Pour ou contre l’hydroxychloroquine

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : anti-k

Antoine Rabadan
jeu. 4 juin 2020
Je suis engagé depuis hier dans une discussion assez vive sur le sujet.
Je vous mets les posts qui m’ont valu d’être attaqué (« je parlerais comme Raoult! ») mais je vous mets le dernier, publié tout à l’heure, dont j’attends de voir comment mes détracteurs (pour certains du NPA) vont réagir.
Antoine
Voilà (voir lien en fin de post) qui hélas me confirme dans l’idée que cette étude était plus que simplement douteuse : « Machine arrière. La fameuse étude du Lancet qui faisait état de la dangerosité de la chloroquine est rétractée par trois de ses quatre auteurs. En clair, leur article paraîtra sur le site avec le bandeau «rétracté» et ses résultats sont considérés comme nuls et non avenus. La raison ? «Nous ne pouvons plus garantir la véracité des principales sources de données», affirment-ils. »
Dédié à tous ceux toutes celles qui se sont jetés dessus en la créditant d’en dire assez pour achever toute réflexion et expérimentation sur l’hydroxychloroquine.
Je maintiens que procéder ainsi c’était discréditer une vraie démarche scientifique et ajouter à la confusion semée par le camp d’en face qui se sert de la chloroquine pour fantasmer, fasciser, « complotiser », etc. Notre rôle n’était pas d’accompagner en miroir ces fumisteries dangereuses. C’était et c’est de rester en raison et rester en raison c’est interroger la tendance que certains d’entre nous ont d’en découdre sur quasiment le même registre que ceux et celles qu’on combat : celui du manque d’approche (auto)critique sur ce que la science et les revues qui lui sont liées présentent comme anomalies liées à leur insertion dans les mécanismes de domination économique et politique. Dire cela c’est tout le contraire de donner des armes aux antiscience, c’est soutenir ceux et celles qui, parmi les scientifiques, opposent à ceux-ci les protocoles de la scientificité quitte à les retourner contre les scientifiques antiscientifiques.
Je finirai par poser la question qui tue : à vouloir tuer bêtement Raoult, ne lui avez-vous pas donné le beau rôle de se positionner en scientifique que d’ailleurs il est (il est reconnu dans son curriculum de chercheur) en lui permettant de faire diversion sur ce que, sur ce noyau de scientificité, il bâtit de culte de soi et de positionnements réactionnaires indéniables ? La seule solution pour éviter ce travers c’était, comme je n’arrête pas de le dire, de dissocier la chloroquine de celui qui la promeut et de pousser à ce qu’elle soit objet d’investigation scientifique. Pour cela il fallait aussi éviter un travers grossier chez certain.e.s antiRaoult : celui de l’amalgame par lequel toute démarche de scientificité prétendant que la chloroquine pouvait avoir le statut d’objet de recherche scientifique était assimilée à tout ce que la personnalité de Raoult a de détestable.
Bref il aura manqué à ces gens-là un minimum de prudence et une incapacité méthodologique et argumentative à procéder aux distinguo que la raison impose : on pense ce qu’on veut de Raoult mais on ne dégomme pas la chloroquine, on appelle à en analyser les vertus ou les défauts qu’elle a. L’esprit scientifique c’est d’abord étudier, puis conclure. Aujourd’hui on apprend que les chercheurs du Lancet qui ont pondu cette étude font un incroyable mea culpa. Je vois déjà les mauvais perdants qui ont foncé dans le panneau se raccrocher aux branches en déplaçant une nouvelle fois le problème : on aurait là la preuve que le Lancet c’est sérieux, le sérieux par la marche arrière. Sauf qu’il aura fallu que d’autres que les laudateurs et laudatrices de leur étude les oblige à faire marche arrière.
Je ne suis hélas pas sûr que les enseignements des dérapages qui ont caractérisé certains positionnements sur le sujet seront tirés. Des scientifiques peuvent faire des mea culpa, mais peu parmi les non-scientifiques qui les ont valorisés le feront. Je prends le pari. Péché d’orgueil, si, si, ça existe chez les anticapitalistes aussi. Or l’anticapitalisme n’a pas besoin de ces sorties de route car dans cette déroute de la scientificité qu’ils ont favorisée paradoxalement au nom de la scientificité, ils ont mis en déroute pas mal de choses du politique : entre autres en recourant à l’argument d’autorité, un comble pour des anticapitalistes, « puisque le Lancet le dit ». Eh bien maintenant il faut se coltiner que le Lancet se dédit !
Les posts précédents.

