Marchés : prendre notre consommation en main

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : NPA

Comme partout en France (et en Bretagne), les marchés à Sant Nazer 44 ont un rôle économique et social important. D’abord par la qualité de certains bans. Les producteurs, parfois organisés en coopérative, comme les 80 fermes (bio ou pas) dans Terroirs 44, les maraichers, vendeur-euses fruits et légumes, boulangers, patissier souvent bio, les fromagers, les poissoniers, ostréïculteurs enfin les cuisiniers de plats tous prêts traditonnels ou exotiques. Et même le vigneron, la boutique portuguaise. Une cinquantaine d’étals. Autour de la place les bistrots – La Bretonne, notre habitude après la vente et une vingtaine d’autres – ne désemplissent pas de toute la matinée.

Les Halles centrales ouvrent les mardi, vendredi et dimanche. Les vendeur-euses de l’Huma et de l’Anticapitaliste sont là de 10h30 à 11h30. Un peu noyés par les électoralistes en période électorale ! Il y a aussi les Halles de Penhoët le samedi pour le quartier des Chantiers.

Ces marchés sont importants pour l’approvisionnement des nazairien-nes, pour la qualité des produits présentés, souvent bios et en circuits courts. Les producteurs/trices et commerçantEs déploient un travail rude mais gratifiant pour eux et pour les consommateurs/trices. Offrant une alternative au supérettes et supermarchés et aux produits de l’agro-industrie productiviste bourrés de pesticide et autres.

La fermeture et les réactions

Le Premier ministre a annoncé lundi 23 mars au soir la fermeture des marchés jusqu’à nouvel ordre. Tout en laissant ouvertes les portes des supermarchés aux consommateurs. Comme partout la fermeture des marchés publics a suscité critiques et dénonciations auprès des préfectures.

Les maires de Guérande, La Baule, Pornichet ont protesté. Tel celui de Saint-Nazaire qui a fait une demande officielle au préfet. Citons l’extrait suivant : « Parce qu’ils sont essentiels pour beaucoup de Nazairiennes et Nazairiens et parce que les mesures de sécurité sanitaires y étaient garanties et respectées, David Samzun, maire de Saint-Nazaire, suite aux annonces du Premier Ministre hier soir, a demandé au Préfet de Loire Atlantique une dérogation pour le maintien de l’ouverture des marchés de Centre-ville et de Méan ».

La réponse fut négative. Les réactions des commerçants et producteurs auprès du préfet ont été relayé dans la presse. Avec un groupe de consamateurs/trices habituéEs du marché, nous avons lancé une pétition par internet, dénonçant l’injustice de la fermeture par rapport au maintien de l’ouverture des supermarchés et supérettes et la menaces sur les producteur/trices et vendeur/euse de ce marché (voir texte ci-dessous). Mise en ligne le 27 mars 2020 à 10h35, la pétition a recueilli, en date du 29 mars, 280 signatures.

Victoire

Le préfet a délivré 54 autorisations de réouverture des marchés dans le 44 sous la responsabilité des maires. Notre marché central rouvrait le dimanche 28. Uniquement dans les Halles fermées et avec strict contrôle à l’entrée. Gros succès : une queue de 200m et 15 min dès 8h jusqu’à 12h, des contacts distanciés mais sympathiques.

De multiples réseaux se constituent sur internet. Assoc, syndicats, partis échangent ainsi, faute de fonctionner. Secours Populaire et autres associations de solidarité tâchent d’accueillir les personnes en difficultés. Un réseau Solidarité Voisinage Coronavirus à Saint-Nazaire développe actions de 20h, banderoles aux fenêtres : « confinées pas isolées », « on ne se tait pas, on n’oubliera pas » et échanges en vidéo. Les producteurs/trices s’organisent (voir ci-dessous) pour poursuivre les débats sur la consommation et la production, avant et après la pandémie.

La lettre au préfet :

« Monsieur le préfet,

Depuis le 23 mars les marchés de plein air sont interdits.

De nombreu.x.ses citoyen.nes trouvent cette décision injuste et catastrophique.

Injuste car les mesures prises (jauge adaptée à la taille du lieu, distance de 1m entre les personnes…) par les responsables des marchés sont les mêmes que celles prises dans la grande distribution. Il est à noter que ces mesures sont parfois impossibles à mettre en place dans des supérettes qui elles n’ont pas interdiction de vendre.

Catastrophique car les commerçants, producteurs vendant sur les marchés ou en circuit court (ACAPE, AMAP) ont une trésorerie fragile et ne peuvent supporter un arrêt de leur vente.

Par ailleurs mardi 24 mars, sur le site de la préfecture vous demandez à soutenir les marins pêcheurs et l’agriculture locale :

http://www.loire-atlantique.gouv.fr/Actualites/COVID-19-soutenez-nos-marins-pecheurs-et-agriculteurs-en-achetant-des-produits-frais-et-locaux#

Cela est en contradiction avec la fermeture des marchés.

Nous vous demandons de laisser le pouvoir décisionnel aux maires. »

La lettre ouverte des producteurs-trices de la ZAD de NDDL.

Le lien avec Reporterre sur les AMAP.


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