Chomsky : Notre priorité est de faire face à la crise environnementale

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SOURCE : Les crises

Source : Truthout, David Barsamian
Traduit par les lecteurs des Crises

Importante archive d’août 2019

Dans cet article, suite d’un long entretien, Noam Chomsky, intellectuel engagé de renommée mondiale, commente la radicalisation croissante du Parti Républicain, la guerre commerciale actuelle entre Trump et la Chine, l’abandon de la classe ouvrière par les Démocrates et la menace imminente de crise climatique. Vous pouvez lire la partie 1 de cette interview ici, et la partie 2 ici.

David Barsamian : Parlez-nous de l’actuel occupant de la Maison-Blanche. D’une certaine façon, son comportement grossier et grotesque représente une cible assez facile. Les gens peuvent fustiger Trump et se sentir ainsi vertueux. Mais Public Citizen [cercle de pensée et lobby de défense des consommateurs aux USA, NdT] prévient : « Sous Trump, nous assistons chaque jour à un nouveau glissement vers l’autoritarisme ». Cela vous inquiète-t-il ?

Noam Chomsky : Je suis moins inquiet qu’eux. Je pense que le système est assez résilient pour faire face à une personnalité qui défie les juges, les injonctions du Congrès etc. Je pense que Trump est, à bien des égards, sous-estimé. C’est un politicien extrêmement compétent qui réussit très bien dans ce qu’il fait.

Son corps électoral repose sur deux piliers. Tout d’abord l’électorat classique du Parti Républicain – en fait des deux partis, mais majoritairement ce sont surtout des Républicains – les gros patrimoines, les grandes entreprises. Il faut leur donner satisfaction. Et puis, il y a l’électorat de base. De ce point de vue, ce qu’il se passe au fil des ans pour les Républicains est assez intéressant.

Au cours de l’ère néolibérale, les deux partis ont glissé vers la droite. Quand on en est arrivés aux années 1970, les Démocrates avaient quasiment laissé tomber la classe ouvrière. Le dernier geste de soutien à la classe ouvrière a été le projet de loi Humphrey-Hawkins en 1978, un projet de loi sur le plein emploi que l’ancien président Jimmy Carter a tant édulcoré qu’il ne voulait plus dire grand chose. Mais depuis, les Démocrates ont tout bonnement confié cette classe ouvrière à son principal ennemi de classe : les Républicains. A quelques exceptions près, c’est un mouvement de fond. Les Démocrates d’aujourd’hui sont ce qu’on appelait autrefois des Républicains modérés.

Dans le même temps, les Républicains ont complètement dérapé… Ils sont tout simplement devenus « une insurrection radicale ». On peut le constater au quotidien. Récemment, le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que si, au cours d’une année électorale, les Républicains avaient l’occasion de nommer quelqu’un d’autre à la Cour suprême, « Très bien, faisons-le ». A l’époque d’Obama, ce dernier disait : « Non, pas pendant une année électorale, on ne peut pas faire ça ».

Ils [Les Républicains] ont tout simplement abandonné toute prétention à être un parti parlementaire, ils ont aggravé ça jusqu’à l’étranglement. Tout en soutenant les gros patrimoines et les grandes entreprises avec un dévouement total. Ce n’est pas comme ça qu’on gagne des suffrages. Il n’y a pas assez de gens qui diront : « Très bien, faisons-le ».

Le financement des campagnes électorales par les riches et les entreprises dépasse largement les conséquences de toute les ingérences étrangères imaginables.

Depuis les années 1970, les Républicains ont dû essayer de bricoler une assise électorale basée sur autre chose que l’adhésion aux politiques qu’ils mènent. Ça été très intéressant à observer. Tout a commencé avec l’ancien président Richard Nixon et sa stratégie pour le Sud.

Le mouvement des droits civils s’est mis à dos les racistes du Sud. L’équipe Nixon a dit ouvertement : « On peut gagner des suffrages en étant racistes ». Ils n’ont pas utilisé ce terme, mais ils ont pour l’essentiel répondu aux attentes des mouvements racistes du Sud qui se sont opposés au mouvement pour les droits civils.

