Coronavirus: aux CHU de Montpellier et de Nîmes, les soignants sont priés de la fermer

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SOURCE : Actu.fr

Côté cour, il y a les Français qui rendent hommage aux soignants par des applaudissements tous les soirs, côté jardin, ces “héros” en blouses blanches sont priés de la fermer.

L'appel urgent du Samu 34

L’appel urgent du Samu 34 : une photo interdite pour le CHU de Montpellier ? (©Facebook)

Grande opération médiatique, une nouvelle fois, ce vendredi au CHU de Montpellier, crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19 oblige : on joue la transparence en direct, via une visioconférence, au cours de laquelle est présenté le bilan actuel, à travers des chiffres, qui attestent que la contamination se propage.

Le CHU de Montpellier divulgue même cette info, provisoire bien sûr : 48 soignants, dont 17 médecins -certains en poste au Smur-Samu– ont été testés positifs. Un réanimateur du Samu 34 se trouvait en renfort à l’hôpital de Béziers, quand il a été infecté, c’est du moins un témoignage interne qui l’assure à Métropolitain. La rédaction en a eu confirmation.

Un hommage national

Ces renseignements qui remontent à la presse quotidiennement, en dehors des canaux officiels -le CHU lors des conférences de presse très espacées et les communiqués tous les soirs de l’Agence régionale de Santé d’Occitanie- déplaisent fortement.

En première ligne pour être au chevet des malades, voilà les soignants qui se retrouvent également en tête des reproches adressés par leur hiérarchie. Côté cour, grâce aux Français qui les applaudissent et font du bruit tous les soirs à l’heure du dîner, les blouses blanches se retrouvent au coeur d’un hommage national unanime, via un extraordinaire élan de solidarité. Du jamais vu. Des gestes réconfortants, alors que le pic épidémique est annoncé pour la semaine prochaine.

Deux notes

Côté jardin, ces soignants souffrent en silence et pas seulement parce qu’ils multiplient les sacrifices pour sauver un maximum de vies, mais, notamment par l’attitude à leur égard de leur hiérarchie. Deux notes internes ont été adressées dans la semaine par la direction des CHU de Montpellier et de Nîmes. En clair, les soignants sont priés de la fermer.

Le 19 mars, dans la note de service n°2020, le directeur général du CHU Carémeau à Nîmes, son adjoint et le professeur Jean-Emmanuel de La Coussaye -président de la Commission médicale d’Etablissement ordonnent aux personnels, « En cas de décès d’un patient causé par le virus Covid-19, le directeur de garde doit être informé immédiatement. Il est formellement interdit de communiquer à ce sujet à l’extérieur du CHU de Nîmes ».

Ne pas saper le moral, mais…

Jeudi, des personnels du CHU de Montpellier ont reçu de leur côté, une note signée de la cadre supérieure de santé du pôle Urgences, avec ces recommandations très fermes, avec des phases en gras soulignées : « Pour rappel vous n’êtes pas autorisés à donner des informations aux journalistes ou à communiquer sur quoi que ce soit, tant au quotidien, qu’en temps de crise sanitaire (…) Il en est de même pour les réseaux sociaux dans lesquels on retrouve les informations concernant les déploiements de moyens pour répondre à cette situation sanitaire : il est formellement interdit de communiquer à quelque niveau que ce soit ! ».

Le message est clair : la prochaine fois, on fera fermer les pages Facebook de certains services. Bon, histoire quand même de ne pas saper le moral des blouses blanches qui broient déjà du noir, la cheftaine administrative du pôle des Urgences, avoue être « très fière de toutes et tous et extrêmement reconnaissante de votre mobilisation et de votre investissement ». Ouf…Mais, ces notes plombent le moral, déjà bien bas.

Certains salariés se disent abasourdis, d’autres choqués de subir un tel traitement en pleine crise sanitaire profonde, où l’urgence est ailleurs. Elle n’est visiblement pas la même dans la sphère hiérarchique des CHU de Montpellier et de Nîmes.

61 décès

Selon le bulletin de l’Agence régionale de Santé -ARS- d’Occitanie communiqué ce soir, il y a eu 61 décès dans les 13 départements de la région, dont 18 dans l’Hérault et 6 dans le Gard. Deux nouveaux pensionnaires âgés de l’Ehpad des Aiguerelles, à Mauguio sont décédés, jeudi.

Voici le tableau du bulletin d’information :

Le point ce soir
Le point ce soir (©ARS)

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