la Poste, ont appelé la police pour mater les salariés qui voulaient faire jouer leur droit de retrait. On a même trouvé un patron, celui de Téléperformance à Belfort, qui a demandé aux flics d’infliger des amendes de 135 euros aux salariés récalcitrants.

Ce jour, le gouvernement a présenté son projet de loi d’urgence au Sénat : rien contre le virus, tout contre les salariés.

Qu’on en juge : « modifier les conditions d’acquisition de congés payés et permettre à tout employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates de prise d’une partie des congés payés, des jours de réduction du temps de travail »… « Il ne s’agit pas de supprimer les congés payés, mais d’utiliser une prérogative de l’employeur dans le code du travail en supprimant le délai de prévenance, normalement de quatre semaines, pour six jours ouvrés seulement » dixit Pénicaud.

Ainsi, le gouvernement pourra, par ordonnance, « permettre aux entreprises de secteurs particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie économique et sociale de déroger aux règles d’ordre public et aux stipulations conventionnelles relatives à la durée du travail, au repos hebdomadaire et au repos dominical ». Ben voyons…

La lutte contre l’épidémie, c’est le confinement et l’auto-défense sociale, c’est à dire l’applicable responsable des consignes du corps médical, l’entraide de nos proches, voisins et collègues, le refus des mesures imposant le travail à tout prix dans les industries et activités non essentielles à la lutte contre le virus, le refus du travail sans mesures de protection sérieuse, ceci s’appliquant en tout premier lieu au personnel de santé, toutes catégories confondues, qui « va toujours au front tout nu », la lutte contre les dérogations au code du travail et les remises en cause des normes horaires et des droits aux congés que nous concoctent Macron et Pénicaud.

La lutte contre l’épidémie par l’auto-défense sociale, c’est de refuser le moralisme culpabilisant et hypocrite des mêmes qui ne prennent pas les mesures nécessaires à l’approvisionnement en masques, en gants, en gel, en moyens immédiats pour la santé. L’auto-défense sociale, c’est de continuer à faire vivre, à maintenir nos organisations syndicales et démocratiques pour contrer les atteintes à notre santé, à nos vies, les restrictions à nos libertés de lutte et d’organisation de la part des patrons et du gouvernement .

La lutte contre le virus, ce n’est pas l’Union nationale comme le promeuvent CFDT et MEDEF.

Voulant reproduire en France l’accord signé en Italie – encore l’Italie ! – entre patronat et directions syndicales pour le maintien de la production et donc le maintien de l’exposition des salariés au virus, Roux de Bézieux et Laurent Berger ont réussi à obtenir les signatures des dirigeants de la CGT, de FO, de la CFTC et de la CFE-CGC pour le « maintien d’un service minimum de l’économie » sous le doux euphémisme de « sécurisation des conditions de travail », le tout ficelé sous les odes du « dialogue social ». Bien évidemment, ce texte ne va nullement dans le sens de l’incrimination des responsabilités du gouvernement dans l’ampleur de la crise.

Heureusement, des syndicalistes qui voient plus loin que le bout de leur nez et qui réfléchissent par eux-mêmes ont commencé à organiser la protestation dans la CGT pour que cette signature soit retirée. Par temps de crise sanitaire, plus que jamais, la lutte de classe continue !


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