Ensuite, un des principaux stratèges Républicains, Paul Weyrich, a repris le flambeau. Au milieu des années 1970, il a remarqué que les Républicains pouvaient attirer nombre de voix s’ils se prétendaient – en insistant sur prétendaient – comme étant opposés à l’avortement. Le Parti Républicain avait été presque 100% « pro-choix » [donc partisan du libre-arbitre quant à la question, NdT]. Dans les années 1960, la position de Ronald Reagan, George Bush, Barry Goldwater et des autres, était que l’État n’avait pas son mot à dire sur des questions comme l’avortement.

C’est une affaire entre une femme et son médecin. Weyrich a reconnu que les Républicains, en prenant une position anti-avortement, pouvaient remporter les votes des catholiques du Nord, des travailleurs et des chrétiens évangéliques, qui représentent une population énorme aux États-Unis. Instantanément, ils se sont tous découverts farouchement opposés à l’avortement. C’est maintenant l’une principales forces du Parti Républicain.

Une autre de ses forces, ce sont les armes. « Nous devons être des partisans des armes à feu. Ça peut rallier du monde ».

Une bonne partie de la population, en particulier la classe ouvrière, a en effet souffert des programmes néolibéraux institués depuis les années Reagan. On ne peut pas dire aux gens : « Écoute, on est en train de te baiser, alors on doit trouver un bouc émissaire sur qui rejeter la faute ».

Dans le cas de Reagan, c’était carrément raciste : C’était les Noires, « reines de l’aide sociale », des femmes noires qui se rendaient en limousine dans les bureaux de l’aide sociale pour vous piquer les sous que vous aviez durement gagné, ce genre de truc. Maintenant, c’est les migrants. « Les immigrés viennent vous voler vos emplois », ou « La Chine va vous prendre vos emplois ». Et c’est incroyable, mais contre toute attente, ça marche.

Mettons de côté la question migratoire – c’est tellement évident que ça ne sert à rien d’en parler. Tout le monde ou presque en convient, la Chine nous prive de nos emplois. Mais comment la Chine prend-elle nos emplois ? La Chine met-elle le pistolet sur la tempe des PDG d’Apple, de General Motors et de Microsoft pour leur dire, « Vous devez envoyer vos emplois ici » ? Ce sont les dirigeants d’entreprise qui décident de délocaliser.

Donc, si vous ne voulez pas que les emplois partent en Chine, vous devriez dire : « Eh bien, les dirigeants d’entreprise ne devraient pas avoir le droit de prendre de telles décisions ». Mais alors, à qui reviendrait-il de prendre les décisions ? Si vous croyez dans la démocratie, c’est aux gens qui travaillent dans l’entreprise. Mais où en sommes-nous maintenant ? Revenons à ce monsieur, Karl Marx, au milieu du XIXe siècle. Ce sont les travailleurs qui devraient diriger les entreprises.

Ainsi, en toute logique, la thèse selon laquelle la Chine nous volerait nos emplois renvoie directement au contrôle des entreprises par les travailleurs, ce qui était la principale revendication de la classe ouvrière américaine au tout début de la Révolution industrielle. C’est quelque chose dont on n’entend pas parler.

Donc, la Chine nous prend nos emplois, les immigrants nous prennent nos emplois, les mères allocataires vous volent, il faut vivre armé, il est interdit d’avorter, etc. Les Républicains ont été contraints de rassembler un électorat comprenant à la fois les gens appartenant à ces groupes et d’autre part les plus fortunés. Les électeurs de Trump sont pour la plupart des gens assez riches. Bien sûr, chacun aura ses propres raisons pour voter Républicain.

C’est ce qui s’est passé depuis une quinzaine d’années. Regardez chacune des primaires Républicaines. A chaque fois qu’une figure émergeait de la base populaire, ils sont tellement « insensés » que l’establishment Républicain était incapable de l’accepter, et a réussi à chaque fois à la faire chuter – des gens comme Michele Bachmann, Rick Santorum et autres. Mais en 2016 ils n’ont pas réussi. Trump est un politicien compétent, aussi, non seulement il a remporté l’investiture mais il a mis dans sa poche le parti entier. Chose étonnante, il a réussi à conserver le soutien des gens qu’il entube à longueur de temps, en se faisant passer pour leur défenseur. C’est fascinant.

