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SOURCE : Libération
Les derniers indicateurs de l’Insee montrent les effets immédiats du confinement sur l’activité en France.
Il faudra attendre des mois, sans doute même davantage, pour connaître précisément les dégâts économiques que le Covid-19 laissera derrière lui. Mais depuis le début du confinement, l’Insee s’efforce, avec ses différents indicateurs, de donner un premier aperçu des conséquences immédiates de la mise sur pause de l’activité en France. Les données publiées ce jeudi par l’Institut statistique national de la statistique sur la consommation des ménages sont à ce titre édifiantes, alors qu’elles ne portent que sur mars, un mois confiné à moitié seulement. Suffisant pour voir les dépenses de consommation des ménages français chuter de 17,9% par rapport au mois précédent, de 18,1% par rapport à mars 2019 : jamais l’Insee n’avait mesuré une telle chute de cet indicateur depuis son lancement, en 1980.
Dans le détail, ce sont évidemment les biens fabriqués (-43,1% par rapport à mars 2019) qui chutent le plus spectaculairement. L’habillement et l’équipement du logement sont parmi les plus touchés dans cette catégorie. Les dépenses en énergie reculent aussi du fait de la chute des dépenses en produits raffinés, essentiellement l’essence et le diesel. Seules les dépenses alimentaires suivent une évolution inverse.
Sur une échelle de temps plus grande, le suivi des prix à la consommation proposé par l’Insee confirme une partie de ces tendances. Les prix de l’énergie sont en chute libre en avril 2020, retrouvant leur niveau d’il y a deux ans. A l’inverse, les prix des produits frais sont montés en flèche sur le mois écoulé.
La perte d’activité globale en France est de -35% par rapport à une situation normale, mais de -50% dans le secteur marchand hors loyers. Si tous les secteurs sont touchés, c’est à des degrés très différents. Evidemment la palme revient à la restauration et l’hôtellerie, puisque seule la vente à emporter est autorisée. L’activité, en baisse de 91%, est quasiment à l’arrêt.
Tous les domaines du transport sont touchés, de la fabrication à la commercialisation des voitures, en passant par la raffinerie du pétrole ou le transport de marchandises. Des secteurs dans lesquels la majorité des salariés peuvent télétravailler sont moins touchés, comme l’information et la communication. Mais les activités qui s’en sortent le mieux sont celles de la production agricole et de l’agroalimentaire avec des baisses plus mesurées.
Autre indicateur d’un ralentissement de l’activité, le cumul des demandes d’activité partielle concerne 10,2 millions de salariés au 21 avril. Mais ces demandes d’autorisation préalable ne présagent pas du recours effectif aussi bien en termes de bénéficiaires que de durée du recours.
L’activité partielle est une mise au chômage temporaire sans rupture de contrat de travail. Avec la crise du coronavirus, les salariés touchent alors une allocation équivalente à 84% de leur salaire net (100% pour les salariés au smic). Cela concerne désormais 820 000 entreprises, soit plus de 6 sur 10.