AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : anti-k
jeu. 4 juin 2020
1/ Le débat sur l’hyroxychloroquine fait rage et personnellement je n’ai pas d’avis sur le sujet, je ne suis ni médecin ni chercheur en sciences médicales ou apparentées. En revanche, je vois des deux côtés de la bagarre (y compris de celui des « partisans » de Raoult) une folie furieuse s’abstenant de respecter une démarche de scientificité avérée ou au moins argumentée. J’en appelle au doute et, pour cela, puisque la parole des antichloroquine sature les réseaux de communication, je mets cet article qui, sans être prochloroquine, est sévère sur l’enquête de référence du Lancet que d’aucuns, de façon aventureuse et sans recul réfléchi sérieux sur les dérives « capitalistes » (mercantiles) de la recherche scientifique et des publications de référence, louent n’importe comment.
A chacun.e de croiser avec les autres discours pro et anti.
Gaffe aux alignements acritiques (ou si faiblement argumentés) sur l’un ou l’autre camp…
Que The Lancet en vienne à tirer lui-même la sonnette d’alarme à propos de ce qu’il a publié contre l’hydroxychloroquine devrait interroger y compris chez des camarades qui bataillent depuis des semaines non seulement contre ce médicament mais en assimilant tous ceux, y compris des médecins ou des chercheurs, qui refusent de partir en guerre contre ledit médicament à la cohorte des complotistes et autres fachos qui effectivement jouent leur partition prochloroquine.
Sur le médicament lui-même, quand on n’a pas les connaissances scientifiques voulues, faire un choix de pour ou contre, vire vite à jouer les uns contre les autres en oubliant que, si du côté de Raoult il y a des gens plus que pas (sic) fréquentables, il y en a d’autres qui ne le sont pas moins dans l’autre camp, genre lobbyistes et autres rapaces mercantiles-capitalistes. J’ai même lu « sous le clavier » de certains camarades anticapitalistes des choses frisant l’argument d’autorité (rien que ça), juste enrobées de figures de style euphémistiques du genre « pour ce que l’on en sait » pour créditer The Lancet d’être « plutôt » fiable. Au lieu de se dire, comme on le constate aux palinodies actuelles du Lancet, que l’on ne sait pas vraiment et que, dans ces cas là, il faut s’armer… de prudence et savoir ne pas trop en dire, voire, tout court, la fermer. Sinon on part en vrille dans un face à face (des deux côtés de la face par où on la perd !) où nous n’avons rien à gagner, car on a oublié que des chercheurs eux-mêmes dénoncent que le cycle long nécessaire à établir les scientificité des recherches n’est plus qu’un souvenir, que des biais liées à des logiques de pouvoir, de promotions individualistes, etc. amènent à bâcler (dans le meilleur des cas), à truquer (dans le pire) lesdites recherches.
Puisse la rectification partielle du Lancet, car il s’agit d’une rectification sur la prétention à avoir dit le dernier mot sur la chloroquine, amener des anticapitalistes à retrouver leur indépendance analytique et à refuser de se laisser instrumentaliser par l’un ou l’autre camp. A partir du moment où on met le même esprit critique là où il faut (la dérive capitaliste de la recherche scientifique et de la diffusion des médicaments) et pas ailleurs (prendre parti pour un clan prochloroquine contre les pro), on parle de ce que l’on maîtrise et on reste en indépendance politique : en indépendance envers deux options qui, chacune à leur façon, rendent opaques les relations de la science avec ce que les maîtres du monde imposent à la politique et à l’économie.
Le coronavirus tue, la chloroquine ne soigne peut-être pas comme certains le croient, voire tue aussi (à quelle échelle et en fonction de quelles doses ou comorbidités présentes ou pas , etc., allo The Lancet ?), la non-utlisation de la chloroquine que valident de fait les antichloroquines peut aussi tuer mais soyons sûrs qu’écrire n’importe quoi sur le sujet en distribuant (souvent en crabe en croyant que cela suffira à s’épargner des rebuffades) des bons points à tort et à travers tue la pertinence de l’anticapitalisme en l’obligeant à suivre les mouvements de contorsions ou de menton de ceux et celles à qui on s’est imprudemment annexés !
Je n’ai pas le texte complet du Monde, si quelqu’un peut le mettre sur FB.