Le New York Times a publié une enquête de long terme intéressante concernant les agriculteurs du MidWest. Ce ne sont pas des paysans pauvres avec un lopin de terre dans une arrière cour, il s’agit là d’agriculteurs plutôt aisés. Mais ils souffrent de la guerre commerciale. Ils perdent des parts de marché sur le soja. Et pourtant ils continuent de soutenir Trump. Tout simplement parce qu’« Il faut mettre fin à ces pratiques chinoises. Elles sont injustes pour nous. Et Trump dit qu’il est avec nous ». En fait, la principale personne citée dans l’article dit : « Trump dit « les agriculteurs sont des gens formidables et je les aime », donc je vais voter pour lui ». Et voilà, quelques belles paroles.

Et puis, un peu de sous ça ne fait pas de mal. Seize milliards de dollars ont donc été envoyés à ces agriculteurs du Midwest pour les indemniser de leurs pertes commerciales. Mais d’où viennent ces 16 milliards de dollars ? De la guerre commerciale. Les droits de douane sont en fait une taxe sur les consommateurs. Voilà, c’est ça un droit de douane : un droit de douane, et c’est conçu comme ça, c’est en fin de compte, le consommateur qui paye ses achats plus cher. Et pas qu’un peu. La Réserve Fédérale de New York vient d’estimer le montant de ce prélèvement annuel à près de 800 $ par famille. C’est une forte hausse des impôts sous Trump, ce qui permet de rembourser son électorat.

Quand on regarde bien, c’est un assez joli tour de passe-passe, et ils se défendent très bien. Trump, Steve Bannon et les autres se revendiquent porte-paroles du peuple, défendant l’ouvrier américain contre toutes ces attaques. À l’heure actuelle, il y a quelques Démocrates qui commencent à en parler, mais en tant que parti, les Démocrates ont grosso modo laissé tomber la classe ouvrière.

Si vous voulez renverser Trump sur la base de ses crimes réels, il n’y a rien à espérer du congrès, il vaut mieux regarder du côté du bureau du Procureur Général de l’État de New York.

En fait nombre de travailleurs ont voté Obama en faisant confiance à son discours d’espoir et de changement. Mais en deux ans c’était plié. Fini, dès les élections de mi-mandat en 2010. Et c’est là que Trump arrive en déclarant : « Je suis votre défenseur. Je vais vous protéger non seulement des ennemis de l’étranger mais aussi des gens qui vous volent vos emplois ». C’est comme ça qu’il a gagné, et les Démocrates l’ont aidé.

Regardez cette concentration de folie sur le rapport Robert Mueller, l’histoire du Russiagate. Il était évident dès le début qu’ils n’allaient pas trouver grand-chose. Ils allaient découvrir que Trump était un escroc. D’accord, on le savait déjà, mais ils n’allaient pas trouver de réelle collusion avec les Russes, et c’est ça qui s’est passé. Pas d’impact russe significatif sur les élections. Il ne pouvait pas y en avoir.

Vous voulez parler d’ingérence dans les élections ? En comparaison du financement des campagnes électorales par les riches et par les grandes entreprises, l’effet de toute ingérence étrangère imaginable est absolument négligeable. C’est là qu’est la véritable ingérence dans les élections. Quoi que les Russes aient essayé de faire, c’est une aiguille dans une botte de foin. Et, bien sûr, ce n’est rien en regard de l’ingérence des États-Unis dans les élections russes, sans parler d’autres pays où nous renversons carrément le gouvernement. Mais les Démocrates ont concentré tous leurs espoirs sur, d’une manière ou d’une autre « Mueller va nous sauver » et « Ne nous penchons pas sur les politiques de Trump ».

Mais ces politiques sont meurtrières. La politique climatique de Trump pourrait littéralement sonner le glas de notre espèce. Ce n’est pas rien. On n’en parle presque jamais. La Nuclear Strategy Review [document d’orientation de la stratégie nucléaire des USA, NdT] dont la dernière version aggrave considérablement la menace d’une guerre nucléaire, n’est même pas mise en débat. L’escroquerie fiscale, qui n’était un cadeau que pour les riches et les sociétés, était un double cadeau. D’abord, ils s’en sont mis plein les poches. Ensuite, ça a créé un énorme déficit qui peut servir de prétexte pour réduire les dépenses sociales. On peut continuer encore et encore.

