🎬 Comment la culture peut-elle se réinventer ?

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : France culture

Alors que la crise économique menace tous les secteurs, Emmanuel Macron a appelé la culture à se “réinventer”. Mais comment ? Comment repenser la présence du public, comment assurer la survie des artistes ? Comment se projeter dans la création quand règne une telle incertitude ?

Quand et comment rouvrir les salles de spectacles ?
Quand et comment rouvrir les salles de spectacles ?  Crédits : STEPHANE DE SAKUTIN – AFP

France Culture propose depuis près de deux semaines, désormais, d’imaginer la culture de demain, un rendez-vous que vous pouvez retrouver chaque jour dans Les Matins et ici, sur le site de France Culture.

Nous allons dans Le temps du débat alimenter cette discussion, mais pour ce faire, il est nécessaire de commencer par l’urgence du présent.

La semaine dernière, Emmanuel Macron a en partie répondu à cette urgence en annonçant la prolongation des droits pour les intermittents du spectacle jusqu’en août 2021. Mais bien des points restent à éclaircir … Si le chef de l’État appelle la culture à se “réinventer” , la question du “Comment ? ” est primordiale. D’autant que la crise que nous vivons a peut-être déjà fait évoluer nos pratiques, ou au minium accéléré certaines tendances …

Depuis le début du confinement, l’équipe du Temps du débat a   rassemblé sur le site de France Culture, plus d’une trentaine de textes d’écrivains, d’artistes ou d’intellectuels du monde entier qui nous ont donné leur regard sur la crise en cours. Nous vous invitons à lire la contribution du metteur en scène portugais Tiago Rodrigues : “Demain est désormais un exercice d’imagination”. Toutes les chroniques de la série Coronavirus, une conversation mondiale sont disponibles ici.

Franck Riester, ministre de la Culture, sur la réouverture des salles de spectacle et de cinéma :

En matière culturelle, sont rouverts à partir d’hier et aujourd’hui un certain nombre de structures, les libraires, disquaires, galeries d’art et un certain nombre de musées et bâtiments historiques. […] Nous ferons le point fin mai de la situation épidémiologique pour voir si nous pouvons aller plus loin dans le déconfinement et de ce point de vue-là on travaille à la façon de pouvoir ouvrir la possibilité à du spectacle vivant et aux salles de cinéma.

Nicolas Dubourg, président du Syndicat national des Entreprises artistiques et culturelles, souhaite que les acteurs de terrain soient plus impliqués dans la prise de décision :

Ce qui nous importe c’est que la verticalité ne soit pas le maître mot, et qu’on ait trouvé une méthode qui nous permette de fonctionner. Sur la méthode on est d’accord, […] mais on a besoin d’accélérer la concertation.

Sur la concertation, il faut faire en sorte qu’il y ait des Coreps, des comités régionaux, qui n’ont été mis en place que dans deux régions sur 13. Il faut renforcer le réseau des Drac. Tout ce qui a été fait et qui l’a affaibli depuis quelques temps, il faut revenir dessus.

Franck Riester :

La méthode qui a été retenue c’est de faire un point toutes les trois semaines. On commence à partir du 11 mai à rouvrir un certains nombres d’activités, notamment culturelles. On se prépare dans l’intervalle pour que, si on prend la décision d’aller plus loin dans le déconfinement, certaines structures soient prêtes à rouvrir. […] Il faut laisser aussi les structures s’adapter à leur réalité de terrain en lien avec les acteurs que sont les collectivités territoriales et les préfets.

L’activité partielle concernant les entreprises est prise à 100 % par l’Etat et l’Unedic pour les mois de mars, avril et mai. A partir de juin, […] pour les activités qui sont fermées, ça restera pris en charge à 100 %.

Sur la question des financements futurs, le ministre de la Culture tient à rappeler que les GAFA seront mis à contribution.

A partir de janvier 2021, les plateformes comme Netflix, Disney, Amazon Prime, devront investir massivement dans le financement de la création française, et respecter le droit d’auteur à la française. C’est vital pour préserver cette exception culturelle.

Pour Denis Gravouil, secrétaire général du SNTR/STGIF CGT, cela ne peut pas suffire :

Il ne suffit pas de prendre une partie des immenses bénéfices des GAFA, il faut qu’il y ait une répartition juste. C’est bien de les mettre à contribution, mais on a vu qu’en général les GAFA ont tendance à s’en sortir en filant une petite contribution et en faisant beaucoup de communiqués dessus. Les politiques de soutien reposent sur des contributions obligatoires de tous les acteurs du secteur.

Il faut qu’on soutienne les structures les plus fragiles et qu’on flèche les aides vers la diversité, vers l’emploi, l’emploi permanent, vers les auteurs, et qu’on flèche la politique de relance avec un budget triennal suffisamment conséquent – c’est plutôt de 2 ou 3 milliards le plan de relance dont on a besoin.

Nicolas Dubourg, sur la question de la politique de financement de la Culture :

J’ai envie de réagir en disant que la question du financement du spectacle vivant va se poser de la même manière que pour les autres secteurs publics. On a souvent essayé à l’université, dans le domaine de la santé, de trouver des systèmes de mise à contribution du public et ces systèmes-là ont eu pour effet de réduire la qualité du service, de réduire la surface du service (c’est-à-dire la capacité des populations à y avoir accès). Et ce qu’on doit réinventer aujourd’hui, ce n’est pas tant un modèle économique mais un modèle de service public qui permette à ces services d’être disséminés, d’être plus près de chacun sur tous les territoires, d’une part, et d’être capables, aussi de réinventer. […] Il va falloir pérenniser les financements, et pas les rendre dépendants soit du mécénat, soit des recettes.

Franck Riester, sur les budgets à venir pour le secteur de la culture :

Je ne vais pas vous donner de chiffres. Ce qui est certain c’est que l’ambition est très forte, ce seront des moyens massifs et pérennes. [..] Il y aura la nécessité de conforter le service public de la culture avec des moyens qui devront prendre en compte les pertes de recettes constatées cette année et les moyens de se donner une ambition. Je suis absolument convaincu que dans les années précédentes du fait de l’évolution d’un certain nombre de coûts la marge artistique a été réduite, et c’est un point problématique. […] Je suis convaincu qu’il faudra aller plus loin.

 


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