⚡ Masques et tests : pénurie et mensonges d’État

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SOURCE : NPA

Le roi est nu et il a menti ! Pendant des semaines, les messages du pouvoir sur les masques inutiles et les tests à réserver aux services de réanimation n’aura été qu’une dérisoire façade pour masquer l’impensable.

Pour économiser 50 millions d’euros, le gouvernement Hollande-Marisol Touraine a liquidé les stocks stratégiques de masques. Pour que cela coûte moins cher, la production de masques chirurgicaux, comme celle de l’ex entreprise Giffard à Plaintel, pourtant rentable, a été délocalisée, et ses machines jetées à la ferraille.
Mensonge et cynisme

Pour détourner le regard de cette pénurie, on accuse la grande foire d’empoigne capitaliste sur les masques, bien réelle, les prix qui explosent, les USA qui volent « nos » masques, jusque sur le tarmac des aéroports chinois, oubliant que le France fait de même avec 4 millions de masques achetés par la Suède, comme l’a révélé l’Express.

Les sommités médicales, dont l’Académie de Médecine, ont couvert ce mensonge d’État sur les masques inutiles, ce déni de démocratie révélé par Mediapart. Pendant des semaines, dans les Ehpad, les directions ont relayé ce message, pas besoin de masques pour les personnels, pour les résidentEs. On en paye le prix, avec au moins 2 417 morts en Ehpad annoncés ce lundi. Mensonge et cynisme : alors que partout dans le monde les avions sont cloués au sol, que le monde médical manque de masques, que le gouvernement bat les plateaux de télévision en répétant que les masques sont réservés à la santé, il organise dans le même temps le détournement de centaines de milliers de masques vers l’entreprise Airbus, pour qu’elle puisse continuer à produire. Pendant la crise, les profits doivent continuer…

Où sont les tests ?

Dès le 12 janvier, la Chine diffuse au reste du monde la séquence génétique complète du virus, permettant ainsi, à tous ceux qui le souhaitent, de lancer la fabrication de tests de dépistage. En Corée du Sud, les premiers kits sont ainsi disponibles dès le 4 février, soit deux semaines avant l’emballement de l’épidémie. En Allemagne, 500 000 tests sont réalisés chaque semaine, s’appuyant sur tous les laboratoires de ville, réalisés de manière décentralisée au plus près des populations, permettant d’isoler tous les malades, et pas seulement les plus graves, mais aussi les porteurs sains. Quand on sait que des modélisations de l’épidémie chinoise montrent qu’une contamination sur deux est liée à des porteurs sans symptôme, on voit tout l’intérêt de ce dépistage de masse. La mortalité en Corée ou en Allemagne en atteste. Le gouvernement français a choisi la voie opposée. Ne tester que les cas les plus graves, à l’entrée des services de réanimation. Limiter sévèrement les tests dans les Ehpad. Une folie criminelle, à l’opposé des recommandations de l’OMS. Du 24 février au 27 mars, seulement 200 000 tests ont été réalisés en France, quand l’Allemagne en réalise 500 00 par semaine.

Virage tardif à 180°

Mais il n’y a pas que le nombre de tests. Pour avoir choisi de tester peu, les autorités médicales françaises ont négligé de prévoir un approvisionnement massif en écouvillons, d’approvisionner les laboratoires de ville en matériel de protection adéquat (lunettes, surblouses…), de sécuriser l’approvisionnement en réactifs qui viennent souvent de Chine. Le gouvernement a refusé de réquisitionner les entreprises françaises « leaders du marché du diagnostic qui existent en France », comme le réclamait dès le 18 mars l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament. Voulant tester peu, le ministère a privilégié des techniques longues, nécessitant un lourd appareillage spécialisé, comme le système propriétaire Roche, incompatible avec les systèmes des laboratoires de ville ! Alors qu’il aurait fallu privilégier des techniques rapides, automatisées et décentralisées, utilisant tous les centres de biologie déjà existants, humains, vétérinaires, de recherche, pour tester le plus de monde possible… Les tests rapides existent, les écouvillons existent, les laboratoires existent. Le gouvernement leur a tourné le dos. Obligé de faire un virage à 180° face à la colère qui monte et avec la perspective du déconfinement, Olivier Veran espère pouvoir tester 50 000 personnes par jour… Mais seulement fin avril !


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