Rien de tout cela ne vient en débat. On préfère parler d’éventuelles discussions entre quelqu’un du staff de campagne de Trump et un oligarque russe qui aurait mis de la publicité quelque part. C’est comme si les Démocrates étaient à son service, comme s’ils étaient payés par la campagne de Trump.

Maureen Dowd, chroniqueuse au New York Times, écrit : « J’ai mal au crâne à force de me demander sans trouver de réponse si Trump est juste un fanfaron qui se pavane, ou bien s’il est un génie malveillant qui fait de la provocation afin de déclencher une procédure d’impeachment [procédure juridique par laquelle le pouvoir législatif peut mettre en accusation des membres de l’exécutif. Il peut s’agir de la première étape d’un processus menant à la destitution, NdT] dans le but ultime de motiver sa base électorale à l’approche du scrutin. »

Trump… ne comprend rien à l’économie ; il se moque éperdument de la planète. Mais il est extrêmement habile dans les tâches principales qu’un « mégalomane narcissique » se doit d’accomplir. L’une d’elles consiste à conserver le soutien des riches et des grandes entreprises, et il s’y emploie. C’est, entre autres, McConnell qui est aux manettes. Ils s’assurent que ça donne des résultats. Et ça marche à merveille. Les entreprises font des bénéfices qui crèvent le plafond. C’est fantastique. A peu de choses près, les salaires stagnent. Que demander de plus ? Mais il y a autre chose, il doit maintenir l’enthousiasme de sa base électorale, et ça aussi il le fait très bien.

Autre sujet, la procédure d’impeachment. Si les Démocrates poussent à l’impeachment, je pense qu’ils se tirent une balle dans le pied. On voit exactement ce qu’il va se passer. Supposons que la Chambre des Représentants mette Trump en accusation. Ça passe devant le Sénat, qui lui est totalement acquis. Ils vont le disculper. Et ensuite ? Trump commence à dérouler des discours comme quoi : « J’ai été innocenté, l’État Profond et ces traîtres de Démocrates font tout pour abattre le gars qui prend votre défense contre vos ennemis ». Exactement ce qu’il s’est passé avec le rapport Mueller. Ils [les Démocrates] se sont fait piéger.

La politique climatique de Trump pourrait littéralement sonner le glas de notre espèce

Si vous voulez vous inquiéter, si vous souhaitez la chute de Trump à cause des crimes qu’il a commis, vous n’avez rien à attendre du Congrès. En revanche, le bureau du Procureur Général de l’État de New York semble mener des enquêtes minutieuses sur des décennies d’activités frauduleuses de Trump, je suis certain que les preuves de ses crimes vont s’accumuler, peut-être même assez pour l’envoyer en prison à la fin de son mandat. C’est probablement de ce côté-là que tout va se passer.

Mais de manière générale, c’est un sujet secondaire. Comme vous vous en doutez, je ne suis pas un inconditionnel de Trump, cependant, les délits qu’il a pu commettre, la fraude à New York avec ses hôtels et ainsi de suite, tout ça c’est très peu de chose quand on sait qu’il accélère notre course vers le désastre. Voilà la décision la plus importante de l’histoire de l’humanité. Nous ne disposons plus que de deux ans pour tenter de trouver une solution à la crise environnementale. Il est encore temps. Ce n’est pas facile, mais c’est faisable. Si on perd deux années à essayer d’exacerber cette crise, on nous fait tout simplement passer le point de non-retour.

