⚡ Des médecins dénoncent la “torture” subie par Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks

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SOURCE : Le Monde

Dans une lettre publiée par la revue « The Lancet », un groupe de médecins défenseurs de l’Australien, dont les Etats-Unis réclament l’extradition, alertent sur sa santé.

 

La situation dans laquelle se trouve Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, s’apparente à de la « torture », s’alarment 216 médecins, de 33 pays, dans une lettre publiée jeudi 25 juin dans la revue médicale The Lancet.

Il ne s’agit pas d’un travail de recherche ou de diagnostic : ses auteurs n’ont pas examiné directement Julian Assange et l’on n’y apprend rien sur la situation médicale de l’Australien. Il s’agit en fait d’un éditorial de médecins appartenant à un collectif de soutien à M. Assange, toujours incarcéré dans une prison du sud-ouest londonien dans l’attente de la deuxième partie de son procès en extradition, qui doit se tenir en septembre. Ces médecins, alors moins nombreux, avaient déjà dénoncé la situation en novembre. L’état de santé de M. Assange fait régulièrement l’objet d’alertes de la part de son équipe de défense, qui compte bien utiliser cet argument pour faire barrage à son extradition vers les Etats-Unis, où il encourt 175 ans de prison pour avoir publié, en 2010, des documents secrets.

« Des techniques de torture »

Les médecins dénoncent en particulier les « violations continues des droits humains et juridiques de M. Assange, aux mains des autorités judiciaires et pénitentiaires au cours de la procédure d’extradition ». Ils se font là l’écho des reproches déjà formulés à plusieurs reprises par les avocats du fondateur de WikiLeaks, notamment sur son isolement dans la prison de haute sécurité de Belmarsh et la grande difficulté que rencontrent ses avocats pour s’entretenir avec lui et préparer sa défense. Ainsi, rappellent-ils que, pendant la première partie du procès en extradition, en février, « il a été cantonné à un box en vitres pare-balles d’où il lui était impossible de suivre l’audience, on lui a refusé de s’entretenir avec ses avocats. Il a été fouillé à nu, menotté onze fois, déplacé dans onze cellules différentes et certains documents confidentiels de sa défense ont été saisis ».

En outre, « M. Assange n’a assisté qu’à une des cinq audiences [de procédures] qui ont suivi, et l’a fait par visioconférence. Cette dernière a été interrompue avant que l’audience ne soit terminée. » Il n’a pu, par la suite, assister aux quatre autres audiences « à cause des restrictions liées au Covid-19 » et n’est pas paru lors d’une audience « ni en visioconférence, ni en personne depuis le 25 mars », rappellent les médecins, qui notent aussi que la pandémie liée au nouveau coronavirus « a éliminé les visites en prison, empêchant M. Assange de rencontrer ses avocats ».

Renforcement de l’accusation

« L’isolation et une stimulation insuffisante sont des techniques de tortures majeures, capables de déclencher un désespoir important, de la désorientation, de la déstabilisation et la désintégration de fonctions mentales et psychologiques cruciales », écrivent les médecins, de toutes spécialités. Ces derniers dénoncent aussi le refus de la justice britannique d’accorder une libération conditionnelle afin de la protéger de la pandémie de Covid-19, particulièrement virulente en milieu carcéral. « M. Assange court un risque important de contracter le coronavirus et d’y succomber »affirment les auteurs de la lettre.

La publication du texte survient deux jours après que la justice américaine a décidé d’annoncer un renforcement de l’accusation qui pèse sur l’Australien. Cette annonce constitue « une escalade dans les tactiques de torture psychologique », a dénoncé l’une des coautrices de la lettre, Lissa Johnson, dans un communiqué. « Continuer de détenir M. Assange dans ces conditions revient à torturer un éditeur et un journaliste », concluent les médecins.


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