Une usine française capable de produire 100 millions de masques par an a été fermée en 2018

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SOURCE : RT France

Le manque de masques engendré par le coronavirus a mis à jour les vices de l’internationalisation de la production industrielle dans l’hexagone où a resurgi le souvenir d’une usine bretonne capable de produire 100 millions de masques par an en 2018. 

Alors que la polémique sur l’impréparation du gouvernement devant la crise du Covid-19 se poursuit, l’histoire d’une usine bretonne de confection de masques fermée en 2018 est remontée à la surface, symbole de la désindustrialisation française.

Situé à Plaintel, près de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), l’usine Spérian, rachetée en 2010 par l’américain Honeywell, pouvait, avant sa fermeture définitive en octobre 2018, produire 100 millions de masques par an sur des machines fabriquant 4 000 masques à l’heure.

«Les sections syndicales CGT et CFDT de l’usine de Plaintel avaient à l’époque, lancé un cri d’alarme pour empêcher la fermeture du site et la destruction de leur outil de production […] Elles s’étaient même adressées au Président de la République Emmanuel Macron et au Ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Mais ces derniers ce sont contentés d’accuser réception de leurs courriers mais se sont bien gardés d’intervenir», a dénoncé le 26 mars un communiqué de Solidaires Côtes-d’Armor sur Facebook.

L’entreprise spécialisée a bénéficié d’une commande de 200 millions de masques par l’Etat dans le cadre de la créations de stocks stratégiques après la crise du virus H1N1 en 2009, rappelle France 3 Bretagne. Ces commandes lui ont permis d’acheter de nouvelles machines et de recruter jusqu’à 280 salariés.

Avec le changement de stratégie de l’Etat en 2011, l’entreprise s’est retrouvée en forte difficulté financière et a enchaîné quatre plans sociaux jusqu’à la fermeture de son site à Plaintel et la délocalisation d’une partie de la production en Tunisie. Quant aux machines, encore récentes, elles ont été pour la plupart détruites sur ordre du propriétaire américain de l’usine.

«Solidaires propose également que le site industriel de fabrication de masques de protection sanitaire de Plaintel soit récréé en urgence sous un statut d’Etablissement Public Industriel et Commercial (EPIC) ou sous la forme d’une Société Coopérative Ouvrière de Production (SCOOP)», a réclamé Solidaires dans son communiqué du 26 mars.

Plus d’un milliard de masques commandés à l’étranger 

Pris de cours par l’épidémie de Covid-19, l’Etat rencontre de fortes difficultés à répondre à la demande de masques : environ 40 millions par semaine pour une capacité de production nationale de 8 millions.

«Je peux vous annoncer un chiffre qui dépasse désormais le milliard [de masques commandés à l’étranger]», a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre Edouard Philippe le 28 mars. Deux jours plus tard, un premier avion en provenance de Chine a débarqué 8,5 millions de masques médicaux en région parisienne dans le cadre du pont aérien mis en place entre la Chine et la France.

«Fin avril nous serons à plus de 10 millions» de masques fabriqués en France et «nous continuerons cet effort», a déclaré Emmanuel Macron ce 31 mars depuis l’usine de masques de la PME Kolmi-Hopen en périphérie d’Angers (Maine-et-Loire). «Je veux que d’ici la fin de l’année nous ayons obtenu cette indépendance pleine et entière», a-t-il déclaré à cette occasion par ailleurs.

 


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