Je ne sais pas si vous avez consulté ce document, l’un des plus étonnants de l’histoire de l’humanité, qui est sorti de l’administration Trump, enfin, naturellement d’une partie de l’administration. Il s’agissait d’une étude d’évaluation environnementale de 500 pages réalisée par l’Administration des transports, qui concluait à l’inutilité d’imposer de nouveaux contrôles des émissions polluantes tant des voitures que des camions. Avec un argument béton : « De toute façon, on va tomber de la falaise, et les émissions des voitures ne font pas grande différence. Alors qui s’en soucie ? »

Selon leurs estimations, d’ici la fin du siècle, les températures mondiales auront augmenté de 4°C. Le consensus scientifique nous dit que c’est bien au-delà des conditions pour une vie supportable. Donc, ce qu’ils disent, c’est : « Nous sommes foutus, de toutes façons c’est plié, d’ici la fin du siècle, tout aura été détruit. Alors pourquoi arrêter de rouler ? » Dans toute l’histoire de l’humanité, voyez-vous quelque chose de ce style ? Hitler ne disait pas « Détruisons le monde ».

Bien sûr, ils prennent pour acquis que… personne ne bougera à ce sujet. Mais tout cela passe sans que personne n’y prête attention. Préoccupons-nous de savoir si la Russie a exercé une influence mineure sur les élections.

Parlons de ces jeunes parlementaires comme les Représentantes Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Rashida Tlaib, Ayanna Pressley et d’autres, et des adolescents militants qui se battent comme Greta Thunberg de Suède, Haven Coleman de Denver, et la jeunesse impliquée au sein de Extinction Rebellion [mouvement qui œuvre à limiter le réchauffement climatique et à minimiser le risque d’extinction de l’humanité et d’effondrement écologiques, par des actions directes et une résistance non violente] ou de Sunrise Movement [mouvement politique de jeunes américains qui prône la lutte politique contre le changement climatique, NdT].

C’est vraiment passionnant. C’est là que se trouve l’espoir pour l’avenir. Ils sont vraiment impressionnants. Ce sont des gens formidables à Extinction Rebellion. Le Sunrise Movement – qui n’est, après tout, qu’un petit groupe de jeunes – a réussi, en partie grâce à son engagement, par exemple en allant s’asseoir dans les bureaux du Congrès, à obtenir le soutien en particulier de la représentante Ocasio-Cortez qui fait un travail remarquable.

Ils ont réussi à faire inscrire à l’ordre du jour le New Deal Vert. Bien sûr, cela a suscité des cris d’orfraie, on a qualifié ça de « folie », ça et d’autre chose. Mais c’est une grande réussite. Une sorte de New Deal Vert est absolument nécessaire si nous voulons survivre. Et ils [ces jeunes] ont réussi à sortir cette idée de l’ombre pour la mettre sous le feu des projecteurs et à l’agenda législatif, par l’intermédiaire d’Ed Markey, le sénateur du Massachusetts. C’est un véritable exploit.

Et il contient des propositions très sérieuses tant sur le fond que sur la façon de les mettre en œuvre. Pour moi, l’une des plus détaillées et des plus convaincantes est celle de Robert Pollin, économiste à l’Université de Massachusetts-Amherst [un plan de transition énergétique avec objectif zéro émissions en 2050 par un investissement de 18 000 milliards de dollars, soit 2 % du PIB chaque année, NdT]. On peut le faire, c’est possible. Ces groupes ont brisé le silence et l’apathie qui règnent. C’est une réussite extraordinaire.

En fait, c’est notre espoir pour la survie de quelque vie civilisée qui soit. Ce n’est pas rien. L’espèce humaine est face à des défis qu’elle n’a jamais connu : la vie humaine structurée va-t-elle perdurer sous une forme connue ? On approche des températures qui régnaient sur le globe il y a 125 000 ans, quand les océans atteignaient 8 mètres au-dessus de leur niveau actuel. Pas besoin d’avoir besoin de beaucoup d’imagination pour comprendre ce que ça veut dire.

Alors, devons-nous foncer dans le mur comme le souhaitent l’administration Trump et le Parti Républicain ? Ou bien devons-nous agir comme le veulent le Sunrise Movement, Extinction Rebellion et Ocasio-Cortez ? C’est cette décision qu’il nous faut prendre. Vous avez bien fait de mettre ce sujet sur la table car c’est d’une importance cruciale.

Cet article est la transcription – légèrement reprise sur la forme – d’une interview initialement diffusée sur Alternative Radio.

Source : Truthout

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


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