⚡ Le retour du “dialogue social” ?

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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale

Ainsi donc cet exécutif Macron-Castex prétend vouloir mener à bien la « réforme des retraites » contre laquelle poussait la grève générale avant le confinement, et qui avait été « suspendue » avec celui-ci.

Les hésitations au sommet de l’État et du patronat sont pourtant palpables sur ce sujet épineux. Les principaux partisans de cette contre-réforme jugent urgent d’attendre : Geoffroy Roux de Bézieux, dirigeant du MEDEF, déclare que la « pause » doit continuer cet été et que « la priorité, c’est le plan de relance », tout en notant qu’on n’a pas de chiffres sur le « trou » dont le dénommé Castex, premier ministre de son état, affirme l’existence, et Laurent Berger, dirigeant de la CFDT, déclare que la réforme des retraites « ce n’est pas le sujet de l’été et de l’automne ».

Macron estime sans aucun doute, à juste titre de son point de vue, que ne pas reprendre l’offensive sur ce front acterait la neutralisation de sa dernière partie de quinquennat. Et au niveau européen, les gouvernants allemands et hollandais en particulier viennent de rappeler que l’utilisation des fonds dits de relance qui sont annoncés doit aller de pair avec la poursuite des sempiternelles « réformes structurelles ».

Castex, qui prétend « irresponsable » de ne pas relancer cette contre-réforme visant à baisser les retraites et pensions et allonger la durée de vie au travail salarié, s’est lui-même montré prudent en recevant les confédérations syndicales, affirmant selon le compte-rendu diffusé aux instances de la CGT qu’il ne veut pas mettre le pays « à feu et à sang »Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire sinon : « je compte sur vous pour que ça passe » ?

Rappelons qu’à la veille de l’adoption de cette contre-réforme par le 49-3, CGT et CGT-FO avaient quitté la « conférence de financement » visant à la mettre en œuvre. En escomptant que ces confédérations participent aux réunions qu’il compte organiser à partir du 17 juillet prochain, Castex compte les faire revenir dans un cadre similaire, même s’il le présente différemment : le 17 juillet « il pourrait annoncer la fermeture du processus législatif et la réouverture de concertations », et il s’agit aussi de « fixer un calendrier et des méthodes pour aborder le sujet du financement des retraites » et également traiter de la « réforme de l’assurance chômage » (note aux organisations CGT du 10 juillet). Si ce n’est pas une « conférence de financement », c’est donc sa sœur …

La CGT appelle, au sortir de sa rencontre avec Castex, à une « puissante journée nationale d’actions, de grèves et de manifestations » le jeudi 17 septembre. Oui il faut nous retrouver tous ensemble, mais décidément, « rompre avec le gouvernement et le patronat les discussions, concertations, tables rondes de tout ordre dans lesquelles il n’y a rien à négocier, si ce n’est des reculs, et qui ne font que nous impuissanter en retardant la réponse d’envergure vitale pour la classe ouvrière », comme l’écrit le bureau de l’UD CGT-FO des Côtes d’Armor dans sa déclaration du 10 juillet, est bien une nécessité.

C’est d’ailleurs bien pour cela que la signature des dirigeants de la Fédération FO des Services publics et de Santé sur le « Ségur de la Santé » est stratégique, politique, et n’a rien à voir avec la libre négociation salariale. L’action commune nécessaire et inévitable doit imposer la rupture avec patronat et gouvernement.

Martinez, Verrier, n’allez pas à la rencontre du 17 juillet ni aux suivantes !


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