Le marché règlera la qualité et le prix des masques, selon la sous-ministre de l’Économie

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SOURCE : NPA

HENRI WILNO

Henri Wilno est membre du groupe de travail économique du NPA et du comité de rédaction de L’Anticapitaliste.

« Je pense que chaque consommateur sera assez vite en position de choisir ce qui convient le mieux. En fonction du rapport qualité / prix, de la durabilité du confort et du style ». Voilà ce qu’a déclaré le 24 avril au quotidien Les Echosla secrétaire d’Etat à l’économie, Agnès Panier-Rumacher.

De quoi parle-t-elle ? Des fameux masques en tissu supposés permettre à partir du 11 mai d’aller en sécurité travailler et de faire ses courses. La loi du marché est ainsi supposée régler le problème : le consommateur arbitrera entre la qualité (c’est-à-dire la protection et donc, d’une certaine façon la probabilité d’être malade) et le nombre d’euros à débourser. Et le marché sélectionnera les meilleurs masques, sans bien sûr de tromperie sur la marchandise. Bien entendu, dans ce monde idéal, on aura la liberté de privilégier le « style » sur le pouvoir filtrant.

C’est Agnès Panier-Rumacher qui a supervisé la commande des 10 000 respirateurs dont 8500 sont inutilisables pour ventiler des détresses respiratoires aigües liées au Covid-19.

C’est aussi elle qui dès le 11 avril, en pleine pandémie, a lancé « il faudra travailler plus que nous ne l’avons fait avant » et « L’enjeu est de reprendre le travail plein pot ». C’est enfin elle qui, le 10 mars aux premiers moments de l’épidémie et de la crise économique a proclamé : « C’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ».

Si Panier-Rumacher, n’existait pas, il faudrait l’inventer tant elle représente la quintessence de la suffisance et de l’incompétence de la macronie. Avant d’être parmi les premiers ralliés à Macron, d’avoir des responsabilités à La République en marche et de devenir sous-ministre, elle a oscillé entre la haute-administration (elle a été en particulier en poste à la direction de l’AP-HP à Paris) et le secteur privé. Elle a appartenu à divers conseils d’administration ce qui lui assurait une rémunération de plus de 500 000 Euros par an d’après le Nouvel observateur et lui a permis d’accumuler une importante fortune personnelle (selon sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui date de décembre 2018, elle possédait 20 comptes en banque, des placements financiers et deux appartements parisiens).

C’est ce genre de parcours qui donne une personne capable de penser que, en pleine pandémie, la loi du marché est capable de reconnaitre les bons masques des mauvais.

En fait, nous n’avons rien de particulier contre cette dame. Elle est juste la représentante zélée d’un système dont elle profite. Pour ces gens-là, le monde d’après la pandémie doit ressembler le plus possible au monde d’aujourd’hui. Et ils se défendront becs et ongles….


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