AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
« Je respecte le pronom de toute personne, en tant que part importante de son humanité et de son individualité. L’usage de mon propre pronom a été complexifié par le chevauchement des oppressions.
Mais ces dernières années, je me suis autant senti·e proche du pronom nous que des pronoms il, elle, et iel.»– Leslie Feinberg, Notes de l’auteur·e pour l’édition anniversaire des 20 ans de Stone Butch Blues
On sait, on sait, ce texte est long. Voici un résumé de ce que nous y transmettons, ce que nous y démontrons, et qui est issu de courants de pensée queer, marxistes et féministes.
- En tant que queers, les mots que nous posons sur nos identités de genre, sexuelles et politiques appartiennent-ils aux un.es plutôt qu’aux autres ? Non.
- Les personnes transmasculines possèdent-elles le “privilège masculin” ? Non.
- De quoi est-ce qu’on parle quand on parle de “classe”, s’agit-il uniquement d’une question de privilèges ? Non.
- Est-ce pertinent de réfléchir en terme de « classe des hommes » et de « classe des femmes » ? Non.
- Les personnes transmasculines appartiennent-elles à la “classe des hommes” ? Non.
- Est-ce qu’alors ça signifie que les personnes transmasculines sont des femmes ? Non.
- Est-ce qu’alors ça veut dire qu’en miroir les personnes transféminines appartiendraient à la classe des hommes, qu’elles ne sont pas des femmes ? Non.
- Une personne transmasculine qui se dit transgouine retire-t-il ce mot aux personnes transféminines, retire-t-il ce mot aux gouines en général ? Non.
- Gouine ou pédé est-ce que ça veut seulement dire fille + fille, garçon + garçon ? Non.
- Le genre existe-t-il par essence, naturellement, en dehors des mythes créés autour de l’hétéronorme et la différenciation des sexes ? Non.
- Pour autant les personnes transmasculines peuvent-elles se dire homme, au même titre qu’un mec cis se dit homme ? Oui.
- Pour autant les personnes transféminines peuvent-elles se dire femme, au même titre qu’une meuf cis se dit femme ? Oui.
- Nous, transmasculins, transféminines et/ou pédés et/ou gouines et/ou bi.es, et/ou intersexes, etc.. sommes-nous, de fait, des anomalies dans l’hétéropatriarcat ? Oui.
- Cela nous rend-il cible potentielle de violence, d’exploitation, d’aliénation ? Oui mais…
- Cela nous donne-t-il un pouvoir subversif puissant qui peut gripper la machine hétéropatriarcale ? OUI.
C’est « pas logique » ? accroche-toi et lis-nous.