Après la crise, on change tout !

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : Regards

Yasmine, Suzanne, Amira sont aides soignantes et infirmières. Avani et Evelyne travaillent à la caisse d’un supermarché. Saïd et Oumar sont livreurs. Amara est conducteur de bus. Vincent est éboueur. Comme des milliers d’autres personnes, en majorité des femmes, elles et ils ont été en première ligne – parfois sans protection – depuis le début de l’épidémie de Covid-19. « Essentiels à la Nation », comme l’a exprimé notamment le Premier ministre de l’actuel gouvernement.

Pourtant ces métiers sont dévalorisés, sous-payés, avec des conditions de travail indignes. Et comme tous les autres travailleurs et toutes les autres travailleuses, de même que l’immense majorité des habitants et habitantes de ce pays, ils et elles n’ont pas leur mot à dire. Jamais. Pas leur mot à dire au travail, sur les conditions d’hygiène, sur les salaires, sur les processus de fabrication et leur impact écologique, sur les délocalisations. Pas leur mot à dire sur les services publics qui ferment les uns après les autres dans les quartiers populaires et les zones rurales. Pas leur mot à dire sur les industries polluantes. Pas leur mot à dire sur cette police qui, tous les jours, insulte, agresse et tue.

Pourtant, s’ils, elles avaient eu leur mot à dire, n’auraient-ils et elles pas privilégié leur santé et l’environnement, au lieu des profits des sociétés et des actionnaires ? N’auraient-ils et elles pas collectivement cherché des solutions pour qu’il ne soit plus possible de mourir dans la rue, de faim et de froid ou encore de mal-logement ? S’ils et elles avaient eu leur mot à dire, l’hôpital serait-il dans cet état de délabrement ou lui aurait-on donné les moyens de fonctionner pour la santé de toutes et tous ? En bref, s’ils et elles avaient eu leur mot à dire, la crise du Covid-19 aurait-elle eu un tel impact meurtrier ?

Si après la crise on veut tout changer, c’est d’abord en remettant la démocratie au centre de toutes les décisions : c’est ce qui a guidé le travail que nous avons fait sur les propositions que nous avons rassemblées sur ce site. Celles-ci sont directement liées à l’épidémie mais permettraient aussi de commencer à résoudre des problèmes bien plus anciens. Elles impliqueraient des transformations profondes et il nous semble qu’elles permettraient d’enclencher une véritable alternative au système actuel. Le chantier est immense et de telles propositions ne peuvent évidemment pas répondre à toutes les questions qui se posent. Cependant, nous les avons choisies parce qu’elles nous paraissent urgentes, en particulier à la lumière de la crise que nous traversons actuellement. Ce travail, qui est amené à évoluer, n’a pas vocation à être définitif. Il sera enrichi de différentes contributions dans les semaines qui viennent et sera mis en débat pour être, collectivement, encore complété et précisé.

Voici nos propositions, qui sont détaillées sur le site Après la crise.

Travail
Proposition 1. Pour que les salarié.e.s décident : faire de l’entreprise une institution démocratique
Proposition 2. Pour révolutionner la hiérarchie des métiers : augmenter les salaires et diminuer le temps de travail en fonction de la pénibilité
Proposition 3. Pour disposer d’un temps libre et démocratique : réduire drastiquement le temps de travail et augmenter le temps de décision collective dans le travail

Besoins essentiels
Proposition 1. Pour le droit à un logement digne pour toutes et tous : gratuité des m² essentiels et fixation démocratique des prix des loyers
Proposition 2. Pour une alimentation saine pour toutes et tous : création d’une sécurité sociale alimentaire
Proposition 3. Pour un accès aux soins pour toutes et tous : gratuité totale et sans condition du service public de la santé

Écologie
Proposition 1. Pour une agriculture paysanne soutenable : arrêter les déforestations industrielles et l’élevage intensif
Proposition 2. Pour une nouvelle révolution industrielle et écologique : fermer les industries inutiles
Proposition 3. Pour une révolution écologique des déplacements : développement et gratuité des transports collectifs et non polluants pour toutes et tous

Libertés/Droits
Proposition 1. Pour en finir avec les violences policières : une police du quotidien désarmée et contrôlée démocratiquement par la population
Proposition 2. Pour l’égalité de toutes et tous sur le territoire français : régularisation des sans-papiers et fermeture des centres de rétention administratifs
Proposition 3. Pour garantir la dignité des personnes condamnées : faire de la la prison un recours très exceptionnel

D’ores et déjà, nous [1] vous invitons à débattre de ces propositions partout, notamment sur notre groupe Facebook, en attendant d’autres outils plus adaptés. Et si la démarche vous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter ou à vous inscrire pour que nous vous tenions au courant de la suite !

Notes

[1Nous… qui sommes-nous ? Nous sommes six ami.e.s (Alexis Cukier, Fabien Marcot, Hugo Coldeboeuf, Elisa Moros, Marianna Kontos, Marion Alcaraz), militantes et militants associatifs, syndicaux, politiques, qui pour certain.e.s avons déjà travaillé ensemble dans le cadre du collectif Le temps des Lilas. Avec ce nouveau projet, nous avons voulu initier, pendant la période de confinement, un projet utile pour faire connaître des idées et les mettre en débat. Ces propositions ont également bénéficié, avant leur première publication, des apports et retours de nos ami.e.s et camarades Claire V, Paul G et Christine P (et nous les en remercions !).


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