1/ Le débat sur l’hyroxychloroquine fait rage et personnellement je n’ai pas d’avis sur le sujet, je ne suis ni médecin ni chercheur en sciences médicales ou apparentées. En revanche, je vois des deux côtés de la bagarre (y compris de celui des « partisans » de Raoult) une folie furieuse s’abstenant de respecter une démarche de scientificité avérée ou au moins argumentée. J’en appelle au doute et, pour cela, puisque la parole des antichloroquine sature les réseaux de communication, je mets cet article qui, sans être prochloroquine, est sévère sur l’enquête de référence du Lancet que d’aucuns, de façon aventureuse et sans recul réfléchi sérieux sur les dérives « capitalistes » (mercantiles) de la recherche scientifique et des publications de référence, louent n’importe comment.

A chacun.e de croiser avec les autres discours pro et anti.

Gaffe aux alignements acritiques (ou si faiblement argumentés) sur l’un ou l’autre camp…

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/hydroxychloroquine-je-ne-suis-pro-raoult-etude-publiee-the-lancet-c-est-merde-lance-pr-froguel-1834562.html?fbclid=IwAR2aP1MBuC_0BhyRpzn0pvhkAzXnsffVIUdbKqXtfMxgYGncsqp68bGcMoY

Que The Lancet en vienne à tirer lui-même la sonnette d’alarme à propos de ce qu’il a publié contre l’hydroxychloroquine devrait interroger y compris chez des camarades qui bataillent depuis des semaines non seulement contre ce médicament mais en assimilant tous ceux, y compris des médecins ou des chercheurs, qui refusent de partir en guerre contre ledit médicament à la cohorte des complotistes et autres fachos qui effectivement jouent leur partition prochloroquine.

Sur le médicament lui-même, quand on n’a pas les connaissances scientifiques voulues, faire un choix de pour ou contre, vire vite à jouer les uns contre les autres en oubliant que, si du côté de Raoult il y a des gens plus que pas (sic) fréquentables, il y en a d’autres qui ne le sont pas moins dans l’autre camp, genre lobbyistes et autres rapaces mercantiles-capitalistes. J’ai même lu « sous le clavier » de certains camarades anticapitalistes des choses frisant l’argument d’autorité (rien que ça), juste enrobées de figures de style euphémistiques du genre « pour ce que l’on en sait » pour créditer The Lancet d’être « plutôt » fiable. Au lieu de se dire, comme on le constate aux palinodies actuelles du Lancet, que l’on ne sait pas vraiment et que, dans ces cas là, il faut s’armer… de prudence et savoir ne pas trop en dire, voire, tout court, la fermer. Sinon on part en vrille dans un face à face (des deux côtés de la face par où on la perd !) où nous n’avons rien à gagner, car on a oublié que des chercheurs eux-mêmes dénoncent que le cycle long nécessaire à établir les scientificité des recherches n’est plus qu’un souvenir, que des biais liées à des logiques de pouvoir, de promotions individualistes, etc. amènent à bâcler (dans le meilleur des cas), à truquer (dans le pire) lesdites recherches.

Puisse la rectification partielle du Lancet, car il s’agit d’une rectification sur la prétention à avoir dit le dernier mot sur la chloroquine, amener des anticapitalistes à retrouver leur indépendance analytique et à refuser de se laisser instrumentaliser par l’un ou l’autre camp. A partir du moment où on met le même esprit critique là où il faut (la dérive capitaliste de la recherche scientifique et de la diffusion des médicaments) et pas ailleurs (prendre parti pour un clan prochloroquine contre les pro), on parle de ce que l’on maîtrise et on reste en indépendance politique : en indépendance envers deux options qui, chacune à leur façon, rendent opaques les relations de la science avec ce que les maîtres du monde imposent à la politique et à l’économie.

Le coronavirus tue, la chloroquine ne soigne peut-être pas comme certains le croient, voire tue aussi (à quelle échelle et en fonction de quelles doses ou comorbidités présentes ou pas , etc., allo The Lancet ?), la non-utlisation de la chloroquine que valident de fait les antichloroquines peut aussi tuer mais soyons sûrs qu’écrire n’importe quoi sur le sujet en distribuant (souvent en crabe en croyant que cela suffira à s’épargner des rebuffades) des bons points à tort et à travers tue la pertinence de l’anticapitalisme en l’obligeant à suivre les mouvements de contorsions ou de menton de ceux et celles à qui on s’est imprudemment annexés !

Je n’ai pas le texte complet du Monde, si quelqu’un peut le mettre sur FB.

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/03/hydroxychloroquine-le-journal-the-lancet-met-en-garde-contre-une-etude-publiee-dans-ses-colonnes_6041583_3244.html?fbclid=IwAR1fmECe1YVXjrZVcloRS6qOXMnG23UjzWmHEWrEgn1ITNYufNSmGAs5SDw


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